[Dossier] : Seniors, et pourquoi pas le thermalisme ?

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Egalement connu sous le nom de « crénothérapie », le thermalisme est l’utilisation thérapeutique des eaux de source. Ses bienfaits sont reconnus depuis l’Antiquité et, de nos jours, les cures thermales sont recommandées aux seniors pour remédier à certains problèmes de santé, soulager une douleur chronique ou encore lutter contre le stress.

Qu’est-ce que le thermalisme et d’où vient-il ? Pourquoi faire une cure en station thermale ? Quels sont les bienfaits pour les seniors ? SilverEco.fr vous en dit plus dans le dossier de la rédaction…

Cure de thalassothérapie eau de mer

Un peu d’histoire…

Depuis que l’homme a découvert les vertus des eaux minérales, il y a plus de 2 000 ans, la médecine thermale a démontré son efficacité sur de nombreuses pathologies : dermatoses, allergies, asthme, dysfonctionnements métaboliques, arthrose, rhumatismes, sciatiques… Au VIIe siècle avant J.-C., les Étrusques connaissaient déjà les vertus des eaux thermales et les utilisaient pour soigner les douleurs.

Ce n’est qu’à la Renaissance que l’usage thérapeutique des eaux thermales est entré dans le cadre de la médecine et qu’à la fin de la seconde guerre mondiale que la France a officiellement reconnu le thermalisme en tant que thérapie (en 1947). Plus tard, en 1950, les soins thermaux sont devenus pris en charge par la Sécurité sociale.

Aujourd’hui, on compte plus de 700 sources d’eaux bienfaisantes dans l’Hexagone dont les vertus thérapeutiques sont reconnues par l’Académie de Médecine. Cette approche thérapeutique serait-elle plus que jamais pertinente pour faire face à l’allongement de l’espérance de vie ?

Les chiffres clés du thermalisme

  • 90 stations thermales sont en activité sur le territoire français, 110 établissements thermaux.
  • 770 sources en France, soit 20% du capital thermal européen.
  • Presque 10 millions de journées de soins sont délivrées tous les ans par les établissements thermaux.
  • Plus de 560 000 curistes séjournent en moyenne 18 jours dans les stations thermales françaises.
  • 100 000 emplois concernés directement, indirectement ou induits dépendent du thermalisme.
  • 900 millions d’euros, c’est le volume d’activité généré chaque année par les cures thermales. L’Assurance
    maladie intervient sur 25 % du montant.
  • 10 % à 25 % du chiffre d’affaires annuel des exploitants est réinvesti dans la qualité des installations.
  • Plus de 250 millions d’euros ont été investis dans la rénovation des établissements thermaux ces dernières
    années.
  • Le PIB thermal représente 500 millions d’euros dont 43 % sont réinjectés dans les budgets publics au titre
    des prélèvements fiscaux et sociaux.
  • La part du thermalisme est de 0,15 % des dépenses de santé.

Source : Officiel du Thermalisme 2017

Zoom sur l’Officiel du Thermalisme 2018

Interview de Michel BONTEMPS, Responsable d’édition pour l’Officiel du Thermalisme 2018

Rédaction SilverEco.fr : Comment le thermalisme a-t-il évolué ces dernières années ? 

L'officiel du thermalisme 2018

Michel BONTEMPS : Depuis 15 ans, le thermalisme a beaucoup évolué. En effet, en 2003, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie demandait aux stations thermales d’apporter la preuve du SMR (Service médical rendu), en d’autres termes la preuve que le thermalisme était bénéfique pour la santé.

En 2004, un centre d’études a ainsi été créé, l’AFRETh (Association française pour la recherche thermale), regroupant médecins, chercheurs et experts, et dont l’objectif était de prouver les bienfaits et l’efficacité du thermalisme à la Sécurité sociale.

10 études ont été publiées à ce jour et d’autres devraient suivre prochainement, l’idée étant de crédibiliser le thermalisme aux yeux des médecins, des pouvoirs publics comme des curistes. En parallèle, des ateliers de prévention et des modules d’éducation thérapeutique (ETP) ont été mis en place en complément de la cure.

Selon moi, l’avenir du thermalisme réside dans la proposition du CNETh aux pouvoirs publics de jouer un rôle de prévention et d’éducation thérapeutique, qui permettrait d’éviter ou de reculer l’âge d’apparition des pathologies, contribuant ainsi à diminuer le coût de ces prises en charge qui impactent le budget de l’Assurance maladie.

Rédaction SilverEco.fr : Qu’est-ce que cette nouvelle édition de l’Officiel du Thermalisme apporte d’innovant par rapport aux précédentes ?

Michel BONTEMPS : Côté nouveautés cette année, l’Officiel du thermalisme fait le point sur la signature de la nouvelle convention thermale qui entrera en application en mars 2018 et qui organise les relations entre l’Assurance maladie et les établissements thermaux. Le guide décryptera ainsi les impacts de ce document officiel pour le grand public et publiera les nouveaux tarifs thermaux relatifs à la cure.

Les cahiers de la Médecine Thermale et le Bien-être thermal se pencheront sur de nouveaux sujets tels que le bien-être connecté.

Côté numérique, le lancement d’une nouvelle version du site www.officiel-thermalisme.com aura également lieu. Responsive et plus dynamique, ce nouveau site proposera au grand public une information plus complète, de l’hébergement au spa thermal, en passant par les attraits touristiques d’une station et les cures conventionnées, toutes les données pour organiser un séjour thermal seront disponibles. L’interaction sera également au cœur de ce nouveau support puisque de nouvelles rubriques comme la Question du Curiste verront le jour, et une newsletter mensuelle sera éditée.

Le thermalisme, une médecine citoyenne

La médecine thermale contribue de plus en plus à la prise en charge des affections chroniques, des addictions et peut accompagner le vieillissement.

Le thermalisme, une thérapie non médicamenteuse

Une cure thermale est généralement prescrite en alternative aux médicaments, même si elle peut également l’être en complément de traitements « classiques ».

Les soins thermaux (bains, douches, massages…) constituent l’essentiel du traitement, en sus des échanges avec les médecins qui participent à la sensibilisation et la prévention pour permettre au curiste d’apprendre à mieux vivre avec sa maladie. L’idée de la médecine thermale est de concentrer avant tout ses attentions sur la personne.

12 orientations thérapeutiques reconnues par la Sécurité sociale

Avec 12 orientations thérapeutiques reconnues et prises en charge par la Sécurité sociale, le thermalisme est une médecine utile, efficace, dans la prise en charge de nombreuses pathologies chroniques :

  • La rhumatologie ;
  • Les maladies cardio-artérielles ;
  • Les affections des voies respiratoires ;
  • Les affections urinaires et les maladies métaboliques ;
  • La phlébologie ;
  • La neurologie ;
  • Les affections psychosomatiques ;
  • Les affections digestives et maladies métaboliques ;
  • Les affections des muqueuses bucco-linguales ;
  • La dermatologie ;
  • La gynécologie ;
  • Les troubles du développement chez l’enfant.

Une médecine « citoyenne et responsable »

Bien-être - Repos - Thalasso -Thermalisme - Thalassothérapie SeniorsRespectueuse de l’organisme, la médecine thermale est également aussi respectueuse de l’environnement, ce qui lui vaut les qualificatifs de « citoyenne et responsable ». Son approche de santé lui confère plusieurs atouts :

  • recours aux propriétés curatives de la nature ;
  • peu d’effets indésirables ;
  • les preuves scientifiques de son intérêt ;
  • a répétition des cures permet sinon une rémission, du moins un soulagement durable et une amélioration conséquente de la qualité de vie ;
  • un environnement stimulant, car la plupart des stations bénéficient d’une situation géographique privilégiée, d’un patrimoine culturel remarquable et d’une large offre d’activités touristiques.

Le thermalisme est une médecine complémentaire, sans effets secondaires, et se présente comme un accompagnement adapté des populations fragiles dans le cadre du « plan cancer » et dans celui du plan « bien-vieillir ».

Lire aussi : Les Thermalies 2018 : deux RDV du bien-être par l’eau sous le signe de la nouveauté !

L’éducation thérapeutique du patient en établissement thermal

L’éducation thérapeutique du patient (ETP) est une démarche dont l’objectif est « d’aider le patient à acquérir ou maintenir les compétences dont il a besoin pour gérer au mieux sa vie avec une maladie chronique ».

Pour atteindre cet objectif, l’ETP doit permettre au patient d’acquérir des compétences d’auto-soins et d’adaptation. Certains établissements thermaux proposent des programmes d’ETP dans diverses pathologies : polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, trouble veineux, post-cancer du sein… Ces programmes, mis en oeuvre en parallèle de la cure thermale, sont dispensés par une équipe de professionnels pluridisciplinaire (kinésithérapeute, psychologue, infirmier(e),…).

Le saviez-vous ?

L’Assurance Maladie prend en charge, à raison d’une fois par an, les cures thermales d’une durée de 21 jours prescrites par le médecin traitant et qui comprennent au minimum 18 jours de soins effectifs. Ces cures doivent se dérouler dans un établissement de soins agréé.

Cette prise en charge concerne deux types de frais médicaux grâce au forfait de surveillance médical (remboursé à hauteur de 70%), et au forfait thermal (remboursé à hauteur de 65%). Certains soins peuvent ne pas être remboursés et restent donc à la charge du curiste. Néanmoins, certaines mutuelles proposent des remboursements pour les cures thermales.

L’hébergement et le transport peuvent également, sous certaines conditions, être pris en charge par l’assurance maladie.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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