Alimentation et Alzheimer, les bonnes pratiques au quotidien

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Entre 750 000 et un million de personnes seraient atteintes de la maladie d’Alzheimer en France. Aujourd’hui, si le diagnostic est plus simple et plus fiable qu’autrefois, une personne atteinte de la maladie a besoin d’un accompagnement durant la prise des repas.
Le repas se veut être un moment de détente mais l’aidant peut rencontrer certaines difficultés puisque la personne aidée ne voudra pas nécessairement manger ou encore n’arrivera pas à se servir de ses couverts.
Comment rendre la prise de repas agréable ? Quels sont les aliments à privilégier et ceux à éviter ?
Les conseils nutrition pour les malades d’Alzheimer.

mémoire

Comment gérer la prise des repas pour les malades d’Alzheimer

Avant de s’intéresser au contenu des assiettes, il est important de souligner que la prise des repas peut être un moment délicat à gérer pour quelqu’un qui s’occupe quotidiennement d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Face à certaines difficultés, le repas peut devenir un moment angoissant de la journée : la personne oublie de manger, ne sait plus se servir de ses couverts, pense avoir déjà pris son repas. Il se peut aussi que la personne oublie de boire, qu’elle ne réalise pas qu’elle a soif. Il faut donc être vigilent pour éviter la déshydratation, et pas seulement en cas de risques de forte chaleur ou de canicule.

Voici quelques conseils pour favoriser la prise de repas d’un malade:

  • Les repas doivent être pris dans une ambiance sereine : la personne doit être concentrée sur son assiette. Il faut lui proposer un environnement calme en éteignant la télévision et la radio par exemple.
  • Ne laissez que le minimum sur la table : seuls les couverts doivent être posés sur la table.
  • Vérifiez la température du plat.
  • Servir un aliment à la fois.
  • Prendre son temps, mâcher correctement les aliments et si besoin envisagez l’usage d’une assiette chauffante.
  • Ne laissez pas la personne prendre ses repas seule et prenez vos repas en même temps qu’elle.
  • Toujours inciter à goûter, mais ne pas forcer.

Garder un maximum d’autonomie

Il faut également faire en sorte que la personne reste indépendante dans la prise de ses repas :

  • Privilégiez les recettes qui se mangent avec les doigts, la « finger food ». Les malades d’Alzheimer peuvent rencontrer des
    difficultés pour se servir d’un couteau, d’une fourchette ou d’une cuillère.
  • Evitez de remplir les verres à ras bord (seulement à moitié), utilisez des pailles et servez les aliments dans des bols larges plutôt que dans des assiettes plates.
  • Montrez les gestes à réaliser pour que le malade conserve un maximum d’autonomie.

Le choix des aliments pour prévenir et ralentir la maladie

Notre alimentation peut-elle prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer ? Différentes études ont évoqué cette possibilité.
Depuis peu, l’intervention nutritionnelle apparaît comme une véritable stratégie de prévention de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs ont constaté que les patients présentaient des carences en vitamines A, B12, C, en oméga 3 et en sélénium. Il faut donc réduire ces carences pour ralentir l’évolution de la maladie, voire empêcher son apparition en administrant ces vitamines et minéraux avant le développement des lésions.
Pour combattre le processus de vieillissement du cerveau qui contribue à la maladie d’Alzheimer, voici de bonnes pistes de stratégie nutritionnelle préventive qui méritent d’être considérées.

Les aliments pour prévenir la maladie 
d’Alzheimer :

  1. Aliments riches en folate : Epinards, haricots, avocats, lentilles, oranges, bananesvegetables-331638_640
    > Les médecins savent depuis longtemps que la carence en folate entraîne des difficultés à effectuer certaines tâches cognitives.
  2. Poissons gras, noix et huile d’olive
    > Selon les résultats d’études récentes, ces aliments contribueraient à diminuer le risque de maladie d’Alzheimer. Une seule portion de saumon, hareng ou thon blanc par semaine suffirait à retarder de 10% le déclin des facultés cognitives.
  3. Aliments riches en vitamines C et E : Brocoli, Fraise, Amande
    > Les aliments riches en antioxidants neutralisent les radicaux libres et diminuent le risque de la maladie.
  4. Aliments ou boissons riches en flavonoïdes : Pomme, myrtilles,canneberge, pamplemousse, asperge, choux de Bruxelles, chou, ail, oignons, thé vert
  5. > Des chercheurs ont observé que les sujets qui buvaient du jus de fruits ou mangeaient des légumes trois fois par semaine voyaient diminuer leur risque de maladie d’Alzheimer. 
  6. Le Cari en poudre
    > En Inde, le taux de malades d’Alzheimer est plus faible que dans plusieurs pays occidentaux. Il se peut que le curcuma qui entre dans la composition de la poudre de cari y soit pour quelque chose. Cette épice renferme de la curcumine, substance qui lui donne sa couleur jaune et qui s’est révélée être un puissant composé antioxydant, anti-inflammatoire et anti-amyloïde.
  7. Le Vin Rouge (avec modération, bien sûr !)
    > Des chercheurs français ont fait la preuve que la consommation de trois verres de 125 ml de vin par jour diminuait le risque de maladie d’Alzheimer de 75%. Ceci dit, nous recommandons de ne prendre pas plus qu’un verre par jour pour les femmes, deux verres pour les hommes.

Aussi, selon une étude effectuée auprès de 500 000 personnes et parue dans le BMJ, British médical journal, en Septembre 2008, le régime crétois réduirait de 13% le risque de développer une démence de type Alzheimer.

Pour les plus gourmands, car rappelons-le la prise de repas doit rester avant-tout un plaisir, ne vous privez pas de chocolat. D’après des chercheurs de l’Université Harvard et de la compagnie Mars Incorporated, il est conseillé d’opter pour du chocolat noir fort en cacao (72 ou 80%) afin de bénéficier du maximum de flavonoïdes.

Les bienfaits du  Café

Plusieurs études réalisées ont démontrées que la caféine pouvait réduire les risques de développer la maladie.
Pour corroborer ces études, un essai pilote actuellement envisagé . Il sera mené sur deux groupes de 70 patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade très précoce et consommant 100 à 150 mg de caféine par jour (l’équivalent de 2 à 3 tasses de café expresso).

« Le but de cette étude est d’établir la preuve du concept sur la base de l’imagerie cérébrale » précise David Blum, chercheur à Lille. Le financement de projet, qui doit être mené en collaboration avec le Pr. Florence Pasquier, responsable du CMRR du CHRU de Lille et le  Pr Philippe Amouyel, directeur de la Fondation Plan Alzheimer à Lille, doit encore être sécurié. 800.000 euros sont encore nécessaires pour le mener à bien.

 

Que faire en cas de perte de poids ou d’appétit ?

L’objectif nutritionnel est de prévenir la survenue de la dénutrition en incitant les personnes à conserver une alimentation variée et équilibrée. Il va sans dire que la prise en charge nutritionnelle sera personnalisée en fonction des goûts et habitudes de chacun et ce, dès que la maladie est installée.

En cas de perte de poids ou d’appétit, il faut fractionner l’alimentation et enrichir les préparations.

Pour enrichir les préparations, pensez aux oeufs, jambon, beurre, lait en poudre, lait concentré, fromage râpé, ou encore poudres de protéines en pharmacie… à intégrer dans les préparations culinaires comme les flans, la béchamel, les quiches, les soufflés, les gratins, les légumes farcis, les lasagnes, la crème pâtissière ou anglaise, le riz au lait, la semoule, le pudding, les milk-shakes…

Pensez également aux produits homogénéisés pour les enfants, aux mélanges nutritifs du commerce (crèmes, potages, jus de fruits) ou encore aux préparations mixées. Plus la déambulation est fréquente, plus l’augmentation des dépenses énergétiques est importante.

Enfin, si la personne ne termine pas ses plats, manifeste un dégoût pour la viande, repousse ou crache ou joue avec la nourriture, mange des produits non comestibles…ce sont autant de signes qui doivent vous alerter. Tout trouble du comportement alimentaire nécessite de la disponibilité, de la patience. Il faut savoir s’adapter.


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Cet article a été publié par la Rédaction le

7 réflexions sur “Alimentation et Alzheimer, les bonnes pratiques au quotidien”

  1. super papilon 26

    ma mère a en plus de cette maladie, un ulcère à l’estomac et elle a eu une hépatite ;de ce fait peut -on,suivre tous vos conseils alimentaires

  2. HAMLA BACHIR

    MERCI DE NOUS INFORMER .C’EST BIEN GENTIL.
    J’AI MA MÈRE ATTEINTE DE CETTE MALADIE DEPUIS UNE ANNÉE.
    ELLE PERD L’ APPÉTIT
    DANS L’ATTENTE DE LIRE VOS NOUVELLES MERCI BEAUCOUP..

  3. Hebert Morgane

    Bonjour,
    On a besoin d’aide pour que ma mère puisse remanger comme avant atteint de la maladie d’Alzheimer ne veut plus manger depuis trop longtemps on ne sait plus quoi faire et les médecins nous laisse sans réponse.
    Merci beaucoup, super votre article.

  4. Je suis atteint de la maladie d’alzheimer et je me suis documenté pour tenter de trouver des solutions et d’éviter de finir ma vie comme ce fût le cas avec ma maman il y a 10 ans…
    Il m’a été recommandé de lire le livre « La fin d’alzheimer » ce que j’ai fait…
    Bien entendu, il ne va pas me sauver à terme mais au moins il va m’aider…
    Gardons espoir…

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