Emploi : François Rebsamen souhaite soutenir et relancer l’emploi des seniors

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La société française vieillit et connaît de nombreux changement et défis du fait de l’augmentation de la durée de vie. Parmi ces défis, celui de l’emploi des seniors.

En effet selon l’Indice Global Age Watch 2013, mis en place par les Nations Unies et l’ONG HelpAge, la France se classe seulement à la 41ème place dans le domaine de l’emploi et de l’éducation des seniors, derrière des pays comme l’Uruguay, le Chili, le Sri Lanka et la Chine.

Le Ministre du Travail François Rebsamen a annoncé lundi 23 juin un plan pour l’emploi des seniors.

Faire baisser le taux de chômage chez les plus de 50 ans

Ministère_Travail

Le Ministre du Travail François Rebsamen a annoncé lundi 23 juin un plan d’action pour relancer et dynamiser l’emploi des seniors.

Le ministre a rappelé qu’aujourd’hui on rentre plus tard sur le marché d travail pour en ressortir « trop tôt » estimant que « se priver de l’expérience et des compétences dont l’économie, les entreprises et notre pays, ont besoin, c’est un gâchis inacceptable. C’est aussi une cassure pour les individus et souvent un drame pour leurs familles ».

Il ouvre par conséquent « un nouveau combat, celui pour l’emploi des seniors ».

Un taux de chômage important chez les plus de 50 ans

Le taux de chômage de longue durée des plus de 50 ans est en effet élevé, un rapport dévaluation de l’IGAS sur le Retour à l’emploi des seniors au chômage souligne en effet que « recruter un senior est d’abord vécu comme une contrainte par les entreprises ».

Le rapport montre aussi que l’âge à partir duquel les employés sont considérés comme « âgés » diminue, même s’il varie selon la taille des entreprises « l‟âge moyen à partir duquel un salarié est considéré comme « âgé » par les employeurs, se réduit en moyenne avec la taille de l‟établissement : il est de 59,2 ans dans les établissements de moins de 10 salariés, de 57,3 ans dans les établissements entre 10 et 49 salariés, de 57,1 ans dans les établissements entre 50 et 249 salariés et seulement de 56 ans au-delà »

« 50 ans, ne doit pas être le début de la fin, mais peut être le début d’une nouvelle carrière »

Le Ministre du Travail a par conséquent déclaré lundi que « 50 ans, ne doit pas être le début de la fin, mais peut être le début d’une nouvelle carrière qui peut durer 10 voire 15 ans de plus ». Précisant que les employés les plus âgés sont aussi ceux qui ont le plus d’expérience.

Les mesures pour relancer l’emploi des seniors

Le Ministre du Travail a proposé une série de mesures impliquant la mobilisation collective des acteurs pour relancer l’emploi des seniors, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux. Elles doivent être examinées lors de la Grande conférence sociale .

Parmi ces propositions

Changer le regard sur les seniors et lutter contre les discriminations

« Le principal frein à l’embauche des seniors, c’est souvent le regard, les fausses idées et les clichés dont ils sont l’objet »

  • Une demande sera faite en ce sent à  l’AFNOR afin de développer cette orientation dans le label Diversité
  • Les opérateurs du marché de l’emploi (Pôle emploi, APEC, recruteurs…) seront sensibilisés à la problématique de l’emploi des seniors et agiront en conséquence dans leurs partenariats comme dans l’action de leurs agents mais aussi les entreprises et les salariés eux-mêmes.

Mettre chacun en situation de poursuivre sa carrière professionnelle jusqu’à la retraite

  • Renforcer l’accès à la formation des salariés au-delà de 45 ans :
    • Lancer une mission sur les freins à la formation des seniors tant du côté des salariés et des entreprises que de l’offre de formation
    • Utiliser les nouveaux droits donnés aux salariés à travers la formation (à compter du 1er janvier 2015, ouverture de droits au titre du compte personnel de formation et du compte personnel de prévention de pénibilité)
    • Amplifier le dialogue social sur les seniors dans les entreprises et dans les branches pour faciliter leur accès à la formation, inciter à des démarches de gestion active des âges notamment à travers la négociation des accords contrat de génération. C’est l’un des enjeux des négociations consécutives au Pacte de responsabilité et de solidarité et du renforcement par la loi du 5 mars 2014 des obligations au titre du contrat de génération.
  •  Adapter les conditions de travail aux âges de la vie
    • Dynamiser le dialogue social sur la qualité de vie au travail et la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)
    • Aider les entreprises en particulier les PME TPE à améliorer la qualité de vie au travail :
      • Orienter le Fonds d’Amélioration des Conditions de Travail dans l’appui aux problématiques des seniors en entreprise
      • Lancer une expérimentation dans 5 régions en partenariat avec l’ANACT (Agence nationale d’amélioration des conditions de travail) et les caisses nationales d’assurance vieillesse (CNAV) et maladie (CNAMTS). Il s’agit de proposer une intervention coordonnée des différents acteurs de la santé au travail et de la prévention des risques professionnels pour aider les entreprises à agir sur les déterminants de l’usure professionnelle. Une convention sera conclue en ce sens le 2 juillet.
    • Faire de l’amélioration des conditions de travail un des axes du nouveau Plan Santé au Travail
    • Aménager les fins de carrière, dans le cadre notamment du compte personnel de prévention de la pénibilité, et du futur dispositif de retraite progressive

Accroître les moyens pour le retour à l’emploi des seniors

  • Renforcer l’accompagnement des demandeurs d’emploi longue durée au sein desquels les seniors sont surreprésentés
    « Près 250 000 demandeurs d’emploi bénéficient d’un accompagnement renforcé de Pole Emploi se traduisant par un meilleur suivi et la mobilisation rapide de prestations de retour à l’emploi ».

    • Je souhaite que 80.000 demandeurs d’emploi longue durée supplémentaires bénéficient d’un accompagnement renforcé d’ici fin 2014. On sait que les seniors sont surreprésentés parmi ces demandeurs d’emploi de longue durée
    • La Part des Seniors sera renforcé dans le plan 100.000 formations prioritaires pour l’emploi
    • Les CIE (emplois aidés dans le secteur marchand) seront recentrés sur les seniors et les demandeurs d’emploi longue durée (25 000 au 2ème semestre 2014)
  • Mettre en place un contrat de professionnalisation « Nouvelle carrière » :
    • Il ne s’agit pas de créer un nouveau contrat spécifique, mais d’adapter le contrat de professionnalisation existant aux caractéristiques des demandeurs d’emploi seniors, en améliorant la rémunération, et en définissant des formations adaptées.
    • Améliorer la prescription par un mécanisme incitatif des OPCA et un appui territorial pour permettre une adéquation aux besoins
  • Développer la mise en situation professionnelle en entreprise dans des parcours de retour à l’emploi:
    • Le décret sur la mise en œuvre de la période de mise en situation professionnelle créée par la loi du 5 mars sera soumis à la concertation des partenaires sociaux d’ici la fin du mois de juin ;
    • La convention Pole Emploi / FACE signée le 10 juillet lancera les partenariats avec les entreprises qui s’engagent à réaliser un objectif ambitieux de 5 000 immersions en entreprises
  • Permettre la réalisation des périodes de formation dans les organismes de formation d’entreprise
  • Revoir certaines modalités du contrat de génération : à discuter avec les partenaires sociaux, mais pourrait consister à doubler la prime dans le cas du recrutement d’un senior
  • Soutenir la création d’entreprise et le développement de formes innovantes d’emploi, souvent adaptées aux seniors (groupements d’employeurs, portage salarial)

Soutenir les initiatives locales et les démarches innovantes

  • Elaborer un plan d’action dans chaque région pour mobiliser les acteurs autour de la gestion des âges et de l’amélioration de la qualité de vie au travail
  • Insérer une dimension demandeur d’emploi longue durée / Seniors dans le dispositif d’expérimentations territoriales innovantes de Pole Emploi
  • Lancer dans le cadre du programme Investissements d’avenir (PIA), et dans la foulée de la conférence sociale un appel à projets doté d’un fonds de 150 M€ pour soutenir des partenariats territoriaux axés sur la formation professionnelle et l’emploi.
  • Travailler à l’expérimentation d’un dispositif Solidarité PME à l’instar du « job rotation » au Danemark pour le développer dans les PME: un salarié part en formation, un demandeur d’emploi le remplace

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Cet article a été publié par la Rédaction le

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