Alors que le débat sur la conduite des personnes âgées a été récemment relancé Google a annoncé au moment du Mondial de l’Automobile son projet de voiture robot avec pilotage automatique.
La sécurité des aînés au volant, un problème de société ?
Les statistiques révèlent que les personnes de plus de 65 ans parcourent en moyenne trois fois moins de kilomètres que les personnes plus jeunes. Il est en effet parfaitement cohérent qu’une personne à la retraite ait à parcourir moins de trajet qu’une personne active. Cependant, les seniors sont avec la classe des moins de 25 ans la catégorie de la population la plus impliquée dans les accidents de la route.
Les explications avancées sont liées à de multiples facteurs :
- le vieillissement physiologique entraîne une diminution de la vue et de l’ouïe, des réflexes moins rapides et une attention moins soutenue.
- Le vieillissement pathologique peut affecter encore davantage la perception visuelle et l’audition. Les séquelles d’un AVC ou les troubles de la cognition augmentent considérablement les risques d’accidents.
- La classe des personnes âgées est celle qui consomme le plus de médicaments dont certains comme les psychotropes peuvent être à l’origine d’accidents.
- A cela s’ajoute un code de la route en constante évolution qui fait qu’une personne ayant obtenu son permis dans les années 50 n’est naturellement pas très à l’aise au volant. Cela en particulier dans les lieux à forte densité de circulation ou lors de conditions météorologiques défavorables.
Les personnes âgées constituent 16% de la population française et ce chiffre doublera d’ici 2050. Il s’agit donc de trouver rapidement une solution. Les mesures répressives sont écartées d’office, car si les seniors font moins de trajet, cela ne veut pas dire qu’ils ont moins besoin de leur voiture. Il serait donc plus néfaste que bénéfique de retirer le permis à nos aînés.
Le travail à faire se porte donc sur la sécurisation et non sur la répression. D’autres Etats comme les Pays-Bas, la Grande Bretagne, l’Espagne, le Danemark ont mis en place une mesure de contrôle où le permis est à renouveler tous les dix ans et où il est nécessaire de présenter un certificat médical après 70 ans.
Future solution de sécurité au volant : la « google-car » ?
La solution à ce problème de société n’est pas forcément juridique. La technologie peut également nous proposer des outils répondant à cette situation.
C’est dans ce contexte que la firme de Mountain View a présenté la « Google Car ». Cette voiture sans chauffeur est équipée de caméras, de radars et d’un capteur laser. Elle utilise la base de données cartographiques de Google pour s’orienter.
Le but annoncé par le géant américain Google est de réduire le nombre d’accidents mortels, et libérer du temps libre pour le conducteur. Cette voiture devrait aussi avoir une influence écologique puisqu’elle pourrait être utilisé dans le cadre de co-voiturage à grande échelle, concept qualifié par Google de « trains routiers ».
Pour le moment la voiture en est encore dans sa phase de tests et ne devrait pas arriver sur le marché avant 2018. Cependant elle a déjà parcouru 1 500 km seule et plus de 200 000 km avec l’aide occasionnelle d’un conducteur.
Le projet est alléchant et tend à répondre véritablement au problème de la sécurité (y compris des aînés) au volant. Ceci dit, le « Google-car » n’est pas le seul projet de ce type. On peut même dire que ce projet n’a rien de nouveau puisque de nombreuses universités travaillent sur ce type de concept. Il existe même un concours (DARPA) récompensant la meilleure voiture robot, c’est d’ailleurs avec des ingénieurs primés lors de ce concours que Google élabore sa voiture.
La technologie embarquée dans le Google Car
La Toyota Prius modifiée par Google utilise différents capteurs lui permettant de circuler sur la voie publique sans assistance humaine. En complément des dispositifs décrits ci-après la voiture robot de Google intègre également un GPS et un capteur de mouvement.
- LIDAR : Dispositif de détection par laser permettant de scanner dans toutes les directions afin de générer une carte 3D précise.
- CAMERA VIDEO : Cette caméra est installée dans l’habitacle, derrière le pare brise, elle permet la détection des dispositifs de signalisation routière (feux rouges) ainsi que les piétons, les cyclistes…
- RADAR : Quatre radars (trois à l’avant et un à l’arrière de la voiture) aident à mesurer la position d’objets distants, notamment celle des autres véhicules.
- ESTIMATEUR DE POSITION : Capteur monté sur la roue arrière gauche permettant de mesurer les faibles mouvements de la voiture et aidant à sa géolocalisation sur une carte.
Cette annonce est loin de convaincre tout le monde, notamment dans la presse automobile qui a vu depuis plusieurs années diverses annonces sur l’apparition de voitures automatisées révolutionnaires, électriques et autres, sans voir ces projets aboutir véritablement. Par ailleurs, des aides à la conduite existent déjà, elles peuvent prévenir le conducteur de la présence d’un véhicule dans un angle mort, basculer automatiquement de feux de route en feux de croisement, aider pour les manœuvres… etc.
Une mise sur le marché ne sera envisageable que si il existe une véritable confiance envers le produit proposé. En admettant que la voiture soit mise au point d’ici 10 ans, les personnes âgées en 2018 ou même 2020 ne seront pas celles qui sont nés avec l’informatique. Les conducteurs seront ils prêts à laisser un ordinateur conduire à leur place ?
Cet article a été publié par la Rédaction le
« Le but annoncé par le géant américain Google est de réduire le nombre d’accidents mortels, et libérer du temps libre pour le conducteur » : le temps libre sera je suppose consacré à surfer sur Google et consulter des publicités géolocalisées : un clic sur la pub et la voiture va toute seule au magasin du coin !
A part cela en cas d’infraction, c’est Google qui paiera les contraventions ??????
votre solution est fantastique ; vous avez mon soutien
Les voitures automatiques conçues par Google, sur la base notamment de la Toyota Prius, devraient bientôt être autorisées sur les routes de l’Etat du Nevada (USA). C’est en tout cas en bonne voie alors que les actions de lobbying de Google sont sur le point de faire évoluer la législation sur ce point.
Information à lire sur : http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-2007725/Google-gets-green-light-changes-law-make-driver-cars-legal.html
Une nouvelle démonstration des avancées en matière de voiture sans conducteur : le département robotique de l’Université de Stanford a mis au point une voiture sans conducteur sur un circuit automobile, capable de rivaliser avec les meilleurs pilote « humain »