[Dossier France Stratégie] Jeunesse, vieillissement : quelles politiques ?

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Après avoir recueilli les contributions citoyennes et les interventions dans le cadre d’un débat public le 19 mai 2016, France Stratégie dresse un consensus assez large sur l’état des lieux de la situation des jeunes comparée à celle des seniors.


Jeunes : une situation compliquée

Aujourd’hui, la situation des jeunes adultes est quelque peu difficile (chômage, précarité, difficulté d’accès au logement, peu d’indépendance financière…). Le sort des jeunes s’améliore par rapport à celui des générations précédentes mais se détériore par rapport à celui des seniors. Cette tendance résulte d’un certain nombre de choix collectifs :

  • un fonctionnement du marché du travail peu favorable aux nouveaux entrants,
  • des dépenses publiques concentrées sur les aînés,
  • une large couverture publique en matière de santé et de retraite.

> Consulter le rapport de France Stratégie

Jeunesse et vieillissement : des évolutions observées

Par le passé, la pauvreté touchait davantage les personnes âgées que les jeunes. Aujourd’hui, la situation inverse se produit. Dans leur ensemble, les évolutions observées depuis la fin des années 1970 suggèrent un déplacement des ressources le long de l’échelle des âges.

Elles résultent notamment de l’allongement de la durée des études ou encore d’un niveau de vie moyen des retraités qui a dépassé celui de l’ensemble de la population…

Le patrimoine est également de plus en plus concentré entre les mains des plus âgés. L’accompagnement des transitions vers l’âge adulte reste du principal ressort des solidarités familiales.

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Des conditions difficiles d’entrée dans l’âge adulte

Un niveau de vie qui décroche par rapport à celui des plus âgés

Si les jeunes d’aujourd’hui ont une situation plus favorable que les générations précédentes, leur situation s’est dégradée par rapport à celle des plus âgés. En effet, la situation financière relative des jeunes s’est progressivement dégradée parallèlement à l’amélioration de la situation des retraités depuis le début des années 1970.

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Une insertion dans l’emploi plus difficile, surtout pour les moins diplômés

Les difficultés d’accès à l’emploi constituent le risque majeur que rencontrent les jeunes adultes. Parmi les 15-24 ans en emploi, seulement 3 jeunes sur 10 bénéficient d’un CDI à temps plein, ce qui rend plus difficile leur accès au logement ou au crédit.

Un accès relativement rapide au logement, au prix d’un effort important

Si l’accès à l’emploi est problématique pour les jeunes Français, l’accès à un logement indépendant se fait à 23,5 ans en moyenne, soit plus tôt que dans les autres pays européens (moyenne de 26,3 ans).

Par ailleurs, les conditions de logement des jeunes ménages sont en outre plus précaires que celles des plus âgés : le taux de surpeuplement est dix fois plus élevé pour les ménages dont la personne de référence a entre 18 et 39 ans (16,7 %) que pour ceux dont la personne de référence a plus de 65 ans (1,6 %).

De fortes inégalités au sein de chaque classe d’âge

Hétérogène en termes de niveau de vie, la situation de chaque classe d’âge l’est aussi selon d’autres dimensions. Des disparités existent parmi les retraités en matière de santé, d’autonomie et d’espérance de vie, de patrimoine… et parmi les jeunes en matière d’accès au diplôme, à l’emploi, au logement.

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Des choix collectifs peu favorables aux jeunes ?

Un fonctionnement du marché du travail défavorable aux nouveaux entrants

Au cours des 30 glorieuses (1945-1974), la demande de travail et l’embauche à salaire croissant permettaient de satisfaire les intérêts à la fois des travailleurs en place et des nouveaux salariés entrant sur le marché du travail. Le changement de régime de croissance s’est plus qu’ailleurs opéré au détriment des plus jeunes. Le risque de chômage et la précarité croissante de l’emploi se sont concentrés sur les nouveaux entrants.

Des dépenses publiques de plus en plus concentrées sur les âges élevés

L’effort de la France est de plus en plus concentré sur les plus âgés. Si l’on fait la somme des dépenses de protection sociale et d’éducation, les plus de 60 ans recevaient en 2011 l’équivalent de 17 % du PIB contre 11 % en 1979, soit une augmentation de 50 %, alors que les dépenses consacrées aux moins de 25 ans étaient stables à 9 % du PIB. Si l’on s’intéresse à ce que chacun reçoit individuellement, les choses sont plus nuancées.

Ce sont toujours les plus âgés pour lesquels les dépenses, rapportées au PIB par tête, augmentent le plus (+ 10 points), mais la progression est aussi nette chez les 18-24 ans (+ 8 points). En revanche, elle est plus faible pour les 25-29 ans (+ 4 points) et surtout pour les moins de 18 ans (+ 2 points). La concentration accrue des dépenses publiques tient donc en bonne partie à la progression de la proportion des plus de 60 ans dans la population.

Une couverture des jeunes qui s’opère en marge de la protection sociale

La faiblesse des dépenses de protection sociale consacrées aux jeunes s’explique en grande partie par des besoins inférieurs à ceux des plus âgés, en matière de santé notamment, sans parler des pensions de retraite. Elle s’explique aussi par une insuffisante adaptation de notre système aux évolutions de l’entrée dans la vie adulte depuis le début des années 1980.

Des évolutions démographiques qui nécessitent d’importants ajustements

Il n’y a rien d’anormal à ce que les plus âgés absorbent une part plus importante des dépenses de protection sociale, puisque les besoins en santé et en revenus de remplacement se manifestent principalement à cet âge et que les retraites sont la contrepartie de cotisations passées.

Néanmoins, la générosité de notre système de protection sociale a beaucoup reposé par le passé sur un contexte démographique exceptionnel et plus récemment sur un recours de plus en plus systématique aux déficits. Le vieillissement démographique rend la poursuite de cette tendance difficile soutenable pour les années à venir.

Source : France Stratégie


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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