Beaucoup d’entreprises pratiquent aujourd’hui l’innovation ouverte, ou Open Innovation, sans peut-être s’en apercevoir ou le savoir, au travers d’organisation comme Silver Valley.
Pourtant cette pratique innovante a le vent en poupe et se généralise dans une conjoncture économique marquée par un ralentissement de la consommation des ménages. Effet collatéral de ce ralentissement, le mot ressource n’a jamais aussi bien porté son nom en contexte d’entreprise. Les ressources (financière, matérielle et humaine) sont ainsi plus limitées pour innover en contexte d’entreprise. Tribune libre à Benjamin Zimmer.
Benjamin Zimmer
Directeur de Silver Valley
Docteur en sciences, spécialité Génie Industriel, Ecole Centrale Paris
Administrateur de l’association des anciens de l’Ecole Centrale Paris
L’innovation ouverte est une solution à cette conjoncture et aux problématiques en matière d’investissement dans l’innovation qu’elle engendre, elle est un formidable levier supplémentaire d’innovation, de mutualisation des moyens et de compétitivité pour nos entreprises.
Une pratique nécessaire pour garantir le succès de la filière
Cette pratique est devenue une nécessité à l’aube du 21ème siècle au moment où de nouveaux océans bleus se dessinent, où de nouveaux besoins émergent, au moment où la compétition n’a jamais été aussi importante entre nos entreprises pour conserver ou gagner de nouvelles parts de marché.
C’est d’autant plus vrai dans une filière comme la Silver Economie où les attentes des potentiels clients sont nombreuses et les réalités de la conception des offres des nouveaux biens et services complexes. L’innovation dans cette filière d’avenir est tirée davantage par les usages. L’enjeu pour les entreprises est donc de mieux appréhender les attentes des consommateurs actuels et futurs.
C’est dans ce contexte que Silver Valley anime et fédère un écosystème de plus de 180 structures en Région Ile-de-France. Cette entité permet à de grandes entreprises (SNCF, Microsoft, Toshiba, Orange, Technicolor, La Poste, CNP, O2, AG2R LA MONDIALE, les Sénioriales etc.) d’accéder à des innovations incrémentales et de ruptures conçues par de nombreuses startups et PME dans des secteurs d’activités diversifiés, et réciproquement aux startups et PME d’accéder au savoir-faire et aux bonnes pratiques industrielles. Certaines PME sont d’ailleurs devenues des champions de la Silver Economie : Doro, Bluelinéa, etc.
L’innovation ouverte : l’ADN de la Silver Valley
Silver Valley couvre un large champ de secteurs d’activités où le vieillissement des clients est à court ou moyen terme une stratégie de développement ou de diversification du savoir-faire industriel.
Ainsi, ces entreprises coopèrent au sein de Silver Valley avec des pôles de compétitivité (Movéo, Capdigital), des syndicats (ASIPAG ou SNRA) des grandes écoles ou universités (UPMC, Centrale Paris, Sciences Po, Strate Collège Designer, Audencia), des collectivités, des utilisateurs (Groupe Colisée Patrimoine, Croix Rouge, APHP, Una, Age et Vie), des fédérations (FESP), des cabinets de conseils ou des investisseurs (Crédit Agricole, Innovation Capital, Réseau Entreprendre, Scientipôle Initiative, Axa Seed Factory).
L’innovation ouverte, incarnée par le modèle organisationnel de Silver Valley, vise à innover dans les produits, dans les services, dans les modèles économiques et dans de nouvelles organisations et processus (distribution, achat). C’est un moyen d’alimenter des stratégies pertinentes, de tester rapidement des solutions, d’identifier des bonnes pratiques particulièrement en amont de la conception de nouveaux biens et services, de sortir des sentiers battus, au moment où une filière industrielle se professionnalise.
La Bourse Charles Foix : un accélérateur d’innovation
Silver Valley décline cette stratégie au travers de la Bourse Charles Foix, dispositif qui permet d’identifier puis de financer les potentielles pépites de demain, qui une fois sélectionnées bénéficieront d’un accompagnement au sein du cluster. Ces pépites seront aux contacts de talents, d’opportunités et d’expertises leur permettant de tester rapidement des hypothèses économiques, de définir des partenariats stratégiques et commerciaux avec des distributeurs, de mutualiser des moyens pour avoir accès à des expertises : l’innovation ouverte permet donc également d’être un accélérateur d’innovations, nécessaire pour réduire le Time To Market.
Citons les lauréats des éditions précédentes qui connaissent un beau succès commercial : Génération Plume, Eyebrain, Spartimes Innovation ou Xamance. Citons encore récemment les lauréats de l’édition 2014 : Senior Mobilité, Happytal et Nutriculture.
Cet état d’esprit permet à Silver Valley d’encourager ses entreprises et plus globalement ses membres à réfléchir ensemble et prendre des risques communs dans le développement de nouvelles solutions.
Si cet état d’esprit fonctionne aujourd’hui dans la Silver Valley, c’est parce que les pouvoirs publics (la Direccte, la Datar, La DGCIS, la Région Ile de France, Le Conseil Général Du Val de Marne, la communauté d’agglomération Seine Amont) ont compris l’enjeu de créer les conditions de coopération et de confiance au sein de cette organisation avant même de créer ses services. Selon une récente étude du Medef, il semble d’ailleurs que cette pratique soit la base d’une innovation ouverte réussie.
En conclusion, Silver Valley souhaite devenir le lieu de l’innovation ouverte dans la Silver Economie en France et formule l’hypothèse que l’innovation n’est pas le fruit de l’intelligence individuelle de quelques-uns mais le produit abouti de l’intelligence collective.
Benjamin Zimmer, Directeur de Silver Valley
Cet article a été publié par la Rédaction le
Et concernant le financement des créations innovantes ?