Malgré de nouvelles annonces cette semaine d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, syndicats, personnels et retraités se préparent à une grève inédite.
En effet, les syndicats CGT, CFDT, Unsa, CFE-CGC et Sud, soutenus par l’association des directeurs au service des personnes âgées (AD-AP) et d’autres associations de retraités, appellent à une grève reconductible le mardi 30 janvier 2018, notamment contre la réforme de la tarification.
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Une tension à son comble au sein des EHPAD
Alors que la Ministre Agnès Buzyn a annoncé cette semaine sur RTL « 50 millions d’euros supplémentaires » à destination des « Agences régionales de santé pour qu’elles puissent accompagner, au cas par cas, en fonction des difficultés, les EHPAD qui souffrent aujourd’hui d’un manque de moyens », les syndicats et le personnel soignant se préparent à une « grande mobilisation » le 30 janvier.
Cela « fait dix ans qu’on attend une grande mobilisation nationale », a expliqué Sandrine Ossart (CGT), aide-soignante depuis 26 ans. « On a besoin de dire qu’on est cassés, usés », a-t-elle poursuivi, demandant plus de moyens humains pour traiter les résidents « dans la dignité ». Actuellement, « on a entre 12 et 15 toilettes par matinée, ce qui comprend aussi de lever, habiller et asseoir le résident. Cela fait entre 8 et 10 minutes pour chacun. Quand je l’ai appris à l’école, on avait 40 minutes ».
Ce mouvement unitaire prévoit des débrayages dans les établissements et des rassemblements dans toute la France, notamment devant les Agences régionales de santé. À Paris, un rassemblement est prévu à 14 heures devant le ministère des Solidarités et de la Santé, où les représentants des personnels espèrent être reçus.
Davantage d’effectifs
Parmi ses principales revendications, ce mouvement unitaire demande davantage d’effectifs avec l’application d’un ratio « d’un agent pour un résident, la moyenne étant actuellement de 0,6 », a précisé Pascal Champvert, président de l’AD-PA, qui juge la France « très en retard » dans l’aide aux personnes âgées par rapport à ses voisins européens. Tous réclament aussi l’abandon d’une réforme tarifaire initiée en 2017, qui prévoit d’aligner progressivement jusqu’en 2023 les dotations aux EHPAD publics et privés. Cette réforme, qui « va se traduire par des suppressions massives de postes, est unanimement rejetée », a affirmé Luc Delrue (FO).
Chargée plus tôt dans l’année d’une mission sur les EHPAD, la députée LREM Monique Iborra avait décrit dans ses conclusions cette situation de « sous-effectifs » et les conditions de travail « particulièrement difficiles », notamment pour les aides-soignantes.
La ministre devrait dévoiler les détails d’un « plan global d’accompagnement, à la fois financier et technique » lors d’un déplacement en région parisienne ce vendredi.
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Cet article a été publié par la Rédaction le
il est vrai que les conditions d’exercice des professions en maison de retraite sont difficiles, car à la pénibilité physique dues à la manipulation des personnes âgées pour leur hygiène et leur confort, la manutention du linge, la réfection des lits…, s’ajoutent les traumatismes psychologiques que vivent les soignants travaillant auprès de personnes en fin de vie, aux agressions verbales ou physiques de personnes séniles souffrant de troubles mentaux ou des membres de leur famille… : http://www.officiel-prevention.com/formation/fiches-metier/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=206&dossid=341