La Loi Grand âge et autonomie faisait partie des promesses de campagne fortes annoncées par le président de la République Emmanuel MACRON. Cependant, depuis sa présentation en automne 2019, cette réforme est constamment repoussée. Malgré les promesses du gouvernement, les acteurs du secteur sont inquiets pour l’avenir.
Le 14 janvier 2021, le porte-parole du Gouvernement Gabriel ATTAL, s’exprimait sur un nouveau report de la Loi Grand âge et autonomie. Une annonce confirmée par la ministre déléguée à l’autonomie, Brigitte BOURGUIGNON, le 20 janvier lors du 13e colloque national de la FNADEPA. Cependant, elle a affirmé que cette loi serait appliquée « avant la fin du quinquennat, mais après la crise sanitaire ». Une affirmation qui ne rassure pas les professionnels.
Les réformes autonomie et le Cinquième risque n’aiment décidément pas les crises…
Flash back sur le cinquième risque, lancé pour la première fois sous la présidence de Nicolas SARKOZY. Après de nombreuses concertations et non moins nombreux rapports, c’est la crise économique qui a suivi le krach boursier de l’été 2011 qui a eu raison de la réforme Cinquième branche Risque dépendance…
Aujourd’hui c’est la crise sanitaire Covid-19 qui annule reporte le lancement de la Loi Grand Age et Autonomie… Report en effet car Brigitte BOURGIGNON l’affirme : « La réforme du #GrandÂge et de l’#Autonomie est sur les rails. Elle montera en puissance toute cette année et reste une priorité de ce quinquennat. »
Un avenir sombre du point de vue des professionnels du secteur
Cette fois-ci, rares semblent être les professionnels qui croient aux déclarations du Gouvernement. Ils étaient déjà sceptiques lors de l’allocution de Gabriel ATTAL : « Ces deux réformes restent à l’agenda de ce quinquennat dès lors que la situation sanitaire nous permettra de les reprendre. Les Français comprendront bien que notre boussole, c’est la gestion de la crise sanitaire. »
Face aux déclarations de la ministre Brigitte BOURGUIGNON, ils semblent perdent espoir : « Il n’y aura pas de loi avant la présidentielle« , regrette Laurent Vachey, auteur du rapport sur la 5e branche. Pour tous, au vu du calendrier parlementaire déjà très chargé, il semble quasiment impossible que le texte soit voté avant la fin du mandat d’Emmanuel MACRON.
De leur côté, l’AD-PA et ses représentants Pascal CHAMPVERT et Romain GIZOLME, martellent que « le Président MACRON doit confirmer la loi Autonomie au plus vite« . Et de poursuivre « Bien entendu la pandémie occupe les esprits sur des mesures de court terme mais elle rend d’autant plus essentielle la mise à l’étude rapide et le vote d’une loi Autonomie attendue depuis de très nombreuses années. »
D’ailleurs, dans le cadre du plan de relance, la création de centaines de milliers d’emplois à domicile ou en établissements pour rattraper les retards français sera un élément majeur pour le rétablissement de l’économie nationale.
En attente de la loi : la mise en place d’un plan de relance
Un plan de relance est à ce stade envisagé pour permettre aux professionnels du secteur d’aborder plus sereinement l’avenir et surtout de pouvoir patienter jusqu’à la fin de la crise sanitaire. Une façon de ne pas oublier la Loi en devenir malgré son report.
La loi reste d’actualité et une concertation avec le secteur est prévue ce trimestre pour finaliser l’écriture du projet de loi, mais on peut aussi faire beaucoup de choses en dehors de la loi, notamment dans le cadre du plan de relance et du plan métiers sur lequel nous travaillons avec Michel Laforcade.
Virginie Lasserre, directrice générale de la cohésion sociale
L’objectif fixé est donc de développer un plan de solidarité grand âge avant le printemps. Cette nouvelle stratégie est dans la continuité de la campagne de recrutement des métiers du grand-âge de novembre dernier. Pour rappel, « 80 % de 43 000 offres d’emploi ont été pourvu« , d’après Virginie Lasserre.
Cette dernière a aussi déclaré être focalisée sur la création de « diplômes et de certifications pour améliorer les passerelles et rendre les métiers plus attractifs« . Un plan de relance donc qui pourrait permettre d’aider le secteur en attendant la prise en charge par le gouvernement de la Loi Grand âge et autonomie.
Cet article a été publié par la Rédaction le