Commandée en novembre 2006 par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), cette étude Alcimed publiée en octobre 2007 avait pour objectif de faire l’inventaire des technologies clés dont l’utilisation dans le secteur de la santé et de la perte d’autonomie pouvait être envisagée d’ici 2020. Forte de ces informations, la CNSA pourrait ainsi définir l’action à mener en terme de soutien aux technologies de demain pour la santé et l’autonomie.
Les technologies pour la santé et l’autonomie : un marché porteur
Dans le contexte actuel de société vieillissante, les innovations technologiques pour la santé et l’économie connaissent une forte croissance. Ce marché prometteur nécessite néanmoins une analyse détaillée des technologies qu’elle propose, qui doivent d’une part représenter un véritable plus dans le paysage industriel français dans les 5 à 10 années à venir, et d’autre part présenter une véritable capacité de développement et de commercialisation à l’échelle mondiale. Tous les produits ne répondant pas à ces critères, il s’agissait dans le cadre de cette étude de les identifier et de déterminer à quels besoins spécifiques ils avaient pour vocation de répondre.
Cette mission a été confiée à un comité de pilotage composé d’experts de divers horizons, tous concernés par la question du développement des technologies pour la santé et l’économie : représentants de ministères (Santé, Économie, Recherche, Finance et Industrie) ou d’entreprises de financement pour l’innovation (Oséo), syndicat regroupant les fabricants d’aides techniques dans le domaine de la santé (UFAT), représentants des acteurs des technologies médicales (AGBM).
Après avoir recensé diverses technologies en phase de développement, le comité de pilotage en a sélectionné un certain nombre pour les soumettre à une étude approfondie. Chacune devait répondre à deux critères clés : apporter une solution aux besoins réels des consommateurs ciblés et pouvoir être lancée sur le marché sous 5-10 ans.
Recommandations pour le développement des technologies
Afin de procéder à l’analyse des technologies pour la santé, le comité les a organisées en plusieurs groupes distincts :
- les techniques interventionnelles ;
- l’imagerie moléculaire ;
- l’ingénierie tissulaire ;
- les dispositifs médicaux implantables intelligents ;
- les systèmes embarqués communicants ;
- le diagnostic in vitro ;
- les technologies de l’information et de la communication avec des applications santé.
En ce qui concerne les technologies pour l’autonomie, elles doivent apporter une solution à l’un des cinq types de besoins identifiés en amont de l’étude :
- le maintien à domicile (domotique, robots assistants, systèmes de contrôle de l’environnement,…) ;
- le besoin de communication (technologies d’interface axées sur l’accessibilité des informations et des services, traitement des signaux par le cerveau,…) ;
- le besoin de mobilité (dispositifs de repérage dans les transports, systèmes d’analyse du mouvement basés sur des logiciels, …) ;
- la stimulation des capacités intellectuelles et/ou mnésiques (premières applications des outils de réalité virtuelle, dispositifs de rappel de tâches, …) ;
- l’ « employabilité » des personnes handicapées (harmonisation des règles de conception des bâtiments, amélioration des outils de communication).
L’étude de ces technologies a par ailleurs amené la société de conseil Alcimed à émettre des recommandations à l’attention des acteurs du secteur, recommandations ayant pour vocation de favoriser l’accélération de leur développement dans les années à venir :
- désigner une personne ou une équipe dédiée par exemple au Ministère du Travail, des Relations Sociales et de la Solidarité qui se saisisse de la question des technologies pour l’autonomie ;
- renforcer la structuration et valoriser les « pôles d’excellence » autour des technologies pour l’autonomie ;
- améliorer la sélection des projets financés et renforcer leur accompagnement afin d’assurer leur pérennité et leur adéquation aux besoins des personnes en perte d’autonomie ;
- rendre visibles les outils de financements disponibles et en mobiliser d’autres autour de l’autonomie ;
- définir les règles d’évaluation adaptées aux technologies pour l’autonomie ;
- créer une prise en charge dédiée des technologies pour l’autonomie au sein de l’APA pour les personnes âgées et simplifier le système de prise en charge des technologies pour l’autonomie ;
- faciliter et alléger le processus de développement de ces technologies ;
- continuer à soutenir et développer les actions menées par l’Observatoire du marché et des prix des aides techniques pour veiller et communiquer sur les besoins des personnes en situation de perte d’autonomie ;
- favoriser l’enseignement et l’information.
Source : www.cnsa.fr
Cet article a été publié par la Rédaction le