Les services à la personne (SAP) désignent les activités destinées à répondre aux besoins des particuliers dans leur vie quotidienne. Ils ne s’adressent pas qu’aux seniors, cependant ils en sont les premiers bénéficiaires en France.
Ce secteur, en plein développement du fait du vieillissement de la population, devient incontournable lorsqu’on parle de Silver économie, notamment à l’heure où les Français sont une majorité à souhaiter rester chez eux et où le projet de loi d’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV) met l’accent sur le maintien à domicile.
Parmi les métiers officiellement listés dans le champ des services à la personne, une quinzaine entrent dans le champ de la Silver économie, par exemple l’assistance aux personnes âgées, l’aide à la mobilité, la préparation des repas à domicile, la collecte et la livraison à domicile de linge repassé, la livraison de courses à domicile, l’assistance informatique et Internet à domicile, l’assistance administrative à domicile, les soins esthétiques à domicile…
Les Services à la personne : un secteur qui recrute !
Les besoins en emploi dans le secteur des services à la personne explosent en France. Les SAP représentent près de 1,2% du PIB en France et pourraient, selon la DARES, atteindre le double d’ici 2022.
Ce secteur compte plus d’1,4 million de professionnels qui couvrent les besoins de 4 millions de ménages. 2,8 millions de ménages supplémentaires pourraient avoir recours à ces services dans les années à venir (TNS Sofres), ce qui permettrait de créer 1 million d’emplois supplémentaires d’ici 2022.
Certains acteurs des services à la personne n’en oublient pas moins leurs principaux bénéficiaires et lancent des campagnes de recrutement dédiées aux seniors. Ainsi, le Groupe O2 recrute des « mamies nounous » en CDI . Le réseau d’agences Kangourou Kids , spécialisé dans la garde d’enfants, compte 8% de seniors dans ses effectifs. En effet, engagé depuis 2013 pour l’emploi des seniors, il souhaite doubler en 2017 le nombre de « Mamies-sitters » comptant parmi ses effectifs.
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Aides publiques : un impact limité sur l’emploi ?
Depuis 2013, le secteur des SAP est confié à la Direction Générale des Entreprises, sous tutelle du Ministère de l’Economie et de l’Industrie du Numérique. Dans un rapport consacré au « développement des services à la personne et maintien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie », la Cour des Comptes pointe le fait que les aides publiques et fiscales octroyées dans le secteur ont un impact limité sur l’emploi.
Elle propose de mieux cibler les services qui devront bénéficier d’une aide, réduisant les services à la personne dits « de confort » au bénéfice de ceux dédiés à l’assistance aux personnes âgées. Cette stratégie devrait permettre de réaliser jusqu’à 1,3 milliards d’euros d’économie.
Comprendre les aides et les avantages fiscaux liés aux SAP
Les personnes âgées ont droit à différentes aides destinées à faciliter le recours aux services à la personne :
- Pour les personnes âgées : L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) ou les services sociaux des caisses de mutuelle et de retraites
- Pour les personnes âgées de plus de 80 ans et qui perçoivent une retraite AGIRC ou ARCCO : la prestation « Sortir Plus » qui permet de financer la prestation d’un accompagnateur professionnel
Pour faciliter l’accès des ménages aux services à la personne, l’Etat a également mis en place des avantages fiscaux. Ces derniers prennent la forme d’une réduction ou d’un crédit d’impôt sur le revenu égal à 50% des dépenses engagées pour des prestations de SAP, dans la limite de 12 000 € par an.
Des majorations du plafond annuel de dépenses peuvent intervenir en fonction du nombre d’enfants à charge, de la présence d’enfants handicapées, d’ascendants vivant au domicile du déclarant.
Lire l’infographie Age d’Ôr Services : Mieux comprendre les services à la personne
Toutefois, le cadre socio-fiscal des dispositifs d’aides existants pour les services à la personne est complexe. D’après le Trésor, il ne permet pas le développement optimal du secteur. A ce titre, une étude rendue publique en août 2016 suggère de « réexaminer la pertinence de l’avantage fiscal au titre de l’impôt sur le revenu ». « Quelques pistes pour accroître le développement » des services à la personne ont été explorées afin de simplifier les aides et réformer l’avantage fiscal dont bénéficient les particuliers et les employeurs.
Quelques chiffres
Sur les 34 902 organismes de services à la personne recensés au 1er juillet 2016 par la base de données NOVA, 78,3 % étaient des entreprises (dont des auto-entrepreneurs), 17,7 % des associations, et 4 % des établissements publics.
67% des heures de prestations de SAP sont réalisées dans le cadre de l’assistance aux personnes âgées. Entre 30 et 59 ans, le taux de recours aux SAP est inférieur à 10%. Il croît fortement après 70 ans pour atteindre 20% pour la tranche d’âge 70-79 ans et plus de 50% au-delà de 80 ans.
Vers une « uberisation » des SAP ?
De plus en plus de plateformes et applications proposant des services entre particuliers voient le jour. C’est le cas de l’application « Soomville! » lancée en juin 2015, et qui permet de mettre en relation des particuliers proposant ou recherchant des services à domicile rémunérés (aide-ménagère, jardinier, coiffeur à domicile, aide-soignant, nounou…) en fonction de leur situation géographique.
La start-up Sereale a quant à elle lancé une « plateforme de coups de main rémunérés et déclarés entre particuliers ». Affichant la volonté de lutter contre le travail au noir, Sereale génère les documents légaux et s’occupe des démarches administratives.
La plateforme Welp, lancée au printemps 2015, met pour sa part en relation des personnes ayant besoin d’aide avec des personnes prêtes à les aider ponctuellement ou gratuitement.
D’autres sites, comme Marcel et Ginette ou encore Hoper se chargent de mettre en relation des particuliers avec des professionnels de l’aide à la personne ou des aide-ménagers.
Des services à la personne plus verts !
Plusieurs agences du réseau Age d’Or Services ont mis en place, ces dernières années, différentes actions pour un accompagnement plus vert et éco-responsable. Cela passe par exemple par le recours à des véhicules électriques pour assurer les déplacements des intervenants et l’éventuel transport des personnes aidées. Il peut également s’agir d’une sensibilisation des employés du personnel au tri sélectif des déchets ménagers, au compostage des déchets verts, à l’utilisation de produits ménagers écologiques, au réglage du chauffage ou à la meilleure gestion de l’eau et de l’électricité.
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Les seniors souhaitent être mieux informés sur les SAP
La FESP, Fédération du service aux particuliers, a publié les résultats d’une enquête réalisée par l’Ifop pour le compte de la Fédération auprès d’un échantillon de 972 personnes âgées de 50 ans et plus. Cette dernière révèle que plus d’un senior sur deux a déjà pensé à recourir à des services à la personne en cas de dépendance et souhaite être mieux informé.
La perte d’autonomie apparaît comme une conséquence du vieillissement pour laquelle le recours à des prestations de services est anticipé par 67% des personnes âgées de 50 ans et plus. En effet, à la question « Avez-vous déjà pensé aux services dont vous aurez besoin en cas de survenue d’une perte d’autonomie ? », 60% des seniors répondent qu’ils y ont songé pour eux-mêmes, et 53% disent y avoir songé pour leurs proches (parents, grands-parents…).
Autre information qui ressort de cette enquête : près d’une personne sur deux (51%) ayant anticipé les services liés à une perte d’autonomie souhaite recevoir des informations sur des services connectés.
Cet article a été publié par la Rédaction le