Des chercheurs Suédois de l’institut Karolinska, basé à Stockholm, développent un vaccin prometteur, nommé AADvac1, ayant la particularité de stimuler la production d’un anticorps qui cible spécifiquement la protéine tau. Cette dernière rentre notamment en cause dans la formation des agrégats, des plaques ou des fibrilles qui perturbent le fonctionnement neurologique, propres à la maladie d’Alzheimer.
En s’attaquant à la protéine tau, les chercheurs estiment qu’une importante production d’anticorps pourrait empêcher le développement des agrégats à l’origine des problèmes neurologiques liés à la maladie d’Alzheimer.
Un succès pour la plupart des patients
L’étude, issue de la revue scientifique The Lancet Neurology, a été publiée vendredi dernier. Les scientifiques ont administré à 30 patients, âgés de 50 à 85 ans et atteints de troubles cérébraux légers à modérés, le vaccin expérimental.
Chez 29 d’entre eux, un renforcement de la réaction immunitaire a été constaté. Par ailleurs, l’expérience a également permis de constater qu’aucun effet secondaire grave n’a été directement lié au vaccin.
« Dans l’ensemble, la sécurité du médicament et sa capacité à susciter une réponse immunitaire étaient remarquables », soulignent les chercheurs. Ce succès devrait donc donner naissance à des essais cliniques sur un plus grand nombre de malades.
Lire aussi : Alzheimer : des seniors très inquiets sur la question d’après une étude Cap Retraite
Attaquer la maladie d’Alzheimer sous un autre angle
D’après les scientifiques, cette étude est la première du genre à exploiter la capacité du corps à produire des anticorps contre le tau pathologique et donc a première à attaquer la maladie sous un autre angle que tous les essais menés jusqu’ici.
« Même si cette étude n’en est qu’à un essai de phase I, ses résultats jusqu’à présent donnent confiance quant à l’idée que c’est la réponse cherchée pour arrêter le progrès de cette maladie dévastatrice », précisent-ils.
Lire aussi : La pollution impliquée dans la maladie d’Alzheimer ?
Un vaccin prometteur
En effet, deux protéines prédominent dans la maladie :
- la protéine bêta-amyloïde,
- la protéine tau (en anglais : tubule-associated unit).
Jusqu’à présent, la plupart des anticorps proposés pour traiter la maladie d’Alzheimer ciblaient les plaques amyloïdes. Récemment, un essai de phase 1 a validé un médicament, le Verubecestat. Cette molécule réduit la présence de protéines toxiques beta-amyloïdes dans le cerveau en bloquant une enzyme appelée BACE1.
En revanche, la plupart des autres études ciblant l’amyloïde ont soit conclu à l’échec thérapeutique soit à des effets secondaires sévères.
Cet article a été publié par la Rédaction le