« Jeunes aujourd’hui, seniors demain » quelle place occupe la santé auditive dans l’hygiène de vie des jeunes ?

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La santé auditive s’avère être l’un des critères de santé à toutes les étapes de la vie. Pourtant les pratiques sonores ne semblent pas changer.

Il y a quelques années déjà, l’association JNA, organisatrice en France de nombreuses campagnes de prévention dans le domaine de la santé auditive, avait alerté l’opinion publique sur le réel danger auquel sont régulièrement exposés des millions de jeunes accros de musique amplifiée, via baladeurs mp3, concerts ou discothèques…

« Devons-nous faire la sourde oreille face à ce qui peut être considéré comme un enjeu de santé publique hypothéquant potentiellement l’avenir du capital auditif d’une partie de la population ? ».

Toutes ces questions seront posées lors de la 18e édition de la Journée Nationale de l’Audition, le jeudi 12 mars 2015, partout en France.

Faut-il s’inquiéter de la santé auditive des jeunes ?

JNA 2015Lors d’une récente enquête JNA sur le thème « Le capital auditif des jeunes est-il en danger ? » réalisée à l’occasion de Journée Nationale de l’Audition il y a trois ans, près de 1 jeune sur 3 déclarait écouter de la musique via son baladeur MP3, PC ou chaîne Hi-Fi durant 2 à 3 heures par jour.

L’enquête avait révélé par ailleurs que plus de 2 jeunes sur 3 écoutaient de la musique amplifiée entre 1 à 2 heures chaque jour. Enfin, 52 % d’entre eux, avaient déclaré ressentir de la fatigue, de la lassitude ou des maux de tête, 42% des acouphènes et pour 29% après une exposition au bruit (baladeur, concerts, discothèques…).

Cette tendance s’est confirmée lors de la dernière Journée Nationale de l’Audition qui s’est tenue en mars dernier sur le thème « Acouphènes et hyperacousie : quelles solutions ? » lors de laquelle 56 % des jeunes de 16 à 34 ans avaient indiqué avoir déjà ressenti des acouphènes ou souffrir d’acouphènes.

Quelles sont les incidences des pratiques sonores sur la santé auditive ?

Une pression acoustique constante laisse à craindre une fatigue auditive ou un trouble plus avéré de l’audition, de la surdité légère au Traumatisme Sonore Auditif pouvant générer une surdité moyenne à sévère en quelques secondes.

Selon de Docteur Mireille Tardy, médecin ORL et phoniatre, membre du Comité scientifique de l’association JNA, « Dormir dans un environnement calme à 30 dB permet au système auditif de récupérer et permet d’éviter stress, fatigue, dont fatigue auditive, mais aussi troubles généraux divers comme gastrite ou hypertension. Une bonne qualité se sommeil est alors mieux garantie pour être en forme et disponible dans les apprentissages, les tâches à réaliser au travail… ».

A l’occasion de l’enquête JNA-ISPOS 2011 sur les nuisances sonores, 50% des individus interrogés déclaraient subir une nuisance sonore pendant la journée et pour 21% pendant la nuit.
Aussi, si bien des causes peuvent expliquer la survenue de surdités, les cellules sensorielles de l’appareil auditif sont soumises à rude épreuve. Peu nombreuses, elles s’abîment sous l’effet de la pression acoustique, s’usent avec le temps et ne peuvent plus transmettre des signaux au cerveau auditif. Ce dernier cherchant constamment à donner du sens, aura du mal à décoder.
La discrimination c’est-à-dire le décodage des propos de son interlocuteur est rendue difficile et se complexifie dans le bruit. Sans prise en charge, la personne est alors en difficulté dans les apprentissages, souffrira de fatigue et de difficultés de concentration sur la durée.

Un phénomène repéré dans toutes les tranches d’âge…

L’omniprésence du Bruit et plus particulièrement les pratiques d’écoute de musique amplifiée ne concerne pas uniquement les jeunes. En effet, les quarantenaires d’aujourd’hui ont découvert le «walkman » puis le développement du numérique avec le MP3. Ils ont donc intégré ces pratiques d’écoute et d’exposition sonore à leur mode de vie. Ces usages peuvent venir fragiliser le système auditif et accélérer le vieillissement naturel des cellules sensorielles avec l’âge.

Aux côtés de ces pratiques, subsistent une omniprésence du Bruit dans tous les lieux de vie. A tel point que vivre dans le Bruit deviendrait « normalité ». Quel rôle joue le Bruit dans notre représentation de la vie collective ?
La fatigue auditive ou la perte des capacités auditives peut donc être présente chez un certains nombres d’individus.

Cela peut générer difficultés de compréhension lors de réunions de travail, fatigue récurrente, manque de vigilance au travail, frein à l’évolution professionnelle et tendance au retrait de la vie du groupe.

La santé auditive est un facteur de bonne santé et de Bien Vivre. Il est important de connaître l’état de ses capacités auditives et d’agir le cas échéant. Des solutions individuelles et collectives existent pour continuer à rester dynamique. Nous sommes tous concernés.

Les professionnels de santé, les Institutions de Retraite et de Prévoyance et Mutuelles partenaires, les entreprises, les services de santé au travail et les entreprises seront présents pour agir dès maintenant.

A l’occasion de cette 18e édition de la JNA, l’association JNA diffusera son Livre Blanc « Des oreilles pour la vie », un regard pluridisciplinaire sur l’impact de l’omniprésence du Bruit sur la santé. Ce projet a été soutenu par l’Inpes.

…Et fortement présent chez les seniors

Du fait de l’usure naturelle des cellules avec l’âge – phénomène de presbyacousie – la surdité est fortement présente chez les 60 ans et plus. Elle intervient insidieusement et des mécanismes naturels de compensation sont mis en place par les individus qui en souffrent. La moyenne d’âge de premier équipement en aides auditives reste 70 ans en France.

Ce qui est tardif. Car les impacts de la surdité sur le fonctionnement cognitif, le système psycho-comportemental sont démontrés par les différentes études réalisées. La perte de l’audition lorsqu’elle n’est pas gérée est un facteur aggravant du vieillissement et de la maladie d’Alzheimer. Lorsque l’équipement en aides auditives survient tardivement, il est alors difficile de s’adapter et les impacts psycho-comportementaux sont déjà bien ancrés.
Il est donc important de connaître l’état de son capital auditif et de généraliser le bilan auditif dans le bilan général de santé. Aujourd’hui encore 1 français sur 2 n’a jamais fait tester son audition en France.
Le reste à charge demeure un frein à l’équipement qui pourtant contribue à un meilleur état de santé général par la relation sociale qu’il facilite.

Lors de la prochaine Journée Nationale de l’Audition, des tests gratuits de l’audition seront proposés partout en France et des actions seront planifiées dans les établissements et maisons de retraite.
Ces dispositifs viendront compléter la diffusion gratuite du Guide pratique « Mieux entendre et communiquer, même au grand âge » dont le coup d’envoi aura lieu en décembre de cette année auprès de 5 000 établissements et structures d’aidants.

Lors de cette 18e Journée Nationale de l’Audition de nombreuses actions d’information et de sensibilisation seront proposés par les 2 400 acteurs de prévention (villes, entreprises, services de prévention santé, services de santé au travail, établissements scolaires, services ORL des CHU-CHR, orthophonistes, audioprothésistes, associations et associations de malentendants, mutuelles, Institutions de Retraite et de Prévoyance …) participant chaque année à cette grande cause.

De nouveaux programmes et outils leur seront proposés pour réussir pleinement, ensemble, et opérer le changement de mentalité pour que la santé auditive soit intégrée dès à présent comme l’un des critères de santé pour un meilleur futur sanitaire.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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