La DREES publie une étude sur les personnes fréquentant ou vivant dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées

AUTRES ACTUS ET INFORMATIONS SUR : EHPAD & MAISONS DE RETRAITE

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La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) a mené une enquête à propos des caractéristiques des personnes accueillies en établissements d’hébergement avant la crise sanitaire en 2019, leur niveau de dépendance et les types de structures qu’elles fréquentent.

Des résidents plus âgés et plus nombreux

En France, 730.000 personnes fréquentaient ou vivaient, fin 2019, dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées. Ce chiffre est assez stable par rapport à la dernière étude, de 2015. L’étude de la DREES nous informe qu’un peu plus de 80% de cette population réside en EHPAD au sein desquels le nombre de places a légèrement augmenté en quatre ans. Sur la même période on constate une diminution des places en unités de soins de longue durée (USLD) et en établissement d’hébergement pour personnes âgées EHPA. Cette baisse est respectivement de 8% et 24%.

Malgré l’orientation de nombreuses personnes vers les EHPAD, le taux d’occupation des hébergements est stable face à celui de 2015. Néanmoins, on remarque un pourcentage légèrement plus haut pour les établissements publics :

  • 97 résidents pour 100 places en 2019, au global ;
  • 98 résidents sur 100 places en 2019, dans le public ;
  • 94 résidents sur 100 places en 2019, dans le privé.

Les taux d’occupation des résidences autonomie sont en baisse :

  • 87 résidents pour 100 places en 2019 ;
  • 93 résidents pour 100 places en 2015 ;
  • 95 résidents pour 100 places en 2011.

On constate le développement des accueils temporaires et des accueils de jour. Ce phénomène s’explique grâce à la loi d’adaptation de la société au vieillissement qui légifère le droit au répit des aidants. L’hébergement temporaire compte 1.900 personnes de plus qu’en 2015, 3.000 pour les centres d’accueil de jour et 6.000 personnes allant en établissement d’hébergement uniquement la journée.

Concernant le profil des résidents, il n’a pas grandement changé en 4 ans. La moyenne d’âge des personnes dans un établissement d’hébergement a augmenté de 2 mois sur la période, 86 ans et 1 mois en 2019. On remarque que les femmes dans ces structures sont plus âgées que les hommes, 87 ans et 6 mois contre 82 ans et 5 mois. Cet écart s’explique par la différence d’espérance de vie entre les deux genres. L’étude constate que le déficit de naissance durant la Seconde Guerre Mondiale ainsi que l’effet du Baby-Boom a eu un effet sur la présence de certaines tranches d’âges au sein des établissements. On compte une proportion plus élevée de résidents de 70 à 76 ans en 2019 qu’en 2015 et une moindre présence des 75 à 80 ans. Les EHPAD sont ceux qui accueillent les plus anciens et les résidences autonomie ainsi que les USLD les moins âgés.

Simulation de la pyramide des âges en France de 1900 à 2070 – source INSEE

Toujours concernant le profil, la très grande majorité les résidents n’ont plus ou pas de conjoint ou conjointe, soit 86% d’entre eux. Seulement un tiers vivent encore à deux et dans le même établissement d’accueil. En reprenant le facteur espérance de vie, on compte 90% de femmes seules et seulement 74% des hommes.

Maladie et dépendance : logiquement plus marquées en établissement d’hébergement

La DREES constate l’augmentation du nombre de résidents dépendants au sein de ces structures. Pour savoir le niveau de dépendance, la grille AGGIR (autonomie gérontologie, groupes iso-ressources) a été mis en place classant de GIR 1 à GIR 6 la population, GIR 1 étant les situations de dépendance les plus élevées et GIR 6 les dépendances les plus légères. Fin 2019, 85,1% des personnes fréquentant ou vivant en résidences étaient classées GIR 1 à GIR 4 contre 80,7% en 2011.

Cependant, la part des personnes très dépendantes en établissement baisse en 4 ans. Cette donnée se comprend lorsque l’on voit une baisse de 6%, entre 2015 et 2019, des personnes alitées et souffrant d’une grave altération de leurs fonctions mentales en USDL. Dans ce type d’établissement, la quasi-totalité des patients arrivent dépendants. En EHPAD, 51% des résidents sont classés GIR 1 à GIR 2 et à l’inverse, en résidence autonomie, trois quarts y sont autonomes (GIR 5 à GIR 6).

Grille AGGIR : Calcul de l’autonomie d’une personne âgée

Hors résidences autonomie, 98% des résidents (GIR 1 à GIR 4) ont besoin d’aide pour leur toilette, 93% pour s’habiller et 77% pour s’alimenter. Cependant, deux résidents dépendants (GIR 1 à GIR 2) sur trois ne sont plus autonomes pour les activités citées précédemment. Il faut noter que la moitié en GIR 3 et GIR 4 peuvent s’alimenter seuls, la moitié peuvent s’asseoir et se lever seuls et un tiers se déplace de manière autonome à l’intérieur de l’établissement. En revanche, 96% d’entre eux ont besoin d’aide pour la toilette et 85% pour s’habiller.

Ces données s’accompagnent du nombre de personnes atteintes de maladies neurodégénératives, soit 35% des résidents. En 2019, 261.000 résidents étaient atteints d’une maladie neurodégénérative, soit plus d’un tiers des personnes accueillies. Les EHPAD comptabilisaient 233.000 malades soit 40% des personnes résidentes. Néanmoins, seulement 14% des EHPAD détenaient des unités spécifiques pour personnes atteintes d’Alzheimer et maladies apparentées. Parmi ces personnes, 29% étaient placés sous protection juridique des majeurs, cette mission étaient assurée par :

  • Une association pour 36% des cas ;
  • La famille pour 33% des cas ;
  • Un tuteur privé pour 20% des cas ;
  • L’établissement pour 4% des cas.

Entrées / Sorties : les éléments clés

Au cours de l’année 2019, 296.000 personnes âgées sont entrées dans l’un de ces établissements d’accueil dont 85% en EHPAD. Le vieillissement de la population dans ces structures est visible dés l’entrée, avec une augmentation de 3 mois de l’âge des entrants comparé, à 2015. Cette entrée plus tardive s’explique par les mesures de politiques publiques encourageant le maintien des personnes âgées à domicile. Pendant que la population vieillit, la création de places dans ces structures d’hébergement n’évolue pas au même rythme.

Les entrants, en 2019, viennent en grande majorité de leur domicile ou de celui d’un proche à 50%. D’autre part, 16% venaient d’un autre établissement et environ 30% venaient d’un établissement de santé. L’état des entrées étant stable entre 2015 et 2019, le délai d’attente entre l’envoi du dossier et l’admission est plus court qu’il y a 4 ans. Pour 72,5% des dossiers en EHPAD, l’attente ne dépasse pas 2 mois et dans 13,5% des cas, les délais sont supérieurs à six mois.

Le nombre de sortants durant l’année 2019 est proche du nombre d’entrants la même année. 278.200 personnes sont sorties d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées. 36% des sortants en 2019 y étaient entrés la même année. En moyenne, l’âge des sortants était de 87 ans et 10 mois soit 6 mois de plus qu’en 2015. Le facteur espérance de vie est à prendre en compte pour la sortie des résidents puisque les femmes quittent l’établissement à environ 89 ans et 1 mois et les hommes à 85 ans et 4 mois. L’EHPAD est considéré comme le dernier lieu d’hébergement de la personne âgée en ayant un âge de sortie le plus élevé. Les personnes âgées sorties en 2019 ont passé environ 2 ans et 7 mois dans la structure et la moitié des sortants y ont toutefois passé moins d’1 an et 2 mois.

La destination après la sortie exerce une influence sur la durée du séjour dans les structures d’hébergement :

  • Les personnes décédées sont restées en moyenne 3 ans et 3 mois ;
  • Les personnes allant vers un autre établissement sont restées 2 ans et 2 mois ;
  • Les personnes allant vers un service sanitaire d’un établissement de santé sont restées 1 an et 3 mois ;
  • Les personnes de retour à domicile sont restées 5 mois.

Deux sorties sur trois sont dues à un décès et 75% de ces derniers surviennent dans l’établissement. En USLD, le public étant le plus dépendant, 81% des sorties suives un décès. Tandis, qu’en EHPAD, 31% des sorties représentent des transferts, un retour vers le domicile ou celui d’un proche. Lorsque la sortie est décidée par le résident, cela dans un quart des cas, la direction est pour 50% des personnes un autre établissement médico-social ou sanitaire ou pour rejoindre son domicile ou celui d’un proche, soit 47% des sorties. Les décès étant moins fréquents en résidence autonomie, plus de la moitié des sorties sont volontaires.

Télécharger l’enquête complète de la DREES sur les personnes fréquentant un établissement d’hébergement pour personnes âgées

Les données complètes de l’étude de la DREES (document Excel)


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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