À 91 ans, Dr. Jane Goodall n’en finit plus de surprendre et d’inspirer. Sa récente apparition en couverture de Vogue Philippines pour l’édition spéciale “Earth Issue” d’avril 2025 est bien plus qu’un hommage à une carrière exceptionnelle. Elle incarne un véritable tournant sociétal, une illustration puissante de la transition démographique et générationnelle : celle où l’âge cesse d’être un frein à l’influence, à l’engagement et à la visibilité.
- Jane Goodall en couverture de Vogue Philippines à 91 ans
- Une icône intergénérationnelle de l’écologie et de l’humanisme
- Fondatrice du Jane Goodall Institute et du programme Roots & Shoots
- Jane Goodall : messagère mondiale de l’espoir et de la transition écologique
- Un symbole inspirant d’un engagement sans limite d’âge
Jane Goodall : une senior à la une
En s’affichant fièrement en une de Vogue Philippine, Jane Goodall rejoint le cercle très restreint des personnalités âgées célébrées non pas pour leur passé, mais pour leur action présente. Après Apo Whang-Od, artiste tatoueuse centenaire en 2023, le magazine continue de briser les normes d’âge et de genre dans les médias de mode et de société. Cette mise en lumière de Jane Goodall témoigne d’une époque où les seniors engagés deviennent des modèles à suivre, des figures d’autorité positives pour les jeunes générations.
Une vie de passion et de conviction
Née en 1934 à Londres, Jane Goodall grandit avec une passion précoce pour les animaux. C’est dans les années 1960 qu’elle révolutionne le monde scientifique, en s’installant dans la forêt tropicale de Gombe en Tanzanie. Sans diplôme universitaire à l’époque, elle observe des chimpanzés pendant des mois, jusqu’à faire une découverte qui changera à jamais notre compréhension du monde animal : ces grands singes utilisent des outils. Une capacité que l’on pensait jusqu’alors réservée à l’espèce humaine. Cette révélation oblige la communauté scientifique à reconsidérer les frontières entre l’homme et l’animal.
Encouragée par le paléontologue Louis Leakey, Jane obtient finalement un doctorat en éthologie à Cambridge, sans avoir préalablement suivi d’études universitaires classiques, un exploit rare. Ses recherches seront soutenues pendant des décennies par National Geographic, qui produira des milliers d’heures de films et d’articles, participant à construire la légende de Jane.
De la science à l’activisme
Jane Goodall ne s’est pas arrêtée aux frontières de la recherche. Dès les années 1980, elle réalise que le danger le plus imminent pour les chimpanzés ne vient pas seulement de leur biologie, mais bien des humains : braconnage, déforestation, commerce illégal… Elle fonde en 1977 le Jane Goodall Institute, qui œuvre à la conservation des espèces, à la réhabilitation des animaux maltraités et à l’éducation environnementale.
Parmi ses initiatives phares, le programme Roots & Shoots, lancé en 1991, incarne son approche holistique : responsabiliser les jeunes, les former à devenir des acteurs du changement à travers des gestes simples mais concrets. Aujourd’hui actif dans 75 pays, ce programme prouve qu’une jeunesse bien informée et soutenue peut transformer la société.
Une messagère infatigable de l’espoir
Jane Goodall parcourt encore le monde près de 300 jours par an. À 91 ans, elle prononce des discours dans les plus grandes institutions, de l’ONU à l’UNESCO, comme à Paris en octobre dernier lors du “Speech for History”, où elle appelle chacun à prendre part à la sauvegarde de la planète par des choix de vie responsables.
Réunissons-nous, faisons chacun de notre mieux dans la mesure du possible. Rendons le monde meilleur pour les enfants qui viendront après nous et aidons-les à rendre le monde meilleur pour eux-mêmes.
Jane Goodall
Sa métaphore de la tapisserie de la vie, où chaque espèce disparue étant un fil arraché, illustre avec poésie l’urgence d’une conscience collective.
Mais Jane ne s’adresse pas seulement aux décideurs : elle s’adresse aux cœurs. Elle croit fermement que c’est par l’émotion, par la narration et le vécu, que l’on peut faire bouger les lignes.
Une passerelle intergénérationnelle
Jane Goodall est devenue, malgré elle, une muse contemporaine. Des jeunes militants écologistes comme Greta Thunberg aux figures hollywoodiennes comme Leonardo DiCaprio, nombreux sont ceux qui se revendiquent de son héritage. Elle incarne une forme de sagesse rare, dans un monde souvent accaparé par la vitesse et le cynisme.
Même les nouvelles générations aux Philippines, où elle n’est pourtant encore jamais allée, ont bénéficié de son soutien : pour sauver l’éléphante Mali du zoo de Manille, ou pour défendre les défenseurs de la Masungi Georeserve, Jane a su prêter sa voix aux causes locales, tout en leur offrant une portée mondiale.
Une figure de la transition démographique
Ce que Vogue célèbre en mettant en avant Jane Goodall, ce n’est pas seulement une carrière, mais un symbole. Dans une société en quête de nouveaux repères, Jane incarne une figure à la fois rassurante et dynamique. Elle montre qu’il est possible de rester actif, pertinent et influent à tout âge. Elle rappelle que l’engagement écologique n’a pas de date d’expiration, que la transmission intergénérationnelle est une richesse inestimable.
“What would Jane do ?”
Dans un monde en proie à la prise écologique, à la défiance envers les institutions, et à l’essoufflement de l’engagement citoyen, Jane Goodall rappelle que chaque geste compte.
Chaque jour, nous avons un impact. À nous de choisir s’il est positif ou négatif.
Alors, lorsqu’on se retrouve face à une décision importante, personnelle ou collective, on peut simplement se poser cette question: Que ferait Jane Goodall ?
Et peut-être que, comme elle, nous choisirons de croire en l’action, en l’écoute, en l’espoir.
Cet article a été publié par la Rédaction le