L’AFRATA sous la présidence de Claude MORDELET, a organisé le 4 juin 2008 la Première Journée Nationale de la Téléassistance à la Maison du Barreau à Paris.
Organisée avec le soutien de l’ANSP (Agence Nationale des Services à la Personne) cette journée a non seulement permis la réunion d’une profession, mais également de faire un état des lieux de la Téléassistance aux personnes âgées et d’en aborder les futurs possibles.
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Retour sur les thèmes qui ont été abordés :
Cette journée fut l’occasion de rappeler les principes du métier de téléassisteur, Michel CAMESCASSE (Vice Président de l’AFRATA et Directeur Général de GTS-Mondial Assistance) insista notamment sur les valeurs de Respect, d’Ethique et de Qualité qui doivent être véhiculées.
L’intervention de Michel SUCHAUT, Secrétaire Général Adjoint de l’AFRATA et Directeur Général de VITARIS a quant à elle permis un éclairage sur une réalité chiffrée de la Téléassistance en France aujourd’hui : un marché ou le nombre d’opérateurs de téléassistance est relativement limité, un service utilisé en grande majorité par des personnes de 80 ans en plus, et à travers lequel plus de la moitié des appels générés sont qualifiés d’involontaires.
Les TIC pour la Téléassistance, freins ou opportunités ?
Dans une société où, comme cela a été rappelé par France MESLE, directrice de recherches à l’Institut National d’Etudes Démographiques, l’espérance de vie augmente et s’accompagne d’une augmentation de l’espérance de vie en bonne santé, la question de l’utilisation des TIC et de leur nécessaire adaptation à un vieillissement de la population se pose.
L’intégration des technologies de l’information et de la communication au coeur des produits et services de téléassistance présente de nombreux avantages.
L’évolution des technologies et notamment la généralisation du haut débit va permettre l’émergence de nouvelles offres, et l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché de la Téléassistance souligne Marie-Pierre LE BRETON de l’ANSP. Cette vision semble être partagée par le Dr Christophe BOUTINEAU, Secrétaire Général de l’AFRATA et Président de Filassistance Services, qui conclura sa présentation en évoquant la mutation que le métier de téléassisteur est en train de vivre à travers notamment l’utilisation prochaine d’accès à internet par des systèmes à l’ergonomie adaptée aux personnes âgées, de systèmes de géolocalisation ou encore de capteurs intelligents permettant une analyse du domicile de la personne, de son environnement, ou encore d’un suivi de la personne elle même.
L’intervention de Pedro RODRIGUEZ, Directeur de la FAAS (Fundacion Andaluza de Servicios Sociales – Service de Téléassistance Andalou en Espagne) ajoute à cette tendance de fond de la Téléassistance. Les TIC sont en effet au cœur d’une loi Espagnole relative à la promotion de l’autonomie personnelle et aux soins aux personnes en situation de dépendance. L’intégration des TIC fait d’ailleurs partie des principaux axes de développement fixés par la FASS pour les 5 prochaines années :
- Téléassistance mobile GSM-GPS, permettant d’étendre les services de téléassistance en dehors du domicile
- Téléassistance avancée afin de mieux coordonner les échanges entre téléassistés, famille et personnel soignant
- Intégration de Vidéo-téléassistance
- Télémédecine
- Télévisite dans les résidence pour permettre un lien entre les personnes âgées dans les maisons de retraites et leur famille à distance
- Intégration de Téléservices au domicile des personnes âgées.
Pour autant l’utilisation des TIC ne se fera sans contraintes, Anne-France de Saint-Laurent Kogan, Maître de conférences à l’Ecole des Mines de Nantes constate que les TIC génèrent en permanence le changement : leur intégration dans le domaine de la Téléassistance s’accompagnera par une coordination gérontologique de plus en plus complexe, notamment au niveau du relais avec les services de proximité.
De même les TIC ne sont pas forcément en adéquation avec le niveau de sécurité actuellement exigé par les acteurs français de la Téléassistance; par exemple la fiabilité du lien proposé par une Box ADSL ou une ligne GSM, n’est pas présenté comme équivalente à celle d’une ligne téléphonique traditionnelle. La table ronde qui a réuni en fin de journée les industriels du secteur était au coeur de cette problématique.
Entre autres conclusions on pourra retenir que l’ouverture de la Téléassistance aux TIC est nécessaire, mais que pour autant elles ne doivent pas être généralisées. Elles doivent par ailleurs rester transparentes pour les personnes âgées.
L’enjeu des produits de téléassistance réside donc dans le difficile équilibre à trouver entre fournir un lien sécurisé et s’ouvrir aux possibilités offertes par les technologies actuelles de communication.
Claude MORDELET conclura à ce sujet « qu’il faut faire attention aux nouvelles technologies : les personnes âgées ne sont pas un laboratoire, il faut tenir compte des facultés d’adaptation des personnes dépendantes, les TIC doivent en ce sens être utilisées à titre préventif » et pas forcément pour transmettre des demandes d’assistance urgentes.
Cet article a été publié par la Rédaction le