Les fédérations d’EHPAD réagissent à la stratégie « bien-vieillir » du gouvernement dont l’ambition est de faire enfin du grand âge une priorité

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À l’occasion de la présentation, ce jour, de la stratégie « bien vieillir » du gouvernement par de nombreux ministres, la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé a dévoilé différentes mesures significatives pour préparer et adapter notre société au vieillissement démographique. Après avoir alerté sans relâche les pouvoirs publics sur l’urgence de la situation et la nécessité d’enfin faire du grand âge une priorité, le SYNERPA se satisfait de la présentation d’un plan cohérent et ambitieux alliant l’ensemble des ministères au service des personnes âgées. Pour la FNADEPA, cette stratégie « bien-vieillir » est une ambition affichée qui devra être confirmée. L’AD-PA s’affiche plus critique : « toujours rien de concret pour les personnes âgées, familles et professionnels ».

Une stratégie interministérielle inédite et enfin à la hauteur des défis du grand âge

La présence de huit ministres aux côtés d’Aurore Bergé démontre une mobilisation interministérielle inédite et l’ambition d’une stratégie transversale pour répondre aux nombreux enjeux du grand âge. Le SYNERPA salue cet engagement qui apporte des réponses aux alertes et propositions défendues ces dernières années devant les pouvoirs publics, notamment :

Logo SYNERPA
  • Reconnaitre la complémentarité indispensable entre le secteur public, le secteur privé et l’ensemble des structures et établissements, quel que soit leur statut, pour assurer l’hébergement, l’aide et l’accompagnement de toutes les personnes âgées dans les meilleures conditions.
  • L’élaboration d’une loi de programmation sur le grand âge qui permettra de définir un cadre, des objectifs et des modalités de financement pour répondre aux enjeux pluriannuels du secteur.
  • Élaborer un protocole d’accord entre l’État et les fédérations, dont le SYNERPA, pour renforcer l’attractivité du secteur et accompagner le recrutement de 50 000 professionnels d’ici 2030 dans le secteur médico-social.
  • Mieux prévenir les risques de maltraitance avec un plan de contrôle des 7 500 EHPAD d’ici fin 2024 et la création d’un dispositif unique pour recueillir et traiter les alertes, afin de renforcer la transparence et rétablir la confiance avec les Français.
  • Réformer le modèle économique des EHPAD avec l’expérimentation de la fusion des sections soins et dépendance pour créer un nouveau forfait global qui permettra de simplifier la gestion financière des établissements.
  • Développer le virage domiciliaire avec la création d’un parcours résidentiel et la diversification des offres d’accueil et d’hébergement pour donner le choix de vieillir où on le souhaite.
  • Réformer la tarification des services à domicile et revaloriser chaque année le tarif plancher pour organiser une meilleure solvabilisation des services.
  • Renforcer les solutions d’accompagnement des aidants avec la création de plateformes de répit et 5 000 places d’accueil temporaire.
Maison de retraite loi grand age

Les différents axes proposés devront être alimentés par un plan de financement à la hauteur de ces enjeux. Le SYNERPA rappelle à cet égard « les craintes formulées et les réponses attendues relatives à l’extension de la majoration des sujétions au secteur privé et à la mise en oeuvre de la nouvelle grille de classification des emplois et des compétences permettant de renforcer l’attractivité des métiers et de faire face à la pénurie de personnel ».

Jean-Christophe Amarantinis - Président du SYNERPA

Après avoir alerté pendant des années le gouvernement sur la nécessité de répondre urgemment aux défis actuels et à venir du grand âge, nous nous réjouissons de la présentation de cette stratégie “bien vieillir” et des annonces prometteuses qui sont portées par plusieurs ministres sous l’impulsion d’aurore Bergé.

C’est inédit et cela démontre que les pouvoirs publics ont enfin pris la mesure du vieillissement démographique et des difficultés rencontrées par l’ensemble des acteurs du secteur.

Jean-Christophe Amarantinis, président du SYNERPA

FNADEPA : Stratégie « bien-vieillir » : une ambition affichée qui devra être confirmée

Fédération Nationale des Associations de Directeurs d'Etablissements et Services pour Personnes Agées - FNADEPA

La FNADEPA souligne également la « construction inédite d’une politique interministérielle du bien-vieillir ». Alors que le secteur du Grand âge vit une crise financière et RH inédite, La Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées souhaite que l’ambition affichée se concrétise dans les meilleurs délais avec la présentation de la loi de programmation pour le Grand âge annoncée et des moyens financiers à la hauteur des besoins, inconnus à ce jour.

La FNADEPA salue la méthodologie inédite et relève, malgré un certain nombre de mesures déjà prévues, plusieurs annonces importantes :

  • L’engagement de mettre en oeuvre une loi de programmation pluriannuelle pour le Grand âge,
  • La création d’un comité interministériel de suivi de la stratégie,
  • La fin de la tarification à l’heure dans l’aide à domicile.

La FNADEPA souhaite cependant que « le lancement de cette stratégie ne soit pas une énième grand-messe comme le secteur en a tant connu par le passé, mais le début d’une politique interministérielle efficace« .
« Alors que la transition démographique est en cours, que 78% des établissements et services pour personnes âgées manquent de personnel et que 92% d’entre eux envisagent de terminer l’année 2023 en déficit, le défi est immense. La stratégie interministérielle du grand âge ne sera réussie que si elle est rapidement mise en oeuvre et articulée autour d’une loi de programmation ambitieuse et assortie des financements dédiés, inconnus à ce jour. »

AD-PA : toujours rien de concret pour les personnes âgées, familles et professionnels

L’AD-PA se montre beaucoup plus critique à l’égard de dette feuille de route interministérielle.

Logo AD-PA - Les personnes âgées  - les directeurs

Pour l’Association des Directeurs au service des Personnes Agées, « l’Etat, qui ne respecte pas ses engagements depuis près de 20 ans, tant concernant l’évolution du nombre de professionnels à domicile (annonces de D. de Villepin du 8 pour 10 en 2006) que celle du tarif horaire à domicile (24 €/h en 2018), n’a proposée aucune avancée concrète aujourd’hui.
Pire que tout, l’Etat annonce fièrement renforcer sa politique de contrôles afin de renvoyer les responsabilités qui sont les siennes dans le camp des professionnels ».

L’AD-PA critique une promesse d’une loi de programmation devant recueillir à nouveau les besoins sans aucune annonce de financement et le passage envisagé à la tarification au forfait des services à domicile qui ne permettront pas d’améliorer la qualité de vie des aînés.

« Ce qu’attendent les personnes âgées vulnérables, familles et professionnels, ce sont des moyens supplémentaires. »

A l’aune de la relance des débats sur la proposition de loi Bien vieillir, l’AD-PA questionne l’Exécutif sur sa volonté de faire bouger les choses.
Crises sanitaires, crises financières, crises de l’attractivité et de l’image… L’AD-PA annonce une pente rude et à l’avenir vertigineuse si le Gouvernement ne prend pas les décisions qui s’imposent en apportant les moyens attendus.

« Les professionnels ont pris depuis longtemps conscience des enjeux et ont à maintes reprises alerté les pouvoirs publics, au côté des personnes âgées et de leurs familles, sur les risques encourus. Très nombreux sont désormais les établissements et services sous perfusion et l’année 2023 se caractérise par un risque majeur de fermeture de nombre de structures ».

Pascal CHAMPVERT – Romain GIZOLME – Éric FREGONA de l’AD-PA

À la veille de nouveaux débats parlementaires l’AD-PA appelle donc les représentants de la Nation à prendre position et engager les décisions politico-économiques permettant d’améliorer la vie des plus vulnérables et les conditions de travail des professionnels. Et de conclure : « En l’absence d’une vision et de perspectives concrètes, les risques encourus par les personnes âgées pourraient être encore plus grands que ceux décrits dans le livre « Les Fossoyeurs » de Victor Castanet ».



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Cet article a été publié par la Rédaction le

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