Derrière les grandes discussions sur l’avenir du grand âge, un paysage institutionnel souvent méconnu : plus d’une dizaine de fédérations et organisations professionnelles représentent les EHPAD, les services à domicile, les professionnels du soin et de l’accompagnement, les employeurs, les structures publiques, privées, associatives…
> L’hebdo du Vieillissement du Pr Bertrand Fougère : « Représenter sans diviser, le défi du secteur ? »

ADMR, UNA – Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles, FEHAP, Fédération hospitalière de France (FHF), Synerpa, Nexem, Fédération des entreprises de services à la personne (FESP), FNAQPA, FNAAFP/CSF, fédération d’aide à domicile associative et solidaire, Adédom, FNADEPA, Fepem – Fédération des particuliers employeurs de France, Fédésap, et d’autres…
Une richesse qui reflète la diversité des structures, des statuts juridiques, des territoires et des visions du métier.
Mais cette diversité de fédérations est-elle toujours lisible ?
Pour les professionnels, cette mosaïque de fédérations peut être une force
Chaque fédération peut porter les spécificités de ses adhérents, défendre des enjeux de terrain, adapter les revendications selon les besoins. Mais à l’inverse, elle peut entraîner un éclatement de la parole du secteur et rendre difficile une stratégie commune.
Pour les pouvoirs publics, la pluralité de fédérations complique les négociations
Elle ralentit parfois les prises de décisions, crée des concurrences de représentativité, et fragmente les propositions. Difficile alors d’avoir une feuille de route claire et partagée, quand chacun tire dans un sens légèrement différent.
Pour les personnes âgées et leurs proches aidants, cette fragmentation reste largement invisible…
…mais elle influe pourtant sur l’offre de services, leur accessibilité, la qualité perçue et l’équité sur les territoires.
Alors que le secteur est appelé à faire bloc pour peser dans les débats publics (loi, PLFSS, attractivité des métiers, reste à charge…), la question de la coordination entre fédérations devient centrale. La crédibilité du secteur repose aussi sur sa capacité à se parler d’une seule voix quand cela compte.

Quelles solutions pour unir les voix des fédérations ?
- Créer des alliances thématiques ?
Pour avancer sur certains chantiers (formation, gouvernance, financement), des prises de position communes pourraient peser davantage.
- Mieux structurer les prises de parole collectives ?
En clarifiant les rôles, en se répartissant les sujets ou en se dotant d’instances de coordination pérennes.
À défaut d’une voix unique, à quand une voix unie ?
L’hebdo du Vieillissement est une tribune régulière du Pr Bertrand Fougère

Bertrand FOUGÈRE
Professeur de Gériatrie
Pôle Vieillissement – Université / CHU ToursBertrand Fougère est Professeur de Gériatrie, depuis 2018 spécialiste reconnu dans le domaine du vieillissement et de la prise en charge des personnes âgées. Fort de son expertise, il collabore régulièrement avec les ministères de la Santé et des Solidarités pour développer des politiques de prévention et d’accompagnement innovantes. Son parcours est marqué par une participation à des initiatives structurantes visant à renforcer l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées, ainsi qu’à soutenir les aidants.
Cet article a été publié par la Rédaction le