La clinique Provence-Bourbonne à Aubagne (13), établissement de soins de suite de réadaptation du groupe Ramsay Générale de Santé, spécialisé dans la prise en charge des affections de l’appareil locomoteur et du système nerveux, vient de s’équiper d’une table de rééducation tactile et d’un logiciel unique au monde afin d’aider les patients victimes d’un accident vasculaire cérébral à retrouver leurs fonctions motrices.
Le Dr Michèle Timsit est à l’origine de ce projet. Cette spécialiste en médecine physique et de réadaptation à la clinique Provence-Bourbonne a conclu un partenariat avec le laboratoire I3M de l’université de Toulon pour développer un programme de rééducation cognitivo-comportementale. En 2016, les deux partenaires obtiennent une bourse auprès du ministère de la Recherche et de la Commission européenne, ainsi qu’auprès de la Fondation Recherche Enseignement de Ramsay GDS pour développer ce projet novateur pour les patients.
Des jeux pour aider à la rééducation
Ensemble, ils développent un logiciel qui vise à aider les patients victimes d’un AVC à récupérer leurs fonctions cognitives et exécutives telles que se repérer dans le temps et l’espace, planifier une tâche, s’adapter au contexte… « Le but de ce « serious game » est de devenir un support dans le traitement des troubles dysexécutifs en parallèle de la prise en charge par l’ergothérapeute et le neurospsychologue», explique Loïc Bancilhon, directeur de l’établissement.
Le prototype de la table tactile est testé depuis septembre 2017 par les équipes soignantes. Il s’agit d’une sorte de tablette tactile géante qui permet une grande amplitude des mouvements. « Il ne s’agit pas de rééduquer la motricité fine mais la motricité globale ». Pour l’heure, seuls des jeux déjà existants (Mémo, Candy crush, Puissance 4…) sont disponibles sur cette table tactile mise à la disposition des patients de la clinique Provence-Bourbonne.
Une étude clinique lancée d’ici fin 2018
Baptisé S’TIM, le « serious game » spécifique imaginé par le Dr Timsit et Julie GOLLIOT, doctorante et ingénieur en cognitique, doit en effet être évalué dans une étude clinique. Le but : déterminer si le recours à un dispositif virtuel spécialement conçu pour restaurer les fonctions cognitives et exécutives aide l’ergothérapeute dans son travail de réadaptation. Le « serious game » doit aussi comporter plusieurs niveaux de jeu ; les premiers ont été développés. « La clinique souhaite s’associer avec d’autres établissements ce qui permettra de réduire les coûts de développement et d’intégrer le maximum de patients à l’étude clinique », indique Loïc Bancilhon. Celle-ci doit débuter d’ici fin 2018, sur une soixantaine de patients, et durer plusieurs mois.
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