Dans le monde du sport, l’âge est souvent perçu comme un frein à la performance. Pourtant, certains passionnés prouvent que le plaisir du jeu et les bienfaits de l’activité physique ne connaissent pas de limites d’âge. C’est le cas d’Ivan Pedley, un Britannique de 92 ans, doyen du ping-pong au Royaume-Uni, qui continue de pratiquer avec une assiduité exemplaire. En parallèle, de plus en plus d’études mettent en avant les effets bénéfiques du tennis de table sur le cerveau, notamment pour les personnes atteintes de maladies telles que Parkinson ou encore Alzheimer. Un sport qui allie passion et bien-être cognitif.
Ivan Pedley et le ping-pong : Huit décennies de passion
Ivan a découvert le tennis de table à l’âge de 14 ans, en 1947. Après une pause dans sa pratique durant sa vingtaine, il à retrouvé goût au jeu dans les années 60, pour finalement ne plus jamais quitter la discipline. Il s’entraîne depuis régulièrement dans son club au Great Wyrley Table Tennis Club, où il dispute environ 14 parties par semaine.
Malgré le poids des années, Yvan continue de se mesurer à des joueurs bien plus jeunes que lui. Il reconnaît avoir perdu en vitesse, mais certainement pas en vivacité d’esprit ! Il compense ses quelques lacunes par une technique irréprochable et une stratégie affinée par les années. “Vous pouvez être plus rapide que moi, mais tout est dans la technique”, plaisante-t-il. Il lui arrive même d’épargner ses adversaires quand le cœur lui prend : “Je les laisse parfois gagner, je ne veux pas les décourager !”
En plus du tennis de table, Ivan à également pratiqué le judo et le karaté, allant même jusqu’à obtenir le grade de ceinture marron. Pour lui, rester actif est la clé d’une bonne santé : “Rester assis sans rien faire ne sert à rien. il faut bouger, s’engager et continuer à apprendre”.
Le ping-pong pour rebondir face à la maladie
Au-delà de la performance sportive, le tennis de table est de plus en plus reconnu pour ses bienfaits sur la santé cognitive, notamment pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Cette discipline, qui sollicite la coordination oeil-main, la concentration et la réflexion rapide, contribue donc à ralentir le déclin cognitif. C’est d’ailleurs pour cela que l’association France Alzheimer et la Fédération de tennis de table ont noué un partenariat en 2019, visant à faire de ce sport une pratique reconnue scientifiquement comme thérapeutique pour les malades.
Selon Sophia Benquet neuro-psychologue à l’EHPAD Le Castel Saint Joseph (Normandie) : “52 heures d’activité physique sur une période moyenne de 6 mois peuvent même améliorer la vitesse de traitement des informations…Pour beaucoup, pratiquer le ping-pong est donc une cure de jouvence.”
Des études scientifiques visent à évaluer l’impact du tennis de table sur la cognition et le bien-être des patients. En 2023, une recherche conjointe entre la FFTT, France Alzheimer et le CHU de Montpellier à été lancée pour mesurer les effets de cette activité sur la motivation et la sociabilité des patients.
Pierre-Louis Bernard, gérontologue et Docteur en sciences du mouvement humain explique : « Au-delà des témoignages, il faut objectiver les bienfaits de ce sport sur la maladie d’Alzheimer« .
La pratique du ping-pong présente donc des bienfaits significatifs pour les malades d’Alzheimer comme de Parkinson. Elle stimule le cerveau, améliore la perception spatiale et renforce les connexions nerveuses entre les membres et le cerveau.
Le tennis de table : Un sport sur ordonnance
Amusant et adapté à tous les âges, le tennis de table est de plus en plus considéré comme un sport sur ordonnance. Ses effets positifs sur le système musculo-squelettique et les fonctions cognitives en font une activité privilégiée pour lutter contre des maladies telles que Parkinson et Alzheimer.
Le guide « Ping Santé », conçu par le Pôle Développement de la FFTT, propose des outils pédagogiques pour les encadrants. Ce manuel comprend des ateliers ciblés pour améliorer la souplesse, l’équilibre, la coordination et la force musculaire. Distribué gratuitement lors de formations, il aide les clubs à mettre en place des programmes adaptés.
Le professeur Claire Paquet, spécialiste en neurologie cognitive, explique : « Pour eux, c’est un vrai moment de joie, où ils sont intégrés avec d’autres personnes et, de fait, il y a plein d’automatisme moteurs qui reviennent. La spécificité du tennis de table est de stimuler tout ce qui est neuro-visuel, c’est-à-dire l’orientation dans l’espace, la coordination et la rapidité. «
Une source d’inspiration pour toutes les générations
L’histoire d’Ivan Pedley et les bienfaits du tennis de table sur Alzheimer ou encore Parkinson prouvent que ce sport est une véritable source de motivation et d’espoir. Que ce soit pour entretenir sa forme à 92 ans ou pour améliorer la qualité de vie des malades, le tennis de table se présente comme une activité accessible et bienfaisante.
Comme le rappelle Ivan : « Rejoignez un club, engagez-vous et amusez-vous ! » Un message optimiste qui rappelle que l’essentiel n’est pas l’âge, mais la passion et l’envie de jouer.
Cet article a été publié par la Rédaction le