En France, les modes de vie des seniors ne cessent d’évoluer. La transition démographique et l’évolution de notre société mènent à changer les tendances de fond : les aînés divorcent davantage, et se marient davantage, ils deviennent parents de plus en plus tard ou encore s’adonnent à des pratiques sexuelles plus décomplexées que dans le passé…
Mariages, divorces… des modes de vie qui évoluent
Le mariage a évolué au fil du temps, puisque selon l’Insee, les plus de 60 ans étaient 13 173 à se marier en 2014, contre 8 300 en 2004.
En outre, selon l’Institut national des études démographiques (Ined), en 2014, 13 947 hommes âgés de 60 ans et plus ont divorcé, soit une hausse de 58 % par rapport à 2004. Les femmes, quant à elles, étaient 8 824 à passer devant le Juge des affaires familiales en 2014 (augmentation de 53% par rapport à 2004).
Les spécialistes s’accordent sur diverses explications : l’allongement de la durée de vie, l’indépendance des femmes, ou les changements majeurs dans la vie quotidienne (départ des enfants, passage à la retraite…).
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Quand l’industrie des rencontres s’empare des seniors
Il n’est donc pas rare que l’on se retrouve célibataire passé 50 ans, des suites d’une séparation, d’un divorce ou encore d’un deuil.
Pour les aînés, les occasions de rencontrer de nouvelles personnes ne sont finalement pas si restreintes que l’on pourrait croire, notamment grâce à Internet, qui offre la possibilité de faire des rencontres plus simplement, à un âge où le cercle relationnel se rétrécit de plus en plus.
En effet, l’industrie des sites de rencontres n’est pas l’apanage de la jeunesse et tend de plus en plus à cibler les seniors, à l’instar de sites spécialisés (Quintonic, Disons-Demain…).
Vers une sexualité décomplexée des seniors
Bien que la logique du « Carpe Diem » incite certains à profiter au maximum de ce que la vie a à leur offrir, d’autres vivent le regard porté par la société sur les seniors sexuellement actifs comme un véritable obstacle.
En effet, les stéréotypes âgistes représentent toujours un obstacle dans l’expression de la sexualité de certains seniors ; ils rapportent que leurs interrogations et inquiétudes quant à leur santé sexuelle sont fréquemment ignorées par les professionnels de santé. D’autres racontent que leurs enfants adultes ou des employés de résidence portent un regard négatif sur leur mode de vie.
En dépit de ce regard négatif de la société, des voix commencent désormais à s’élever contre le tabou attaché à la sexualité des seniors ; en 2015, un cliché du photographe Jean Maley montrant deux seniors en train de faire l’amour avait ainsi su faire parler de lui.
Vieillissement et seniors LGBT
Le vieillissement demeure parfois un sujet tabou parmi les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Passé 60 ans, certaines d’entre elles se sentent contraintes de cacher leur sexualité et se retrouvent de ce fait progressivement mises à l’écart.
Afin de lutter contre cet isolement, le collectif Gay&Grey a récemment mis en place une ligne d’assistance téléphonique, où des bénévoles assurent l’accueil téléphonique.
Si elle demeure en grande partie invisible, l’homosexualité des seniors s’immisce doucement dans l’espace public. En 2014, l’ex-Ministre Michèle Delaunay avait d’ailleurs réclamé l’ajout d’une clause de protection des droits des personnes LGBT vieillissantes à la loi ASV.
L’amour en EHPAD : comprendre et gérer les situations
La question des sentiments et celle, sous-jacente, de la sexualité des personnes âgées en EHPAD, fait débat. C’est une réalité : des couples se créent en EHPAD. Quand certains y voient du positif, d’autres sont plus réticents, à l’instar des professionnels, des aidants ou des familles.
Si elle ne saurait être remise en cause, la sexualité des personnes âgées en établissement suscite néanmoins légitimement un certain questionnement d’un point de vue juridique.
Le droit au respect de l’intimité s’applique dans le cadre de l’EHPAD mais le cœur du problème est de savoir comment réellement reconnaître et mettre en œuvre ce droit, tout en s’assurant du consentement, de la sécurité des résidents, du respect des affaires familiales et de la confidentialité.
« Frappez avant d’entrer ! »
Alors que certains EHPAD français proposent des pancartes à disposer sur la poignée de la porte signifiant leur désir de « ne pas être dérangé », comme dans un hôtel, au Québec, il existe des « chambres d’amour », réservées aux couples, garantissant une parfaite intimité aux résidents.
D’autres établissements, enfin, mettent à disposition de leurs résidents des moyens contraceptifs.
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Cet article a été publié par la Rédaction le