La Mutualité française a lancé en septembre 2016 une étude scientifique dans 11 EHPAD portant sur l’usage du robot PARO (Innoauprès de résidents atteints de troubles cognitifs. Un rapport d’évaluation présenté le 24 octobre 2018 rend compte de l’apport positif du robot-phoque sur le plan social. Plus inattendu, le rapport évoque également un effet bénéfique sur la prise en charge de la douleur.
Une efficacité sur le plan relationnel et médical
On observe effectivement un effet positif de PARO surle comportement, le bien-être, voire le lien social des résidents. PARO canalise la crise, mais à condition d’intervenir au début de la crise. PARO attendrit, console, déclenche la parole, éveille la curiosité et l’intérêt des résidents, mais pas tout le temps. Enfin, PARO ne fonctionne pas sur tous les résidents : une stabilité de refus s’observe chez les résidents qui ont la phobie des animaux ou qui refusent, selon eux, d’être infantilisés.
PARO favorise la communication
Concernant la relation entre résident et soignant, le robot est un facilitateur de l’interaction et augmente notamment les tours de paroles (hypothèse partiellement validée). La présence du robot favorise les échanges de regards, l’expression des émotions, l’usage du toucher et le rapprochement physique entre soignant et résidant. Enfin, le robot a un effet visible sur les résidents qui sont plus enthousiastes et manifestent davantage d’interactions à valeur positive, mais les interactions ne sont pas plus nombreuses.
Une meilleure prise en charge de la douleur
PARO permet de diminuer les manifestations douloureuses grâce à son effet distracteur vis-à-vis de la situation aversive de soin. L’impact clinique de PARO dans cette étude est d’autant plus important puisqu’à ce jour peu d’interventions non médicamenteuses existent pour soulager la douleur aiguë des personnes âgées atteintes de démence accueillies en institution. L’effet positif de PARO sur la douleur vient ainsi répondre à un réel besoin des équipes de soins dans les institutions accueillant des personnes avec démence. Cependant, l’intervention robotique n’a pas permis une diminution de la prise d’antalgique des résidents.
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Ces recherches ont permis de valider un grand nombre d’effets bénéfiques de PARO tant pour ce qui est des soins que de l’accompagnement du résident, mais également de produire des recommandations afin de favoriser les situations de succès lors de futures implantations dans d’autres établissements. En particulier, outre l’acceptation du résident, l’appropriation par le soignant et/ou l’aidant dans le cadre d’un environnement favorable est un facteur clé du succès de PARO, qui ne doit pas perturber mais au contraire compléter la relation entre le résident et le soignant.
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