Rester mobile et autonome participe au bien-vieillir. Cependant, les plus âgés doivent souvent renoncer à la mobilité, ou se faire assister. Ainsi, la quasi-totalité des aidants (93 %) doit assurer une aide à la mobilité. En cause : l’inadaptation de certains transports, la crainte de se blesser ou de blesser autrui… Avec pour résultat un isolement progressif de la société. Pourtant, des solutions existent, et contribuent donc à ce qu’on appelle la Silver Mobilité.
Rester mobile pour éviter l’isolement
Le maintien de l’autonomie et des liens sociaux ne peut se concevoir sans mobilité. Or, avec l’avancée en âge, les seniors connaissent des difficultés à se déplacer. Ils sont sujets à un risque d’isolement réel, d’ailleurs, le « rayon de vie » diminue fortement après 75 ans.
L’étude « La mobilité des seniors en France » menée par Auxilia – Laboratoire de la Mobilité inclusive – est révélatrice. Près d’un senior sur trois ne sort pas de chez lui tous les jours. 44 % des 75 ans et plus déclarent être gênés pour se déplacer. Plus préoccupant encore, 25 % des 75 ans et plus, vivant hors périmètre des transports, n’effectuent aucun déplacement de toute la semaine.
De plus, ce sont seulement 6% des seniors qui bénéficient d’une aide à la mobilité, et il s’agit principalement de conseils. Or les seniors appréhendent difficilement un espace urbain qui ne cesse de s’étendre et de se complexifier. Il demeure nécessaire de coordonner différents services et dispositifs. L’objectif est de permettre aux seniors de conserver leur indépendance aussi longtemps que faire se peut.
Les seniors utilisent très peu le vélo et les transports en commun, craignant de se blesser. A partir d’un certain âge, un véritablement renoncement à la mobilité s’opère : la mobilité inversée – le fait de faire venir au domicile les biens et services – doit être favorisée et accompagnée.
« La mobilité des seniors en France » Principaux enseignements de l’étude
26% de la population a plus de 60 ans
La proportion des 75 ans et + aura doublé en 2060 : 23,6 millions de seniors en France
Le rayon de vie diminue fortement après 75 ans, passant de 17 km parcourus par jour à 8 km.
54% des piétons tués sont des seniors
30% de seniors ne sortent pas de chez eux pendant 24h d’affilée
44% des 75 ans et plus déclarent des gênes pour se déplacer
Seulement 6% des seniors bénéficient d’une aide à la mobilité
93% des aidants assurent une aide à la mobilité
70% des aidants souhaiteraient bénéficier de plus d’informations sur la mobilité
La mobilité inversée : une solution à distance
Anticiper le vieillissement c’est aussi s’appuyer sur des opportunités. La mobilité inversée est l’une d’entre elles. Elle s’appuie sur les possibilités offertes par le numérique (télémédecine, achats dématérialisés, livraisons), outil au service de l’autonomie et du maintien à domicile des seniors, population la plus exposée à la fracture numérique.
Ainsi, il importe d’encourager les seniors à s’équiper et à maîtriser les outils numériques pour lutter contre l’isolement. D’autres solutions, comme inviter les seniors à participer aux projets d’aménagement des territoires pour mieux prendre en compte leurs besoins, ou encore développer le transport accompagné comptent parmi de nombreuses recommandations pour une mobilité plus accessible aux seniors.
Voiture autonome : où en sommes-nous ?
En 2024, la voiture autonome continue d’évoluer, mais le chemin vers une véritable autonomie reste semé d’embûches. Alors que de nombreux constructeurs intègrent désormais des systèmes de conduite autonome de niveau 2 SAE dans leurs modèles, les niveaux supérieurs peinent à se démocratiser.
De la voiture autonome Tesla aux robotaxis : des innovations qui font débat
Tesla poursuit sa stratégie de conduite autonome en perfectionnant son Autopilot de niveau 2 pour fonctionner même en milieu urbain, se passant de LiDARs au profit d’un système basé uniquement sur des caméras. Bien que cette méthode permette une large diffusion de sa technologie, elle est aussi critiquée pour ses limites en termes de sécurité.
Des entreprises comme Waymo, filiale d’Alphabet, ont déployé des services de taxis autonomes dans des villes américaines telles que Phoenix, San Francisco, et bientôt Los Angeles. Toutefois, d’autres acteurs comme Cruise, filiale de General Motors, ont rencontré des difficultés majeures après des accidents mettant en lumière les failles de leurs systèmes.
Sécurité : encore des efforts à fournir
Bien que certaines études montrent que les voitures autonomes pourraient réduire considérablement les accidents, il reste difficile d’établir une comparaison juste avec la conduite humaine. Les entreprises continuent d’améliorer leurs technologies pour offrir une sécurité maximale, mais l’objectif d’une conduite totalement autonome (niveau 5) demeure lointain.
2024 marque une année de transition pour la voiture autonome. Si les systèmes de niveau 2 sont devenus courants, l’adoption des niveaux supérieurs reste un défi technologique et réglementaire majeur. La route vers une autonomie totale est encore longue, mais les progrès se poursuivent.
En attendant les voitures autonomes
Lorsque l’on avance en âge, l’usage de la voiture est un moyen pour continuer à être autonome. Néanmoins, les capacités physiques et cognitives déclinent (baisse de la vue, de l’audition, raideurs articulaires, temps de réaction plus long…). Il peut ainsi devenir difficile voire impossible de conduire, phénomène aggravé par la prise de certains médicaments.
L’enjeu pour les industriels automobile français est d’innover dans les champs de la mobilité des personnes âgées. Pour cela les véhicules doivent s’adapter au vieillissement. Il faut ainsi et avant tout sécuriser les véhicules, faciliter leur utilisation par les seniors. Les représentants des transports publics pourront également réfléchir à des solutions adaptées au travers de ce « Hub ».
Selon une étude américaine publiée dans la revue « The Journal of Gerontology: Social Science », le fait d’arrêter de conduire contribuerait à accroître l’isolement social des seniors. Une modification des habitudes ou le choix d’un véhicule adapté permettent de ne pas interrompre la conduite automobile prématurément, en attendant l’émergence des voitures autonomes…
Aujourd’hui, différents dispositifs permettent de favoriser la mobilité des seniors. Certains tiennent de l’aménagement urbain, en réintroduisant plus de bancs dans les villes par exemple. D’autres s’appuient sur des équipements (fauteuils roulants électriques, rolator, scooters et vélos électriques…), sur des services d’aide à la mobilité (taxi spécialisé individuel ou collectif, chauffeur privé, co-voyage solidaire…) ou encore sur des nouvelles technologies, comme les voitures autonomes ou la géolocalisation.
Les entreprises de transports en commun proposent également des services gratuits d’accueil et d’accompagnement en gare ou dans les aéroports pour les plus âgés, tout en travaillant quotidiennement à leur meilleure accessibilité.
Répondre à la problématique du dernier kilomètre
Malgré les prototypes d’exosquelettes promettant, pour demain, de pallier une déficience physique, une problématique reste encore pour de nombreuses années sans réponse, celle du dernier kilomètre : c’est-à-dire la distance entre le point d’accès aux transports et le domicile.
Que se passe-t-il entre le domicile et l’arrêt de bus, ou la gare, ou le centre-ville, ou même le RDC de l’immeuble ?
La révolution des transports et de la mobilité ne pourra se faire sans une approche globale de l’urbanisme. Il est par exemple nécessaire d’augmenter les taux d’équipement en ascenseur dans les immeubles pour accompagner les besoins grandissants en mobilité des seniors et de l’ensemble des citoyens. La mobilité verticale est désormais au coeur de nos vies urbaines. Elle permet d’exploiter de nouveaux espaces et contribue à limiter l’étalement urbain. Elle joue également un rôle sociétal, en favorisant l’intégration des personnes âgées et en facilitant le quotidien de chacun.
Pass Navigo Annuel Senior
Le nouveau pass Navigo à moitié prix et sans conditions de ressources à destination des seniors est disponible depuis le 1er novembre 2020 ! Initiative de la région Île-de-France, ce passe d’une valeur de 44,40€ par mois au lieu de 88,80€ permettant à plus de 1 million de Franciliens de voyager de manière illimité sur tous les réseaux publics d’Île de France.
Ce pass, payé par prélèvement automatique mensuel propose un forfait Toutes Zones. Pour en bénéficier, les usagers doivent remplir deux conditions :
Avoir 62 ans et plus
Etre sans activité professionnelle ou exercer une activité strictement inférieure à un mi-temps.
Zoom sur les services de la SNCF pour favoriser la mobilité des seniors
La SNCF propose deux services qui facilitent la mobilité des seniors :
Le service « Bagages en Point Relais », qui permet de déposer par avance ses bagages en Point Relais, et de les récupérer dans un autre point relais une fois arrivé à destination.
Le service « Domicile-Train » permet de bénéficier d’un accompagnement personnalisé du domicile jusqu’à bord du train.
Et à l’étranger ?
Au Danemark, le projet « Cycling without Age »
Au Danemark, on peut croiser des personnes âgées transportées par des volontaires locaux grâce à des bicyclettes spéciales : il s’agit du résultat d’un projet intergénérationnel « Cycling without Age ». Né en 2012, il vise à améliorer le confort de vie des seniors en apportant une réponse aux problématiques de mobilité en milieu urbain.
Au Japon : Le « Senior Citizen Mark »
Au Japon, le Senior Citizen Mark est un autocollant apposé sur les véhicules des automobilistes seniors qui invite les autres conducteurs à adopter une conduite attentive à l’égard de leurs aînés. Une démarche qui serait en France considérée comme trop stigmatisante…
Transports en commun et mobilité des seniors : une logique qui doit évoluer
Si les transports en commun sont un moyen plus économique et plus écologique pour se déplacer, ils ne sont pas toujours accessibles aux personnes âgées et demeurent parfois inégalement répartis dans les quartiers.
La loi Accessibilité du 11 février 2005 prévoit de rendre accessible toute la chaîne du déplacement (aménagement de voiries, accès aux gares, transports en commun…), l’objectif est de permettre aux personnes à mobilité réduite de pouvoir se déplacer de manière continue, sans rupture.
Comme nous l’avons constaté lors du 20e anniversaire de cette loi, il reste encore beaucoup à accomplir pour bâtir un monde véritablement accessible à tous, sans distinction d’âge ou de capacité. Personne ne devrait se sentir exclu de la société en raison d’un handicap, quel qu’il soit.
Repères
Le rayon de vie diminue fortement après 75 ans, passant en moyenne de 17 km parcourus par jour à 8 km.
Depuis le 1er juin 2018, plus de 200 000 personnes âgées de plus de 65 ans bénéficient de la gratuité intégrale du titre de transport en commun à Paris, sous condition de ressources.
65 % des Français considèrent que la capacité à pouvoir se déplacer facilement est indispensable pour la qualité de leur vie quotidienne (Laboratoire de la Mobilité inclusive).
Les 65 ans et plus représentent 20% des automobilistes en France et 77 % des Français souhaitent un contrôle obligatoire pour les seniors au volant (sondage IFOP).
Nous utilisons des technologies telles que les cookies pour étudier et améliorer l’expérience de navigation de ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines fonctionnalités et caractéristiques.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.