Le secteur de l’audioprothèse emploie environ 10 000 personnes en France et équipe près de 400 000 déficients auditifs chaque année. Environ 2 millions de personnes sont équipées dans notre pays, alors que, selon l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), 2,5 à 3 millions devraient l’être.
Dans un communiqué que nous relayons, l’UNSAF, Syndicat National des Audioprothésistes, réagit au contenu d’un dossier publié par l’association « Que Choisir » sur les appareil auditifs et s’interroge sur « le véritable bénéficiaire de la dérégulation sauvage que « Que Choisir » appelle de ses vœux ».
« L’association « Que Choisir » a publié un dossier à charge, aux données incomplètes ou erronées, concocté sans concertation avec les administrations, les professionnels, les associations de patients… », précise l’UNAF.
Les prix des appareils auditifs en France est dans la moyenne basse Européenne
L’audioprothésiste est un professionnel de santé dont les prestations, sur prescription médicale, s’appuient sur le matériel qu’il choisit, adapte et délivre. Ils ont la responsabilité de l’adaptation de l’appareillage auditif et la qualité de cette adaptation repose sur la qualité de leur formation et sur leur expérience. Le coût moyen d’un appareil auditif est de 1500€.
Les prix en France se situent dans la moyenne basse Européenne (par exemple en Belgique le prix moyen est de 1 646€). L’IGAS soulignait en 2013 que « les distributeurs français pratiquent (…) des prix hauts de gamme plutôt faibles comparativement aux autres pays ». Les marges nettes indiquées par « Que Choisir » sont erronées.
Le nombre d’audioprothésistes en France est suffisant pour un bon service aux patients
La France dispose de 3100 audioprothésistes pour 65 millions de personnes. L’Allemagne en a 4850 pour 81 millions d’allemands.
Serait-il utile de disposer de 7150 audioprothésistes, soit 47% de plus qu’en Allemagne pour une population inférieure de 16 millions de personnes ?
Un bon taux d’équipement malgré un faible remboursement de la Sécurité Sociale et des mutuelles
En France, après remboursement de la Sécurité Sociale (120€) et des mutuelles (350€ en moyenne), il reste 1000€ par oreille à la charge des patients. En Angleterre, le remboursement est complet. Pourtant le taux d’équipement en France, 34,1%, est seulement inférieur de 20% à celui de l’Angleterre, 42,4%. Et cela grâce à la qualité du travail de nos audioprothésistes dont les enquêtes internationales montrent qu’ils obtiennent le meilleur taux de satisfaction d’Europe : 84% contre 70% seulement en Angleterre.
Le salaire des jeunes audioprothésistes est proche de celui des autres professions de santé
Le salaire des jeunes audioprothésistes est couramment compris entre 2000€ et 2400€.
Le syndicat national des audioprothésistes fait des propositions pour diminuer les coûts
Certaines de nos propositions ont été validées et mises en application par le ministère de la Santé. Nous sommes à sa disposition pour, grâce à des propositions réalistes et simples à mettre en oeuvre, améliorer le remboursement des appareils auditifs, dont les tarifs pour les adultes n’ont pas été revus depuis 1986.
À qui profiterait une dérégulation sauvage de la profession d’audioprothésiste ?
Sûrement pas aux patients… L’UNSAF, en tant que membre de l’Union nationale des professions de santé (UNPS) a accès aux données de l’Assurance Maladie, le SNIIRAM15. Certaines de ces données, publiques et exhaustives, sont publiées sur notre site.
Pourtant, « Que Choisir » n’a pas jugé utile de nous solliciter et a préféré, pour tirer ses conclusions, se baser sur les « 4700 devis d’audioprothèses » fournis par la société Santéclair, filiale de Allianz et Covéa (groupe réunissant GMF, MAAF et MMA). Ce réseau promet « 40 % en optique, 40 % en implantologie dentaire, ou encore 45 % sur les audioprothèses ». En audioprothèse, ces remises ne permettent pas un service minimal aux patients et le nombre d’audioprothésistes à avoir adhéré à ce réseau est estimé17 à 300-400 professionnels, soit à peine 10% de la profession.
Il est certain que si cette société avait à sa disposition 7 150 professionnels comme le réclame « Que Choisir », dont beaucoup certainement avec une activité faible ou nulle, elle pourrait aisément les contraindre à accepter toutes ses conditions.
Nous interpellons donc Allianz, GMF, MAAF et MMA sur les agissements opaques de leur filiale. Nous nous interrogeons aussi sur l’instrumentalisation de « Que Choisir » pour porter ces propositions qui ne pourraient que dégrader l’excellente satisfaction actuelle des patients Français.
Enfin, le législateur doit s’interroger sur les tentatives de dérégulation, menées par certains réseaux de soins à leur seul profit, dans les secteurs que la loi leur a confié : l’optique, l’audioprothèse et le dentaire (deux syndicats de chirurgiens-dentistes, la CNSD20 et la FSDL21, mènent actuellement un procès contre la S.A. Santéclair). A ce propos, une proposition de loi relative aux réseaux de soins sera présentée le 1er octobre par M. Daniel Fasquelle, député du Pas de Calais.
Source : communiqué de l’UNSAF
Cet article a été publié par la Rédaction le
Et bien , de tout ça , les audioprothésistes pourraient être rémunéré bien plus au vue des profits engrangés sur les prothèses…. Et justement , pas un mot par ce syndicat sur le coefficient multiplicateur sur ces dernières… …… Bizarre non ! Mais bon, derrière, un service 5 étoiles…
.. La Rolls du service pour revendre les consommables…..