A l’occasion de la Journée mondiale de la vue qui aura lieu le 12 octobre 2023, Le Regroupement des Opticiens A Domicile (ROAD), 1er collectif français en faveur de l’accès aux soins visuels sur les lieux de vie et de travail, attire notre attention sur la difficulté d’accès aux soins visuels des « publics fragiles », c’est-à-dire les personnes âgées qui ne peuvent plus se déplacer et les personnes handicapées, quel que soit leur lieu de vie (à domicile ou en établissements médico-sociaux et de santé).
En France, alors même que trois personnes sur quatre de plus de 20 ans et 97 % des plus de 60 ans souffrent d’un trouble de la vision, 20 % des Français renoncent à des soins ophtalmologiques, en raison des difficultés tout à la fois financières, géographiques (déserts médicaux), mais aussi physiques (la perte d’autonomie).
Une situation préoccupante qui le sera d’autant plus dans les années à venir notamment lorsque l’on considère que près de la moitié des personnes ayant plus de 85 ans en 2050 seront en perte d’autonomie.
Nécessité d’améliorer la prise en charge de la santé visuelle des personnes les plus fragiles
A l’heure où se profile l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS 2024), qui ne contient d’ailleurs aucune proposition pour le secteur de l’optique ou encore plus largement sur l’amélioration de l’accès aux soins des spécialistes, le collectif ROAD tire le signal d’alarme quant à la nécessité d’améliorer la prise en charge de la santé visuelle des personnes âgées et les plus fragiles.
Pour le collectif, cette journée mondiale de la vue est une formidable occasion de repenser l’organisation du système de santé en s’appuyant sur les opticiens en mobilité, seul professionnel de santé de la filière disponible en nombre pour mailler facilement le territoire et pour aller à la rencontre des patients où qu’ils se trouvent. Il est impératif de définir un nouveau protocole organisationnel s’appuyant sur la téléexpertise et la délégation de tâches qui permettrait à 5,4 millions de patients supplémentaires d’être pris en charge avec un bilan médical à horizon 5 ans, parmi lesquels les personnes les plus fragiles et isolées exclues du système de santé actuellement.
La filière visuelle a besoin d’une évolution structurelle majeure. Sans cette transformation utile et facile à mettre en œuvre, ce sont plusieurs millions de personnes qui resteront sans soins adaptés, parmi lesquelles les personnes âgées et en situation de handicap. Par notre action collective, nous voulons à la fois sensibiliser la population et les décideurs nationaux sur la réalité des enjeux liés à la santé visuelle, et montrer qu’un opticien qui se déplace est une solution au renoncement des soins optiques et aux problématiques des déserts médicaux.
Matthieu Gerber, Président du collectif ROAD
Malvoyance : les solutions
Du côté des membres fondateurs du collectif, à l’occasion de la Journée mondiale de la vue, chaque société s’engage et organise plusieurs actions de prévention locales. Pour la société « Les Opticiens à domicile », à l’instar de l’action Octobre rose, l’action ne se limite pas à la journée du 12 et s’étend sur tout le mois sous forme de journées de dépistages gratuits en résidences services seniors.
Pour la société Les Opticiens Mobiles, une priorité est mise en zones rurales dans plusieurs départements de France (Pyrénées-Orientales, Puy-de-Dôme, Haute-Saône, Ariège, Charente-Maritime). Point commun à tous ces départements : un taux d’habitants de plus de 60 ans en perte d’autonomie plus élevé que la moyenne nationale. Une population ainsi fragilisée, limitée en termes de déplacement et d’accès aux soins.
Cet article a été publié par la Rédaction le