Les maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson, seraient détectables chez les peintres via l’observation de leurs coups de pinceau, selon des chercheurs.
En effet, des scientifiques de l’université de Liverpool (Royaume-Uni) ont publié les résultats de leurs recherches dans la revue Neuropsychology. Ces derniers, après avoir analysé 2 092 peintures de sept artistes, expliquent qu’il est possible de savoir lesquels d’entre eux souffraient des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson sans même le savoir.
Des maladies décelables selon l’évolution stylistique des peintres
« Parvenir à savoir le plus tôt possible si vous avez un problème de santé est toujours une avancée médicale », explique à l’AFP Alex Forsythe, un des auteurs de l’étude, professeur de psychologie à l’université de Liverpool.
L’étude affirme que les maladies pourraient être décelées chez les peintres en observant attentivement leur évolution stylistique. Salavador Dali, Norval Morrisseau, James Brooks et Willem De Kooning ont souffert de la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, alors que Marc Chagall, Pablo Picasso et Claude Monet ont vieilli sans connaître l’une de ces maladies neurodégénératives.
Des maladies détectables à l’avance via l’analyse fractale
L’analyse fractale permet d’identifier des séries géométriques complexes et imperceptibles à l’œil nu dans les styles d’un peintre. Elle sert habituellement à s’assurer qu’une toile attribuée à un artiste n’est pas factice.
Ici, les scientifiques ont utilisé la technique pour comparer l’évolution de ces séries chez les artistes atteints de Parkinson ou Alzheimer avec celle de ceux n’ayant pas été affectés par ces maladies. Les changements constatés dans les coups de pinceau des artistes atteints de maladies neurodégénératives suivent tous un modèle similaire et différent des peintres sains.
Cette découverte a permis de montrer que les premiers changements dans les coups de pinceau se manifestent des années avant l’apparition des premiers symptômes des maladies. Avec cette première étude sur le sujet, les scientifiques espèrent ouvrir la voie à d’autres recherches sur l’intérêt de l’analyse fractale dans la détection précoce de maladies neurodégénératives.
Les célèbres peintres auraient pu être diagnostiqués bien avant
Dans les cas de De Kooning et Brooks, l’étude a mis en lumière une forte baisse de la complexité de leurs œuvres dès l’âge de 40 ans, soit bien avant que la maladie d’Alzheimer ne leur soit diagnostiquée. En effet, De Kooning a été diagnostiqué à l’âge de 85 ans et Brooks à 79 ans.
Pour Dali et Morrisseau, la recherche a conclu à une hausse de la « dimension fractale » au milieu de leur vie, suivi d’un déclin à l’approche de leurs 60 ans. Or, Dali a été diagnostiqué de la maladie de Parkinson à 76 ans, quand sa main droite s’est mise à trembler fortement. Morrisseau avait lui 65 ans lors du diagnostic.
Dans les cas de Chagall, Monet et Picasso, l’étude montre une tendance inverse : une complexité accrue de leurs tableaux au fil des ans.
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