La maltraitance des personnes âgées n’est pas un phénomène nouveau, mais malheureusement persistant ! Pour lutter contre ces abus, la journée du 15 juin est consacrée à la lutte et à la sensibilisation de la maltraitance des personnes âgées. La Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées (World Elder Abuse Awareness Day – WEAAD) a été proclamée en 2011 par l’ONU, elle est officiellement reconnue suite à la demande du Réseau international pour la prévention de la maltraitance des seniors (INPEA).
Qu’est-ce que la maltraitance ?
La maltraitance chez les seniors fait référence à tout acte ou comportement qui porte atteinte à une personne du fait de son âge. Il peut s’agir d’abus physiques (des coups, des gifles, des secousses, des brûlures, des morsures, des poussées, etc.), psychologiques (des insultes, des humiliations, des menaces, de l’intimidation, de l’isolement etc.), sexuels (des agressions sexuelles, du harcèlement sexuel etc.), financiers (du vol, de l’extorsion, de la fraude) ou de négligence (manque d’attention, de soins ou de soutien).
La majorité des seniors maltraités a plus de 80 ans, une population généralement en perte d’autonomie, et d’autant plus vulnérable :
La maltraitance des personnes âgées, ce crime odieux, survient souvent dans le secret des espaces privés, ce qui rend encore plus nécessaire sa dénonciation publique dans les termes les plus forts. Nous devons faire preuve d’encore davantage de résolution pour régler ce problème dans le cadre des efforts plus larges que nous déployons pour que tous puissent vivre dans la dignité.
Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU
La maltraitance des seniors est une violation des droits fondamentaux des personnes âgées et peut avoir de graves conséquences sur leur santé physique et mentale. C’est pourquoi cette journée a été créée dans le but de sensibiliser à la maltraitance afin de protéger les personnes âgées et de leur assurer un environnement sûr et bienveillant. Cette journée attire l’attention sur un drame qui demeure, d’ordinaire, caché à la vue de tous.
15 Juin : Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées
Entre 2019 et 2050, le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus devrait plus que doubler : passant de 1 milliard à environ 2 milliards. Cette transition démographique s’accompagnera donc, malheureusement mais mathématiquement, d’une hausse des personnes âgées maltraitées. 141 millions de seniors étaient concernés par la violence en 2017, ces chiffres sont voués à augmenter pour atteindre 320 millions en 2050 si la proportion de victimes reste constante !
Un rapport d’enquête sur la maltraitance de l’Institut de statistique du Québec publié en 2020, montre qu’en 2019, près de 6% des seniors vivant à domicile ont déclaré avoir vécu au moins un type de maltraitance dans les 12 mois précédant l’enquête. Ce taux de maltraitance a augmenté durant la crise sanitaire de la Covid-19 du fait d’un plus grand isolement des seniors dans le monde.
Déjà en 2017, une analyse basée sur 52 autres études provenant de 28 pays estimait qu’au cours de l’année écoulée, 15,7% des personnes âgées de 60 ans et plus étaient soumises à certaines formes d’abus. Un chiffre élevé qui semble encore pourtant loin de refléter la réalité lorsque l’on sait que seulement 1 cas de maltraitance sur 24 est signalé. Dans une autre analyse de l’OMS, basée sur 9 études provenant de 6 pays ayant effectué des auto-évaluations auprès du personnel d’établissements spécialisés, le résultat est sans appel : 64,2% du personnel reconnaît avoir commis une forme d’abus en 2016. Se pose ici la question du sous-effectif des aidants professionnels…
Les maltraitances envers les personnes âgées les plus souvent relevées
- Abus psychologiques : 11,6% des cas
- Exploitation financière : 6,8%
- Négligence : 4,2%
- Maltraitance (violence) physique : 2,6%
- Abus sexuels : 0,9%
Sources : OMS 2017
La maltraitance est une sujet social mondial, mais tabou, qui mérite l’attention de la communauté internationale. Si les EHPAD et Maisons de retraite sont souvent la cible des critiques, les maltraitances ne s’inscrivent pas uniquement dans ces établissements d’accueil. La grande majorité des actes de maltraitance a lieu à domicile, par l’entourage des seniors.
Il n’y a pas de petite maltraitance. C’est avant tout la souffrance ressentie dans ces situations qui nous alerte et nous mobilise.
Les petits frères des Pauvres
La journée mondiale de lutte contre la maltraitance a donc pour but de mettre en place des actions pour reconnaître, dénoncer et intervenir afin de lutter contre la maltraitance et ainsi promouvoir la bientraitance des personnes âgées.
Thème du 15 Juin 2024 :
« les personnes âgées dans les situations d’urgence »
Les personnes âgées sont particulièrement vulnérables lors des urgences comme les catastrophes naturelles, les pandémies ou les conflits, ce qui aggrave leurs fragilités préexistantes. Il est crucial d’intégrer leurs besoins dans la planification et la réponse aux crises. Par ailleurs, le stress et la confusion associés aux urgences peuvent augmenter les risques de maltraitance envers les personnes âgées, qu’il s’agisse de violence physique, émotionnelle, financière ou de négligence.
Cette année, la Journée mondiale de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées souligne l’importance de protéger et de soutenir les personnes âgées en temps de crise.
Les Nations Unies appellent les gouvernements, les organisations et les communautés à prioriser la sécurité et le bien-être des aînés dans leurs plans d’urgence.
Cette Journée 2024 met en avant la nécessité d’éduquer et de former les intervenants d’urgence, les soignants, le grand public et ainsi créer un environnement plus inclusif et sécurisant pour les personnes âgées.
Maltraitance des personnes âgées, un fléau mondial
- Entre 2020 et 2030, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus devrait augmenter de 38%, passant de 1 milliard à 1,4 milliard, dépassant le nombre de jeunes dans le monde. D’ici à 2050, 1 personne sur 6 sera âgée de 65 ans ou plus, ce qui accroît la vulnérabilité des personnes âgées face à la violence
- Environ une personne âgée de plus de 60 ans sur six a été victime de maltraitance au cours des 12 derniers mois
- La maltraitance des personnes âgées peut entraîner des blessures physiques graves mais aussi des conséquences psychologiques à long terme
Les stratégies mises en place pour lutter contre la maltraitance des personnes âgées
Un kit de formation à la prévention des maltraitances et à la promotion de la bientraitance
Comment définir la maltraitance ? Comment repérer une telle situation ? À quel moment faut-il parler de maltraitance ? Et surtout, que faire ?
Pour répondre à ces questions, le gouvernement français a mis en place un kit de formation en ligne et en accès libre, à l’attention de tous les professionnels de l’action sanitaire, sociale et médico-sociale, propose un module de base et un module d’approfondissement. Il peut être consulté soit à titre individuel, soit dans le cadre de formations collectives. Ce kit s’adresse également aux personnes concernées (enfants en danger, personnes âgées et personnes en situation de handicap).
L’Organisation Mondiale de la Santé
L’OMS prend ce fléau très au sérieux et ne manque pas d’élaborer des stratégies pour prévenir ce type de maltraitance et en atténuer les conséquences. Cependant, le chemin est encore long. En effet, des programmes sont mis en place principalement dans les pays à revenus élevés alors que cette problématique touche tous les pays.
Parmi ces actions on relève :
- des campagnes de sensibilisation du public et des professionnels
- le dépistage (des victimes et des agresseurs potentiels)
- des programmes intergénérationnels en milieu scolaire
- des interventions de soutien aux aidants (y compris la gestion du stress et les soins de relève )
- politiques de soins en établissement pour définir et améliorer les normes de soins
- formation des soignants sur la démence
Afin de prévenir d’autres abus, l’OMS propose :
- le signalement obligatoire des abus aux autorités
- des groupes d’entraide
- des refuges et des refuges d’urgence
- des programmes psychologiques pour les agresseurs
- des lignes d’assistance pour fournir des informations et des références
- des interventions de soutien aux aidants.
Comment agir face à un cas de maltraitance ?
Tout d’abord, il est important d’apprendre à déceler un cas de maltraitance : des chutes et/ou blessures récurrentes ? une dépression ? un changement brutal de comportement ? une transaction bancaire suspecte ? un isolement social ? Il est également possible de répondre à ce questionnaire pour vous aider à reconnaître d’éventuels signaux d’alerte.
Ensuite, le plus important est de venir en aide, de savoir écouter pour ensuite signaler le cas de maltraitance. Si la personne âgée concernée est dans un établissement d’accueil, il faut alors signaler les cas de maltraitance à l’ARS (Agence Régionale de Santé) pour ouvrir une enquête.
Sinon, il faut appeler le 3977 (du lundi au vendredi de 9h à 19h). Des bénévoles sont à l’écoute, conseillent et orientent vers l’interlocuteur le plus adapté.
Les personnes âgées constituent un public vulnérable
Sévices corporels, familiarité, abandon, privation de visites, héritage anticipé, privation de médicaments, infantilisation, oublis, traitements sédatifs inadaptés, signature de chèque forcée, etc. La liste est longue de toutes ces maltraitances actives ou passives, graves ou légères, continues ou soudaines, psychologiques, physiques ou financières.
Elles ont toutes le même dénominateur : une atteinte inacceptable à la dignité de personnes vulnérables hors d’état de se défendre.
Les personnes âgées constituent, en effet, un public vulnérable car fragilisée par l’âge, l’isolement, et parfois la maladie et le handicap.
Les maltraitances qu’elles peuvent subir ont des répercussions dramatiques : en plus des traumatisme physiques, parfois graves, la maltraitance provoque des conséquences psychologiques à long terme.
Les femmes âgées plus vulnérables que les hommes
Selon l’Alma (une association d’écoute aux victimes), les personnes les plus fragiles sont en majorité des femmes âgées et vulnérables, incapables de se défendre ou de réagir face à la maltraitance.
Lors de son allocution en 2016, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a adressé un message pour alerter sur le phénomène et exhorter à faire preuve de détermination pour lutter contre ce fléau :
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté l’an dernier, vise à éliminer la pauvreté et à construire un monde plus durable au cours des 15 prochaines années. Il est essentiel de mettre un terme à la privation de soins, aux mauvais traitements et à la violence à l’encontre de personnes âgées si nous voulons atteindre les 17 objectifs de développement durable et honorer l’engagement qui a été pris de ne laisser personne de côté. […] Les mauvais traitements et la violence infligés aux personnes âgées peuvent prendre plusieurs formes, notamment la violence au sein du couple et en dehors du cercle familial, la violence psychologique et morale et l’exploitation financière. L’Organisation mondiale de la Santé estime que, dans certains pays, 10 % des personnes âgées endurent de telles violences.
Victimes de discrimination liée à l’âge et au sexe, les femmes âgées sont plus vulnérables que les hommes. Elles subissent souvent de mauvais traitements après avoir dû, toute leur vie, faire face à la discrimination, à la violence et à l’oppression. Je suis particulièrement préoccupé par les rapports de plus en plus nombreux indiquant que des femmes âgées sont accusées de sorcellerie et font l’objet de mauvais traitements de la part des membres de leur propre famille et de leur entourage.
À l’occasion de cette Journée, j’invite les États Membres et la société civile à faire preuve d’une plus grande détermination et à redoubler d’efforts pour éliminer toutes formes de violence et de mauvais traitements contre les personnes âgées
Parce qu’il n’y a qu’un pas entre fragilité et perte de ses droits de citoyen, mobilisons-nous le 15 juin prochain !
Cet article a été publié par la Rédaction le
Apres Sandrine Bonnaire..qui rea tualise ce sujet.. ai vecu avec la la même situation..c est une honte..c est criminel..de laisser passer..
Courrier ministre de la santé..reponse nous nous en occupons…rien à ete fait ..rien ne change…ephad = camps d’ e termination…. quand prendrez vous en compte cette horreur de notre société…Madame la présidente . A d autres chats à fouetter….que de s’ occuper de la maltraitance de nos parents.
C est urgent …ma grand mère ..ma Maman et autres Amis…Honte à nos dirigeants.
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