Les Fleurs de la fraternité : Chaque année, les Petits frères des Pauvres mènent des actions pour la Journée Internationale des Personnes âgées

AUTRES ACTUS ET INFORMATIONS SUR : FAITS DE SOCIETE

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Tous les ans, les Petits frères des Pauvres mènent l’opération « Les Fleurs de la fraternité », à l’occasion de la Journée Internationale des Personnes âgées, pour sensibiliser le plus grand nombre aux conditions de vie des personnes âgées. Des bénévoles sur tout le territoire distribuent des fleurs aux passants, qui doivent à leur tour l’apporter à une personne âgée isolée. Le but est de faciliter le rapprochement entre les générations et de sensibiliser la population à l’isolement dont les personnes âgées sont bien souvent victimes.

Des fleurs pour les personnes âgées

Les « fleurs de la fraternité », organisée par les petits frères des Pauvres, a pour objectif de rompre la solitude des personnes âgées et de renouer les liens entre les générations en offrant des fleurs.

Sur les marchés, dans les rues, aux abords des gares et commerces… Les bénévoles des petits frères des Pauvres distribuent des fleurs gratuitement dans la rue à tous les passants. Ces derniers doivent à leur tour offrir à une personnes âgée isolée la fleur. Cette opération est l’occasion de sensibiliser le public aux conditions de vie des aînés souffrant de solitude et d’isolement.

Cette journée se veut un moment unique et fraternel permettant de sensibiliser le grand public aux conditions de vie des personnes âgées qui souffrent de solitude et de pauvreté. Les fleurs de la fraternité représentent donc une journée dédiée aux personnes âgées à la fois conviviale et solidaire qui, de plus, informe la population sur les conditions de vie et le respect des droits des personnes âgées.

L’association sur son site internet

En 2017 pour la 9ème édition des « fleurs de la fraternité », les bénévoles sont également allés à la rencontre des personnes âgées dans les hôpitaux et maisons de retraite. L’Association était présente dans plus de 300 lieux partout en France.

Une étude pour alerter sur la mort sociale des personnes âgées en 2017

Le 28 septembre 2017, quelques jours avant la Journée internationale des personnes âgées, les petits frères des Pauvres ont dévoilé leur première étude « Solitude et isolement quand on a plus de 60 ans en France en 2017 » (institut CSA).

Accompagnant au quotidien les personnes âgées en situation d’isolement et de précarité, et ce, depuis plus de 70 ans, l’Association a souhaité étudier leur rapport à la solitude et identifier les situations d’isolement auxquelles elles peuvent être confrontées. 

Un court film réalisé par les petits frères des Pauvres intitulé #mortsociale a été diffusé le 28 septembre 2017 sur les réseaux sociaux afin d’interpeller le grand public à l’isolement des plus de 60 ans.

Interview de Jean-François Serres

À l’occasion de la Journée Internationale des Personnes âgées, Silvereco.fr a interrogé Jean-François Serres, Délégué Général de la Fondation les Petits Frères des Pauvres, au sujet des actions menées par l’association et de la situation des personnes âgées en France.

Isolement personnes âgées en France

Silvereco.fr : C’est la journée Internationale des personnes âgées, pensez-vous qu’on parle assez de cet évènement en France et, de manière générale, de la condition des personnes âgées ?

François Serres : Certainement que non, la journée internationale des personnes âgées passe un peu trop sous silence alors que la question, à la fois du vieillissement de la population mais aussi, et c’est ce que nous voulons mettre en lumière, les questions d’isolement social constituent un enjeu extrêmement fort. Ca serait important que ce soit un moment permettant de sensibiliser l’opinion à la fois au vieillissement de la population mais aussi aux situations que rencontrent les personnes âgées.

Cette année le thème de la journée porte sur le développement durable et l’inclusion des ainés dans les espaces urbains, pensez-vous que les villes françaises sont assez inclusives ?

Il y a un mouvement relativement important, en France, notamment autour des villes amies des aînés. [Le réseau des villes amies des aînés] invite les villes à intégrer la question des personnes âgées à leurs politiques, de façon à ce qu’on vive bien l’âge dans l’espace urbain. Ce réseau des villes amies des aînés est encore à développer et à travailler.
Bien souvent la question des personnes âgées est une question portée au niveau de l’action sociale alors qu’en fin de compte il faut intégrer la question du vieillissement de la population dans l’ensemble des politiques des villes.

D’autre part, nous les Petits Frères des Pauvres portons très fortement la question de l’isolement social qui est un élément d’inclusion. Nous sommes ainsi nous-mêmes porteurs d’une action de lutte contre l’isolement des personnes âgées ainsi que d’une action de sensibilisation le premier octobre, puisque nous sommes présents dans plus de 190 villes en France avec des points de distribution où l’on donne une fleur aux passants en les invitant à rejoindre une personne de leur entourage seule ou isolée de façon à recréer ce lien social, qui nous parait un élément central du point de vue de l’âge.

Pouvez-vous nous en dire plus au sujet de cette opération ? Comment est-elle accueillie par les passants et par les personnes âgées ? Quels retours avez-vous de la part des bénévoles ?

Il y un certain étonnement de la part des passants. Habituellement lorsque vous voyez des associations dans la rue qui distribuent des fleurs, c’est pour demander des dons ou de l’aide. Nous faisons quelque chose de tout à fait différent puisque nous offrons une fleur à un passant en l’invitant à faire un geste citoyen. Lorsque la personne comprend l’intention que nous avons l’idée est toujours très très bien accueillie. Des personnes reviennent vers nous et nous confient que ça les met en mouvement, qu’ils’interrogent et se disent « c’est peut être l’occasion pour moi d’entrer en contact avec un voisin, une voisine, ou bien de renforcer des relations que je peux avoir avec une personne âgée que je ne vois pas suffisamment ».

Quels sont vos objectif cette année ?

En 2014 nous étions présents dans 136 villes, cette année nous sommes présents dans près de 200 villes et projetons d’avoir d’avantage de points de distribution. De même l’année dernière nous avons distribué près de 70 000 fleurs, cette année nous en distribuerons près de 80 000. Nous coulons continuer à être plus présents, de façon à ce que cette question émerge dans le débat public. Nous sommes aussi acteurs d’une mobilisation nationale, la mobilisation MONALISA.

Quelles sont vos actions sur le terrain durant le reste de l’année ?

Nous avons des équipes de bénévoles partout en France, 11 000 bénévoles en tout, pour rejoindre les personnes âgées qui vivent dans la solitude soit à domicile soit en Ehpad ou dans des foyers-logement et pour les accompagner, reconstruire une relation d’amitié, de voisinage. Cet accompagnement consiste à les aider aussi parfois dans d’autre domaines : aide financière, accompagnement vers et dans le logement dans certaines situations. Ce sont plus de 36 000 personnes qui ont été aidées par les petits frères des pauvres en 2014.

Comment voyez-vous la situation des personnes âgées évoluer en France ?

Depuis 50 ans nous avons vu une amélioration en ce qui concerne la stabilité économique des personnes âgées avec la mise en place des retraites et une politique de l’âge qui a permis de sortir des grandes misères de la fin de la guerre. D’ailleurs les retraités constituent aujourd’hui une frange de la population qui n’est pas forcément la moins bien lotie du point de vue de la pauvreté même si cela cache des situations spécifiques qui peuvent être extrêmement préoccupantes.

Mais parallèlement à cela, il y a vraiment un risque social qui est en train de grandir énormément : il s’agit de l’isolement social. C’est à dire le fait de subir une solitude qu’on n’a pas choisie et de ne pas avoir de relation autour de soi. Les personnes âgées sont malheureusement les plus fragiles et les plus concernées par cette question de l’isolement social, même si elle touche toutes les tranches d’âge. Le risque d’isolement social augmente au fur et à mesure de l’âge et aujourd’hui ce sont 1,5 millions de personnes de plus de 75 ans qui sont objectivement isolées. Cela représente 27% des plus de 75 ans alors que pour les autrew tranches d’âge on oscille entre  4% et 11%.

Pensez-vous qu’aujourd’hui, les offres technologiques développées dans le cadre de la Silver économie peuvent permettre de lutter contre l’isolement social ?

Il faut être attentif aux effets pervers de la technologie. Si on considérait que les nouvelles technologies et la robotique remplacent l’aide ou la présence humaine on serait dans l’erreur. Par contre, pour tous les âges, les NTIC permettent d’étendre les réseaux et conserver un lien avec des personnes éloignées de soi. Sa famille lorsqu’elle habite loin, ou d’être en contact avec des réseaux plus étendus et en cela c’est forcément profitable.

Donc toutes les avancées technologiques sont bénéfiques pour sécuriser et joindre les personnes qui sont dans l’isolement mais elles ne remplaceront jamais la présence humaine auprès des personnes âgées. Il faut veiller à ne pas considérer que ce sont des solutions qui peuvent se déployer sans travailler de façon précise au lien social présentiel. 

C’est quoi les Petits Frères des Pauvres ?

Forts d’une expérience de plus de 70 ans, les petits frères des Pauvres sont l’association référente sur les problématiques d’isolement et de précarité des personnes âgées. Leur spécificité est l’accompagnement dans la durée, en offrant une relation de qualité, basée sur la confiance, les échanges, ainsi qu’un soutien moral et affectif. Les petits frères des Pauvres veulent recréer des liens permettant aux aînés de retrouver une dynamique de vie. Cela peut passer par des partages d’expériences, être libre de ses choix, oser se projeter à nouveau… vivre tout simplement !


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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