Le projet de nomenclature optique de la Direction de la Sécurité Sociale (DSS) a été publié le 28 avril au Journal Officiel. Il confirme l’ophtalmologiste comme le garant médical de la filière visuelle et contient des dispositions optimisant le parcours de soins pour les patients.
Parmi les mesures phares énoncées dans le projet de nomenclature optique de la DSS, les patients auront un équipement optique adapté précisément à leur vue, les ophtalmologistes pouvant désormais renouveler l’ordonnance sans attendre le délai d’un an dans les cas médicaux le nécessitant. Le docteur Thierry Bour, président du syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), approuve ces nouvelles mesures cohérentes qui participent à fluidifier les prises de rendez-vous chez l’ophtalmologiste.
L’ophtalmologiste voit son statut de garant médical de la filière visuelle affirmé
La spécificité de la prescription médicale ophtalmologique est reconnue pour le renouvellement des équipements optiques. Désormais, l’ophtalmologiste peut, si la vue du patient a évolué en quelques mois, par exemple après une intervention chirurgicale, prescrire un renouvellement d’équipement optique sans limitation dans le temps. « C’est une évolution structurelle considérable qui répare une anomalie de la réforme des contrats responsables de 2015. Ce texte définit la place des opticiens dans le parcours de soins des patients tout en reconnaissant notre expertise. Il est apparu dans une récente étude que 9 Français sur 10 considèrent l’ophtalmologiste comme gardien de la filière visuelle, ce que les autorités publiques appuient avec ce texte » explique le docteur Thierry Bour.
Les conditions de prise en charge des patients améliorées
Les nouvelles mesures proposées par la DSS permettront des parcours de soins adaptés aux patients et au service d’une optimisation du temps des ophtalmologistes. Tout d’abord, le remboursement en cas de changement d’équipement optique, en l’absence d’évolution nette de la vision, redevient possible une fois tous les deux ans avec un reste à charge nul ou faible. De plus, les changements d’équipements optiques sont facilités en cas d’évolution de la correction pour les enfants (moins de 16 ans) et même pour les adultes. « Ce texte est favorable à une meilleure prise en compte des besoins médicaux des patients, y compris les enfants, avec la possibilité de changer tous les ans de lunettes en cas d’évolution. De plus, des dérogations permettent aux ophtalmologistes d’ajuster sans attendre le délai d’un an en cas d’évolution en lien avec une pathologie. »
Le rôle de l’examen de la réfraction dans la découverte de pathologies, est également réaffirmé. Si cet examen est nécessaire pour la prescription d’équipements optiques, c’est aussi le seul moyen efficace pour découvrir dans le même temps des pathologies asymptomatiques chez les patients. Les examens ophtalmologiques demeurent primordiaux lorsque l’on sait que 36 % des patients consultant un ophtalmologiste pour se faire prescrire des lunettes, se voient diagnostiquer un autre problème médical, parfois extrêmement grave. Le glaucome, par exemple, évolue longtemps sans signe perceptible par le patient.
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Les rendez-vous chez l’ophtalmologiste fluidifiés grâce à une collaboration efficace avec les opticiens
Ce texte renforce la coopération entre les ophtalmologistes et les opticiens, déjà confortée par le décret de 2016, avec la distribution par les opticiens d’une « carte de vue » et le remplacement total ou partiel de la monture en cas de casse pendant deux ans. En effet, la « carte de vue » permettra aux ophtalmologistes d’avoir accès rapidement à des informations clés et sera un gage de transparence et de responsabilité de la filière vis-à-vis des patients.
Et de conclure : « Le SNOF se félicite des avancées significatives de ce nouveau texte visant à améliorer le parcours de soins des patients et la qualité d’exercice des ophtalmologistes aux côtés des partenaires que sont les opticiens. Tout ceci devant aboutir à une réduction importante du reste à charge moyen pour les patients, tout en leur garantissant des équipements de haute qualité. Par ailleurs, nous échangeons toujours avec les autorités compétentes pour réduire les délais d’attente et optimiser la prise en charge des patients, c’est un combat de longue haleine ».
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Cet article a été publié par la Rédaction le