A l’occasion de la fête de la musique, l’Institut du Bien Vieillir Korian publie les premiers résultats d’une étude réalisée dans 23 établissements du groupe Korian (20 maisons de retraites (EHPAD) et 3 cliniques de soins de suite et de réadaptation (SSR), auprès de personnes âgées dépendantes, sur l’efficacité de l’outil Music Care dans la lutte contre l’anxiété et la douleur.
Plusieurs formations à la méthode Music Care ont permis au personnel soignant du groupe Korian d’optimiser son utilisation et d’adapter son évaluation aux personnes âgées dont certaines atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de déficits cognitifs importants. Des séances individuelles et des séances de groupe ont été menées pendant 2 ans, entre janvier 2014 et décembre 2015.
La méthode Music Care : principe de « la séquence en U »
Les variations du rythme, de la mélodie, des fréquences et l’harmonie des séances spécifiques Music Care agissent par des canaux sensoriels, cognitifs, affectifs et comportementaux. Au niveau neurophysiologique, la musique stimule naturellement la production d’endorphines et de dopamine, neurotransmetteurs agissant directement sur la douleur.
L’objectif de cette méthode est de modifier l’état de conscience par des suggestions positives. Les suggestions verbales sont ici remplacées par une induction musicale, modèle archaïque du langage.
Cette induction musicale personnalisée en fonction de la préférence émotionnelle et affective du patient, va progressivement amener le patient à un état hypnotique et de relaxation par les variations des composantes musicales comme le rythme, les fréquences, la formation orchestrale et le volume.
Lire le dossier : Zoom sur la pratique musicale dans les maisons de retraite
Résultats des séances individuelles
Les séances individuelles ont été réalisées en position allongée avec une musique diffusée par casque.
L’expérimentation en séances individuelles a été réalisées auprès de 145 personnes âgées (moyenne d’âge 83 ans dont 19% d’hommes et 81% de femmes), la plupart pouvant s’exprimer verbalement (94%). 28% avaient pratiqué un instrument de musique dans leur vie et 53% connaissaient un musicien dans leur entourage. 94% d’entre eux disaient aimer la musique.
L’évaluation des différents scores a été difficile chez certains patients atteints de troubles cognitifs sévères. Cependant, les ressentis et les observations cliniques ont permis de montrer qu’après la séance :
- la majorité des résidents étaient détendus et sereins (71,7%).
- 25,7% ayant diminué leur niveau d’anxiété
- 25,3% ayant diminué leur niveau de douleur.
Résultats des séances collectives
52 séances collectives ont été mises en place au sein de 12 établissements Korian, 7 établissements les ont pratiqués régulièrement chaque semaine. 51 résidents ayant pratiqué 4,7 séances en moyenne ont été recensés pour l’étude.
Pour les séances de groupe, le cahier d’observations a été réduit au ressenti des patients. Comme pour les séances individuelles, lors des séances de groupe :
- le principal effet de cette « musicothérapie » a été d’engendrer un sentiment de détente et de bien-être (52,6%)
- un sentiment de plaisir (51,2%),
- l’évocation de souvenirs (15%)
- l’évocation de voyages (12%).
Les séances collectives ont semblé plus faciles à coordonner pour les soignants pour des raisons évidentes de temps et d’organisation. La détente, le bien-être et le plaisir ont été rapportés comme des bénéfices directement appréciables par les résidents ayant participé aux séances individuelles ou de groupe.
« Nous souhaitons poursuivre nos recherches sur ce sujet passionnant car nous avons constaté lors de cette première expérience au sein de nos établissements un bénéfice concret pour résidents et patients les plus fragilisés par la douleur ou pour ceux atteints de déficits cognitifs graves », indique le Dr Philippe Denormandie, Directeur de l’Institut du Bien Vieillir Korian ».
Cet article a été publié par la Rédaction le