Etats-Unis : une « épidémie majeure » de chutes chez les personnes âgées fait rage

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En France, 2 millions de personnes âgées chutent tous les ans et parmi elles, 12 000 décèdent des suites de leurs blessures. Mais c’est les Etats-Unis qui connaissent actuellement une crise, on parle même « d’épidémie majeure » de chutes puisque entre 2000 et 2016, le nombre absolu de décès dus à des chutes chez des personnes de plus de 75 ans a triplé (de 8 613 à 25 189 personnes décédées).

La chute des personnes âgées : un véritable fléau

Les conséquences des chutes peuvent être traumatiques (fractures, plaies, contusions, hématomes…), psychologiques (peur de rechuter, désadaptation posturale…) mais aussi sociales avec une réduction des activités et un repli progressif sur soi.

En termes de chiffres, 646 000 chutes mortelles ont lieu chaque année dans le monde, ce qui en fait la deuxième cause de décès par traumatisme involontaire, après les accidents de la route (OMS).  1h immobilisé au sol, c’est 50% de risques de décès dans les 12 mois qui suivent, d’où l’intérêt de pouvoir détecter une chute le plus rapidement possible.

Aux Etats-Unis, les chutes mortelles  sont de plus en plus fréquentes

Une récente étude menée par des chercheurs néerlandais et américains et publiée par le Journal de l’Académie américaine de médecine (Jama) a montré que le taux de mortalité après une chute pour chaque tranche d’âge après 75 ans a doublé chez les hommes et les femmes aux Etats-Unis.

Même en prenant en compte l’augmentation de la population âgée, il s’agit d’un chiffre très alarmant. En effet, « près d’une personne de plus de 65 ans sur trois tombe chaque année », souligne le docteur Marco Pahor, directeur de l’Institut du vieillissement à l’université de Floride. « Tomber est un événement potentiellement catastrophique et mortel pour les personnes âgées ».

Atul Gawande, médecin et auteur du livre « Being Mortal », ajoute : « un Américain qui se casse la hanche sur cinq ne marchera plus jamais ».

« Les chutes représentent une épidémie de plus en plus majeure chez les personnes âgées »

C’est en tout cas ce qu’a affirmé le docteur Marco Pahor à l’AFP. L’épidémie semble être mondiale puisque l’on observe la même problématique dans les pays d’Europe (aux Pays-Bas, en Espagne…), mais également en Australie ou au Canada.

Les médicaments en cause ?

médicament-homéopathie

Peu de recherches s’intéressent aux causes de cette hausse. Toutefois, certains gériatres et chercheurs ont leur propre avis, à commencer par le fait que les seniors sont aujourd’hui poly médicamentés ou sur médicamentés.

George Taler, gérant du programme de visites à domicile de l’hôpital Medstar à Washington, a pour habitude de « déprescrire » certains médicaments afin de diminuer le risque de chute de ses patients. Des études ont montré qu’à partir de quatre médicaments quotidiens, la désorientation et la perte d’équilibre augmentaient significativement.

« On est très forts pour écrire des ordonnances pour des médicaments mais beaucoup moins quand il s’agit d’en enlever, même quand ils ne sont plus utiles », a expliqué le gériatre à l’AFP.

Comment prévenir les chutes ?

Si différents dispositifs technologiques se démocratisent désormais (capteurs environnementaux, téléassistance, vidéo-vigilance, capteurs de sol…) afin de prévenir le risque de chute, la prévention grâce à l’exercice physique a également fait ses preuves.

Une seconde étude publiée par Jama et menée à Vancouver au Canada, a mis en exergue les effets positifs de l’équilibre sur la santé des seniors et la réduction des chutes. « On ne sait pas vraiment pourquoi », relève M. Taler. « Les gens ont davantage conscience de leur corps et de leur espace, ils se sentent mieux quand ils font de l’exercice. » De ce fait : ils tombent moins.

Lire aussi : Quelles solutions additionnelles pour prévenir les risques de chutes en établissements spécialisés ?


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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