Dans la revue The Lancet Digital Health, des scientifiques publient une étude franco-britannique de l’Institut du Cerveau, à Paris, sur 10 pathologies pouvant annoncer l’arrivée tardive de la maladie d’Alzheimer.
Alors que la maladie touche plus de 50 millions de personnes dans le monde, elle s’annonce comme un des défis majeurs du XXIe siècle. En 2050, potentiellement plus de 150 millions de cas seront recensés, et toujours pas de traitement pour faire ralentir l’arrivée de la maladie, c’est pourquoi les scientifiques se basent plus sur de la prévention.
Afin de réaliser l’étude, les scientifiques ont récolté des données médicales auprès de 40 000 dossiers de patients issus de la base européenne THIN (The Health Improvement Network). La moitié des patients étant atteints de la maladie, et l’autre n’ayant pas contracté de maladie neurodégénérative au cours de l’étude.
10 pathologies récurrentes
Grâce à un système de modélisations informatiques, les chercheurs ont recensés 123 pathologies récurrentes. D’après ces résultats, ils ont, par la suite, identifié 10 maladies plus fréquentes chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, dans les deux à dix ans précédant le diagnostic.
Les rapprochements effectués nous ont permis de confirmer des associations connues, comme les problèmes d’audition ou de dépression, et d’autres facteurs ou symptômes précoces moins connus, comme l’arthrose cervicale ou la constipation. Cependant, nous ne rapportons que des associations statistiques.
Thomas Nedelec, chercheur de l’équipe Aramis
Parmi ces pathologies, nous retrouvons des facteurs qui sont apparus jusqu’à 15 ans avant le diagnostic de la maladie :
- le trouble dépressif majeur,
- l’anxiété,
- l’exposition à un stress important,
- la constipation,
- la perte d’audition,
- la spondylarthrose (une dégénérescence des os du cou),
- la fatigue,
- la perte de la mémoire,
- les pertes de poids soudaines,
- les chutes.
La santé mentale, une pathologie récurrente
D’après les 10 facteurs catalogués, plusieurs d’entre eux sont directement lié à la santé mentale (trouble dépressif, anxiété, stress, fatigue). De ce fait, une santé mentale fragile et perturbée peut entraîner un développement plus rapide de la maladie d’Alzheimer.
Signes avant-coureurs mais seulement statistiques
Cette étude nous dévoile des symptômes récurrents à l’approche de la maladie, cependant, ces résultats ne restent que statistiques. En effet, il n’y a pas de lien de cause à effet prouvé entre la maladie neurodégénérative et ces facteurs : les personnes à risque d’être porteuses de la maladie sont fréquemment touchées par ces pathologies.
La question demeure de savoir si les problèmes de santé rencontrés sont des facteurs de risque, des symptômes ou des signes annonciateurs de la maladie.
Thomas Nedelec, chercheur de l’équipe Aramis
Cet article a été publié par la Rédaction le