Ce mardi 30 janvier 2018, les personnels des EHPAD (Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) se mobilisent dans l’Hexagone, soutenus par les organisations syndicales, les familles et l’AD-PA. Ces derniers réclament davantage d’effectifs et de meilleures conditions de travail.
Un mouvement « historique » dans les EHPAD
Selon Le Bien Public, il s’agit d’un « mouvement historique » puisque l’ensemble des syndicats de personnel, les directeurs d’établissements, les associations de familles et les résidents se mobilisent. Ensemble, ils dénoncent une « maltraitance institutionnelle » à l’égard des salariés et des personnes âgées dont ils s’occupent
Tous font grève ce mardi pour « réclamer des recrutements, pour atteindre le seuil d’un salarié par résident », d’après France Bleu. Ils demandent aussi « une amélioration des rémunérations et des carrières, ainsi que des moyens pour leurs établissements ». Aujourd’hui, faute de renforts, les personnels se disent « épuisés ».
Comme nous l’explique Emilie, infirmière au sein d’une unité de soin de longue durée, au sein du pôle de gériatrie des HUS, les hôpitaux universitaires de Strasbourg : « On a beau s’évader, se changer les idées quand on sort du travail, l’épuisement professionnel est là (…) Nos valeurs de bien-traitance, de bienveillance, de respect de la personne sont vraiment mises à mal ».
D’après Luc Delrue, secrétaire fédéral de la branche santé de FO : « La situation est explosive », d’où la volonté de parvenir à un agent pour un résident, contre 0,6 pour 1 aujourd’hui.
Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a tenté de pallier la situation en annonçant 50 millions d’euros supplémentaires pour les EHPAD vendredi dernier.
[#EHPAD] Les besoins en personnels ont été anticipés. Le budget des EHPAD est celui qui va le plus augmenter dans la Sécurité Sociale cette année.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 30 janvier 2018
[#EHPAD] Avec les départements, il nous faut travailler avec l’ensemble des acteurs pour travailler au modèle de financement de la dépendance de demain.
— Agnès Buzyn (@agnesbuzyn) 30 janvier 2018
Lire aussi : Agnès Buzyn annonce un plan d’accompagnement des EHPAD et des moyens pour ceux en difficulté
L’AD-PA soutient cette grève nationale
Dans une interview à France Info, Pascal Champvert, Directeur de l’AD-PA, explique soutenir ce mouvement social : « Cette grève concerne l’ensemble des organisations syndicales qui sont unanimes. Je crois que dans le secteur, il s’agit vraiment d’une première (…) On pourrait parler de maltraitance nationale. Ce ne sont pas les services, les établissements et encore moins les professionnels qui maltraitent, il s’agit d’une « mauvaise traitance » de la part des pouvoirs publics ».
« Il y a 700 000 personnes âgées en établissement, il y en a 700 000 accompagnées à domicile. Tout le monde est unanime pour dire que la façon dont sont accompagnées les personnes âgées dans notre pays n’est pas suffisante », poursuit-il. « Récemment, il y a eu deux éléments qui ont été de véritables provocations. D’abord, par le précédent gouvernement, la diminution d’un certain nombre de professionnels dans un certain nombre d’établissements alors que l’Etat avait promis, qu’en 2017, il y aurait entre 8 et 10 professionnels pour 10 personnes âgées. Aujourd’hui, l’Etat veut supprimer des personnels là où il y a 6,5 personnels. C’est inacceptable ».
Interrogé sur l’aide supplémentaire de 50 millions d’Euros pour les EHPAD annoncée par Agnès Buzyn, Pascal Champvert réagit : « Ce n’est pas sérieux. Les enjeux ne sont pas de cet ordre. Ils sont bien plus importants, bien plus sociétaux. Il s’agit de la façon dont on accompagne nos aînés, c’est-à-dire ceux qui ont fait la France d’aujourd’hui ».
Cet article a été publié par la Rédaction le