Pour que vieillissement ne rime pas avec perte d’autonomie, les séniors se doivent de conserver une liberté de mobilité. Entre voitures autonomes, IA, covoiturage solidaire et transports en commun, voici les solutions du futur en matière de conduite des seniors.

Les voitures autonomes : la solution du futur

Les statistiques révèlent que les personnes de plus de 65 ans parcourent en moyenne trois fois moins de kilomètres que les personnes plus jeunes. Il est en effet parfaitement cohérent qu’une personne à la retraite ait à parcourir moins de trajet qu’une personne active. Cependant, les seniors sont avec la classe des moins de 25 ans la catégorie de la population la plus impliquée dans les accidents de la route.
Une voiture autonome, repensée dans son entièreté pour répondre aux besoins des séniors est pour l’instant la solution qui s’impose comme la plus intéressante. La voiture du futur serait donc au départ pour les plus âgés, c’est en tout cas comme cela que pensent les marques actuelles.
C’est dans ce contexte que la firme de Mountain View a inventé la « Google Car ». Cette voiture sans chauffeur est équipée de caméras, de radars et d’un capteur laser. Elle utilise la base de données cartographiques de Google pour s’orienter.
Le but annoncé par le géant américain Google est de réduire le nombre d’accidents mortels, et libérer du temps libre pour le conducteur. Cette voiture devrait aussi avoir une influence écologique puisqu’elle pourrait être utilisée dans le cadre du covoiturage à grande échelle, concept qualifié par Google de « trains routiers ».
Au Japon, alors que la population est de plus en plus vieillissante, on songe déjà à instaurer des parcs de véhicules en libre-service comme la Google Car, dont la conduite serait lourdement assistée, voire autonome, afin d’aider les conducteurs à se faufiler sans risque dans la circulation.

Intégration de GPS adaptés aux séniors

L’équipe Intelligent Transport envisage de développer un système de navigation sur-mesure pour personnes âgées, qui proposerait par exemple des itinéraires limitant le nombre de croisement de priorité, ou évitant les grands axes. D’autres pistes sont évoquées faisant plus penser aux technologies de l’aviation militaire, une solution de vision nocturne et l’affichage d’informations sur le pare-brise par exemple…
A la croisée des volontés politiques d’Intégration sociale par l’économie numérique et de perspectives industrielles évidentes, le projet de l’équipe du Professeur Blythe montre aussi comment développer des outils technologiques et multimédias accessibles aux seniors. En effet ces derniers n’y sont pas réfractaires de facto, mais plus souvent rebutés par des outils qui ont été clairement conçus pour des générations plus jeunes. D’après le professeur Phil Blythe, les instruments développés par son équipe pourraient être intégrés par les industriels d’ici 5 à 10 ans.
Les alternatives à la conduite : transports en commun, covoiturage …
Transports en commun
Avec l’âge ou dans une situation de handicap, les personnes ont de plus en plus de mal à emprunter les transports en commun. Pour cause : l’accessibilité des transports qui peut s’avérer peu pratique. Néanmoins, le sujet progresse peu à peu puisqu’un arrêté publié au « Journal officiel » a validé le schéma élaboré par la SNCF et l’Etat pour assurer la mise en accessibilité des gares nationales. La RATP se doit aussi de rendre ses stations accessibles à tous, car malgré les obligations apportées par la loi de 2005, rien n’à vraiment été fait en ce sens. Puisque des tarifs préférentiels ne suffisent pas, il faut que les municipalités s’engagent durablement dans la mise en accessibilité de ces transports.

Mais cela ne vaut pas pour les habitants de communes plus reculées ou tout simplement pour ceux qui vivent hors d’île de france. C’est pourquoi des innovations sont mises en place tel que Wonder Buddy, permettant de faire, à plusieurs, un trajet dans les transports publics, à n’importe quel moment de la journée, une sorte de « covoiturage sécurisé en transport public ». Partant du constat qu’à plusieurs, on est davantage en sécurité, le groupe à l’origine de l’application a défendu une innovation répondant à un réel besoin des seniors, non seulement, mais aussi des autres catégories de population, confrontées aux problèmes d’insécurité dans les transports en commun.
Navettes électriques autonomes
L’utilisation de navettes électriques telles que Navia, développée par une société française, pourrait être également une réponse permettant d’augmenter la mobilité des seniors et de sécuriser leurs déplacements. Les navettes autopilotées permettent de se déplacer dans des environnements tels que les centres villes, les aéroports ou les centres hospitaliers.
Si ce type de véhicule se démocratise, il permettra de faciliter les déplacements des personnes âgées dont la mobilité se trouve réduite. En effet la navette permet de parcourir des trajets qui ne sont pas assurés par les transports en commun, ou de se déplacer dans les rues piétonnes.
Enfin cette navette est respectueuse de l’environnement puisque c’est un véhicule électrique. Des nouvelles technologies de recharge de la navette sont expérimentées, comme par exemple une recharge sans fil.
Covoiturage
Face aux défis croissants de mobilité rencontrés par les seniors, notamment en zone rurale ou périurbaine, le covoiturage apparaît comme une alternative innovante et accessible. Cette pratique, souvent associée aux jeunes générations, se révèle être une solution adaptée pour favoriser l’autonomie des personnes âgées, briser l’isolement social et réduire les coûts de transport. En partageant un trajet avec d’autres utilisateurs, les seniors peuvent non seulement se déplacer plus facilement pour leurs rendez-vous médicaux, courses ou activités sociales, mais aussi renforcer le lien intergénérationnel.
The Independent Transportation Network propose une alternative attrayante en matière de covoiturage chez les seniors. Ce réseau, originaire des États-Unis, met en relation plus d’un millier de conducteurs volontaires, la plupart seniors, avec des personnes âgées ou porteuses d’un handicap, le plus souvent âgées de plus de 80 ans. Le but ? Proposer une alternative solidaire au Blablacar habituel, en amenant dans les zones reculées des solutions de mobilité pour les plus âgés. Le fonctionnement est simple : il suffit d’acheter des crédits sur la plateforme dédiée pour pouvoir effectuer des trajets. Et, le conducteur d’hier peut devenir le passager de demain justement en troquant ces crédits cumulés lors des conduites effectuées contre un trajet.
En France, un projet semblable à celui-ci à été mis en place : SilverMobi. Une plateforme de mise en contact simplifiée entre conducteurs bénévoles et passagers séniors en perte de mobilité. Les bénévoles peuvent indiquer sur la plateforme leurs disponibilités et accompagner les séniors lors de leurs déplacements, quels qu’ils soient (rendez-vous chez le médecin, le coiffeur, courses à faire etc.) De plus, les trajets sont accessibles à moindre coûts, puisque seuls les frais engendrés par les trajets sont à payer (essence etc.)
À l’ère de la transition écologique, le covoiturage représente donc une réponse durable aux besoins de mobilité des aînés, tout en valorisant la solidarité et le partage.
Lier transition démographique et transition écologique

Un des défis majeurs concernant la mobilité des séniors est l’adaptation du modèle de conduite actuel. En effet, les séniors représenteront un tiers de la population française d’ici à 2030, et il est important de rappeler qu’une grande majorité d’entre eux a participé au développement de l’ère du “tout-automobile”. Peu importe leur catégorie socio-professionnelle, la voiture à toujours été pour eux le mode de transport privilégié, synonyme de réussite professionnelle. Or, nous vivons dans un monde où les enjeux climatiques nous demandent de revoir notre schéma de mobilité, et l’inclusion des séniors va être une des clés de la réussite de cette transition.
Cet article a été publié par la Rédaction le