Le SNOF, Syndicat national des ophtalmologistes de France, réagit à l’étude de la DREES sur les délais d’attente en ophtalmologie.Après lecture de cette étude de la Drees, le SNOF conclut que les délais d’attente sont en baisse mais que l’accès aux soins est à renforcer avec une formation accrue d’ophtalmologistes.
Une réduction des délais d’attente encourageante…
Pour Thierry Bour, Président du SNOF : « Cette étude montre des résultats encourageants concernant la réduction des délais d’attente. La moitié des rendez-vous en ophtalmologie est obtenue en moins de 52 jours, mais une disparité territoriale demeure dans l’accès aux soins notamment dans les zones les moins dotées en ophtalmologistes. Le SNOF demande que plus d’ophtalmologistes soient formés pour faire face à la pénurie et réduire les délais d’attente pour éviter une crise sanitaire imminente ! »
L’étude de la DREES, publiée le 9 octobre 2018, sur les délais d’attente en matière d’accès aux soins révèle en effet que la moitié des rendez-vous chez un ophtalmologiste est obtenue en 52 jours, un résultat encourageant pour le SNOF. Deux ans après le lancement de la campagne « Zéro Délai pour 2022 » et la mise en place de nombreuses solutions comme la délégation de tâches et les protocoles organisationnels, les délais d’attente se stabilisent, et même se réduisent par rapport à d’autres études antérieures. En 2012, une étude Ifop pour l’observatoire Jalma estimait les délais à 104 jours en moyenne et la dernière étude en date de l’Ifop pour le groupe Point Vision à 87 jours. Aujourd’hui, nous sommes à 80 jours en moyenne, ce qui tend à démontrer une inversion de la courbe.
Le docteur Thierry Bour déclare : « Cette étude révèle que 25% des demandes de rendez-vous aboutissent dans les 20 jours et la moitié en moins de deux mois. Ce sont des résultats encourageants pour l’accès aux soins bien qu’il existe encore des disparités considérables selon la zone géographique puisque à Paris les délais d’attente sont de 29 jours alors qu’ils peuvent être de 97 jours dans les communes de petits et moyens pôles. Notre travail pour réduire les délais d’attente est loin d’être terminé ! »
La DREES révèle que la plupart des demandes de rendez-vous en ophtalmologie ont pour motif un contrôle périodique mais que lorsque les demandes sont liées à l’apparition ou à l’aggravation de symptômes, les délais d’attente sont plus courts. La qualification de l’urgence par les secrétaires médicales et le développement d’applications et de sites de prises de rendez-vous en ligne permettent de recevoir et traiter les patients dans des délais requis.
Le Docteur Bour explique : « En complément de la mise en place de la délégation de tâches, nous nous sommes attachés à mettre en place des process pour que les délais de rendez-vous soient adaptés aux besoins des patients. Cela passe par la formation de nos secrétaires à la gestion des demandes, grâce à des questionnaires par exemple. Les logiciels de prise de rendez-vous en ligne vont également permettre d’optimiser le traitement des demandes de soins non programmés en libérant des plages spécifiques pour celles-ci. L’ophtalmologie est d’ailleurs la spécialité la plus en avance dans son équipement pour ce type de logiciels (près de 50% des ophtalmologistes !). »
… Malgré une problématique d’accès aux soins pour les spécialités en pénurie
Bien que les résultats de l’étude de la DREES soient encourageants, certaines spécialités médicales ont des délais considérés comme « trop longs » comme en dermatologie (46%) ou en ophtalmologie (39%), pourtant spécialités parmi les plus demandées par les étudiants en médecine. Ces délais résultent directement d’une sous-attribution chronique de postes formateurs de médecins dans ces deux spécialités, pénurie qui pourrait être résolue en augmentant le nombre de postes par les pouvoirs publics à l’E.C.N (examen classant national).
Le Docteur Thierry Bour explique : « Cela fait plusieurs années que les pouvoirs publics limitent le nombre d’ophtalmologistes formés, malgré nos demandes répétées. Cette année encore, il n’y a que 155 postes ouverts en ophtalmologie, ce qui est loin d’être à la hauteur des besoins, et impacte directement l’accès aux soins. Encore aujourd’hui, 17% des demandes de rendez-vous chez l’ophtalmologiste n’aboutissent pas. Les solutions mises en place par le SNOF portent déjà leurs fruits sur les délais d’attente, mais elles ne seront pleinement efficaces que si le nombre d’ophtalmologistes formés est satisfaisant. Un ophtalmologiste sur deux partant à la retraite n’est pas remplacé. »
Le docteur Thierry Bour, président du SNOF conclut : « La semaine dernière, la Cour des Comptes préconisait des solutions pour réduire les délais d’attente dont les effets se verraient dans une décennie. Les solutions du SNOF mises en place récemment comme la délégation des tâches, les protocoles organisationnels et les stages en médecine libérale ont des effets sur le court terme pour un meilleur accès aux soins ! »
Cet article a été publié par la Rédaction le