Le 24 février se tiendra la réunion interministérielle de l’Observatoire de l’habitat inclusif. A cette occasion, 15 acteurs et partenaires de l’accompagnement et du maintien à domicile des personnes âgées et en situation de handicap rappellent leur mobilisation pour déployer des projets d’habitat inclusif.
Associations, gestionnaires, bailleurs sociaux, financeurs institutionnels, caisses de retraite et organismes de prévoyance… En tout, 15 acteurs se mobilisent et sont unanimes : « résider en établissement ne répond plus à l’aspiration du plus grand nombre ».
Valoriser l’habitat inclusif
Si pour certains cette vision de l’habitat paraît encore floue, cette alternative est complète pour répondre aux attentes de nombreux ménages. En effet, l’habitat inclusif permet de continuer à vivre dans un « chez-soi » tout en bénéficiant d’un service d’animation quotidien. La sécurité, la dynamique sociale et la sauvegarde d’une inclusion dans la ville sont ainsi préservées.
Les collectivités territoriales et les associations sont aussi convaincues de l’importance et de l’intérêt de ces mises en place. L’habitat collectif pourrait même représenter l’une des clés majeures pour répondre aux besoins liés à la transition démographique tout en favorisant l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap.
Habitat inclusif : des freins toujours (trop) présents
Bien que cette alternative de logement puisse paraître attrayante, celles et ceux qui souhaitent la développer doivent encore faire face à plusieurs problématiques. Qu’elles soient juridiques, financiers, techniques, de coordination… les difficultés sont nombreuses.
Pour essayer de les résoudre, le Premier ministre a commandé, en 2020, un rapport à Denis Piveteau, conseiller d’Etat, et à Jacques Wolfrom, directeur général du Groupe Arcade-VYV. Il porte sur le déploiement de l’habitat inclusif et se somme : « Demain, je pourrai choisir d’habiter avec vous ».
Un rapport qui propose de solution opérationnelles
Les acteurs du secteur semblent enjoués par les propositions présentées. En effet, l’aide à la vie partagée (AVP), créée récemment par la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, en est une première traduction. Elle contribuera au financement du service apporté aux personnes qui résident en habitat inclusif.
Mais pour les professionnels, il faut encore aller plus loin. C’est pourquoi, ils se mobilisent collectivement et se disent prêts à œuvrer aux côtés des pouvoirs publics.
Habitat inclusif : la mise en place d’une stratégie nationale
Pour répondre aux besoins croissants de la population, une stratégie nationale de déploiement de l’habitat inclusif est déjà pensée. Elle passe par plusieurs étapes et conditions à remplir pour assurer sa réussite :
- Mobiliser les acteurs dans la durée par un dispositif de pilotage partenarial au niveau national afin d’accompagner le déploiement sur les territoires, de garantir une bonne coordination entre les institutions partenaires, d’identifier et lever les freins
- Impulser une véritable dynamique partenariale, sur les territoires, en rendant effective la Conférence des financeurs de l’habitat inclusif dans chaque département, et en élaborant une stratégie départementale de développement de l’habitat inclusif
- Favoriser et encourager les initiatives locales, les expérimentations, avec une souplesse dans la formule d’habitat choisie, et une sécurisation du projet dans la durée
- Faire évoluer le cadre qui s’applique au volet immobilier de ces opérations, par des financements articulés avec ceux du projet social, qui prennent en compte à la fois la dimension « logement » mais également celle des « espaces de vie partagée »
Si la mobilisation des acteurs de l’habitat inclusif est ainsi actée, un engagement fort du gouvernement, véritable gage de réussite de cette politique d’intérêt général, est attendu.
Cet article a été publié par la Rédaction le