Dans une étude transatlantique publiée le 15 janvier dans le Journal of Gérontology d’Oxford University Press, l’Office for National Statistics (ONS), plus grand producteur de statistiques du Royaume-Uni dénonce une espérance de vie en bonne santé inégale entre les seniors riches et pauvres dans les pays occidentaux.
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Un déséquilibre socio-économique
Réalisée auprès de 10754 britanniques et 14 803 américains de plus de 50 ans, cette étude démontre qu’au Royaume-Uni et aux Etats-Unis les seniors plus riches ont un nombre moyen d’années en bonne santé supérieur à celui des seniors les plus pauvres : les personnes âgées les plus riches vivent en moyenne 9 ans de plus en bonne santé que les plus pauvres.
Malgré que l’espérance de vie augmente pour tous, les conditions de vie ne sont pas les mêmes pour chacun. Ainsi, si au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, les hommes de 50 ans les plus riches ont encore près de 31 ans à vivre en bonne santé, les hommes les plus pauvres n’en ont quant à eux que 22. Même constat pour les femmes puisque les cinquantenaires les plus riches vivent encore 33 ans en bonne santé contre seulement 24 ans pour les plus pauvres.
Bien que l’indicateur socio-économique soit le plus révélateur des inégalités d’espérance de vie, l’ONS a aussi pris en compte l’ethnie et le niveau d’éducation des individus. Ces deux indicateurs ne révèlent que de petites différences, minoritaires par rapport à celles causées par les conditions socio-économiques.
Un constat qui vise à changer les choses
Dans la conclusion de cette étude, l’ONS appelle à d’importants efforts à mettre en place afin de limiter ces inégalités :
L’amélioration à la fois de la qualité et de la quantité d’années que les individus sont censés vivre a des implications sur les dépenses publiques en matière de santé, de revenu et de besoins de soins de longue durée des personnes âgées ainsi que sur la participation au travail à un âge avancé. En outre, nos résultats de niveaux similaires de désavantage socioéconomique en matière d’espérance de santé en Angleterre et aux États-Unis suggèrent que dans les deux pays, des efforts plus importants devraient être déployés pour réduire les inégalités en matière de santé, de tels efforts devraient être consacrés à l’amélioration des opportunités à travers les déterminants sociaux de la santé: l’éducation, la profession, le revenu, le domicile et la communauté.
Qu’en est-il pour les français ?
Si l’étude de l’ONS n’est centrée que sur le Royaume-Uni et les Etats-Unis, une étude de l’INSEE parue en février 2018 démontre que ce constat est similaire, voir même d’autant plus significatif en France. D’après l’étude, les hommes français les plus aisés ont une espérance de vie à la naissance de 84,4 ans contre 71,7 ans pour les plus pauvres soit 13 ans de moins. Chez les femmes, qui ont une espérance de vie plus élevée que les hommes d’en moyenne 6 ans, les plus riches ont une espérance de vie de 88 ans contre 80 ans seulement pour les femmes plus plus pauvres. En France, l’écart est donc moins significatif chez les femmes que chez les hommes mais demeure important.
Cet article a été publié par la Rédaction le