En complément d’autres travaux et actions d’accompagnement des aînés durant la pandémie de Covid-19, le Gérontopôle Pays de la Loire publie une étude nationale sur la dimension territoriale de l’isolement des personnes âgées.
Résumé de l’étude du Gérontopôle Pays de la Loire
La pandémie de COVID-19 et les mesures restrictives qui l’accompagnent, mettent sur le devant de la scène certaines réalités sociales et économiques chroniquement refoulées (utilité sociale de certains métiers, inégalités des conditions d’habitation, inégalités éducatives…). Dans ce cadre, les personnes âgées subissent une double peine : celle d’être plus sensibles au virus et celle de voir la fréquence de leurs relations sociales diminuer.
S’appuyant sur l’expérience de la canicule de 2003, le gouvernement a lancé fin mars une mission interministérielle de lutte contre l’isolement des personnes âgées, mobilisant ainsi de nombreux acteurs et initiatives. En complément, l’étude du Gérontopôle des Pays de la Loire montre que l’exposition au risque d’isolement des personnes âgées n’est pas le même sur l’ensemble des territoires où les principales démarches répondant à cet enjeu se sont déployées de manière hétérogène, mettant à nu des zones de fragilité alors qu’il conviendrait d’y répondre de manière permanente et équitable.
5 grands enseignements à retenir
Plusieurs grands enseignements ressortent de cette étude :
- 3,9 M des 65 ans et plus habitent seuls, soit 32 % (contre 43 % pour les personnes de 80 ans et plus) de la population de cette même tranche d’âge,
- 804 000 personnes de 65 ans et plus sont éloignées géographiquement de leur famille,
- Les grandes villes et les campagnes sont plus exposées aux situations d’isolement des personnes (du fait des caractéristiques de la population âgée),
- Les démarches répondant aux situations d’isolement des personnes âgées (MONA LISA, Villes Amies des Ainés et Charte de solidarité des Ainés) sont inégalement réparties sur le territoire mettant à nu à des zones très fragiles (en milieu rural) par rapport aux situations d’isolement des seniors,
- Pour pouvoir agir avec efficacité dans les mois à venir, il faudra développer des études territorialisées (en ville notamment) sur les effets du confinement et du déconfinement sur les situations d’isolement des personnes âgées.
Conclusion de l’étude
Les situations d’isolement varient selon plusieurs variables sociales, démographiques et économiques. Ces variables ont pu être croisées et projetées sur le territoire et montrer que les prédispositions aux situations d’isolement étaient plus prononcées dans les intercommunalités rurales du centre le France ainsi que dans les plus grandes villes françaises. En complément, le recensement des démarches nationales de lutte contre l’isolement des personnes âgées a montré une répartition régionale hétérogène et une propension à se concentrer dans les grandes et moyennes villes. Il en découle des zones de fragilité mêlant fortes prédispositions aux situations d’isolement et absence de démarches que l’on recense dans les intercommunalités rurales du centre de la France. Plus qu’une fin en soi, la détection de ces zones de fragilité constitue un premier jalon pour comprendre plus finement la manière dont les réponses aux personnes âgées isolées s’adaptent à la variété des contextes territoriaux. A ce jeu, deux enjeux émergent : celui de la capacité des démarches impulsées en ville pour accompagner les situations nombreuses et variées, et celui de l’existence (ou non) de réponses aux situations d’isolement dans les espaces les moins densément peuplés.
Cet article a été publié par la Rédaction le