Dans un rapport publié le 2 octobre, l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) souligne le rôle des audioprothésistes dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes et des personnes handicapées. La gestion de la prise en charge des aides techniques est pointée dans ce rapport qui constate que le dispositif en place est trop complexe, qu’il n’est piloté par aucune instance, et que les aides sont inégalement réparties. Une partie du rapport est consacrée au « cas prioritaire des audioprothèses ». Ainsi le Collège National des Audioprothésistes (CNA) et le Syndicat National des Audioprothésistes (UNSAF) s’associent au constat sévère établi par l’IGAS.
Le CNA et l’UNSAF demandent un soutien de la part des pouvoirs publics
En partant du constat qu’il y a aujourd’hui en France un « risque majeur de dé-médicalisation du handicap auditif », le CNA et l’UNSAF souhaitent alerter les acteurs de la santé « à l’heure où certains communiquent sur des offres « low cost » avec un suivi « allégé » par un audioprothésiste, où les vendeurs d’« assistants d’écoute » veulent faire croire à la possibilité de délivrer des appareils sans services associés, ce rapport rappelle le rôle primordial des audioprothésistes auprès des personnes fragiles, handicapées et âgées dépendantes ». Le CNA et l’UNSAF rappellent que ce même constat a précédemment été fait par l’Académie de Médecine.
De ce fait l’UNSAF et le CNA demandent un soutien de la part des pouvoirs publics pour « améliorer la prise en charge de tous les malentendants de notre pays sur des bases équitables, solidaires et universelles ». Pour cela ils proposent un tarif social pour ceux qui bénéficient de la CMU-C, une opposabilité de ce tarif pour ceux qui bénéfiient de l’ACS (Aide à l’acquisition d’une couverture maladie complémentaire), et un consensus entre les prix des solutions auditives d’entrée de gamme, et le prix moyen du marché.
Dans un communiqué, le CNA et l’UNSAF rappellent que les recommandations contenues dans le rapport IGAS rejoignent leurs propositions notamment en ce qui concerne :
- Le renforcement de la sécurité sociale et de l’assurance maladie dans le pilotage et le financement du dispositif;
- La mise en place de nouvelles modalités de prise en charge par l’assurance maladie en élaborant un référencement des prothèses. En fonction des compensations nécessaires il sera possible de labelliser un type d’appareil et de faire des remboursements en conséquence;
- La révision du panier de soins CMU-C pour l’audioprothèse, en fixant un tarif après négociation avec les professionnels;
- Rappeler que l’aide technique est « un instrument de prévention de la dépendance » et non « un bien de consommation » et réduire au maximum les délais d’obtention de l’aide. Plus tôt les personnes malentendantes sont appareillées, moins leurs capacités de traduction des sons amplifiés se dégradent.
Cet article a été publié par la Rédaction le
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