« Le métier de chauffeur VTC fascine, interroge et recouvre pleins de réalités : activité à plein temps ou activité complémentaire, métier découvert à la fin des études ou au moment de la retraite, de jour comme de nuit, etc. Il y a autant d’histoires personnelles que de chauffeurs en France. Qui sont-ils ? Comment sont-ils devenus chauffeurs ? Et pour quelles raisons ? »
Le livre « Histoires de chauffeurs » de Cécile Coumau et Fabrice Rondon, paru le 31 mai 2018, donne la parole à 6 chauffeurs seniors qui témoignent de leur changement de vie après 50 ans.
Niels, 60 ans, Paris – Dandy polyglotte
Chaussures en cuir rose, noeud papillon écossais, moustache en guidon, avec son allure de gentleman farmer, Niels ne passe pas inaperçu. Pêcheur au Danemark, peintre aux Pays-Bas, chercheur d’or en Amazonie… Pour Niels, le voyage est une drogue. Il parle sept langues étrangères et en profite pour créer des moments de complicité avec les touristes qu’il transporte. Dans son van de neuf places, Niels continue les voyages en grande province et en Europe et fait découvrir Paris le reste du temps.
Shirley, 51 ans, Paris – La “nurse” aux petits soins
Née à Brooklyn, Shirley est arrivée en France il y a 30 ans après avoir passé son diplôme d’infirmière. Après 23 ans à travailler à l’Hôpital américain de Neuilly et des problèmes de santé, Shirley ressent l’envie de mener sa vie autrement et c’est son mari qui lui souffle l’idée de devenir chauffeur avec Uber. Elle endosse rapidement le costume de chauffeur et s’éclate avec ses clients, des touristes aux jeunes qui vont faire la fête. Et parfois, l’infirmière reprend même du service pour venir en aide aux passagers qui en ont besoin.
Mohamed, 50 ans, Paris – … et 50 vies
Casquette de titi parisien, sourire vissé aux lèvres, et des histoires à revendre, Mohamed vous emmène dans tout Paris avec son système Bose intégral. De la France à l’Afrique du Sud, de mécanicien spécialisé dans l’hydraulique, à vendeur de savon bio, en passant par conducteur d’engins de chantier, Mohamed a des projets pleins la tête, mais “rouler dans la plus belle ville du monde” reste encore un privilège pour ce Lyonnais originaire de Tunisie.
Alain, 55 ans – Chauffeur de grande remise
Après des années de salariat en tant que commercial (jusqu’à Directeur commercial chez Manpower), Alain démarre son activité de chauffeur VTC (type chauffeur de grande remise) il y a 15 ans. Parmi ses fidèles, il compte des chefs d’entreprise mais aussi une vieille dame qu’il conduit tous les mardis à sa partie de bridge ; pendant un an, il a amené à Orly une petite fille dont les parents étaient divorcés ; pour sa cliente non-voyante, Alain va jusqu’à l’accompagner jusqu’à son domicile et lui ouvrir les volets.
Bruno, 60 ans – De l’aéronautique au VTC
Jeune retraité de l’aéronautique qui à 60 ans, entame une nouvelle carrière. Mécanicien monteur, mécanicien outilleur, contrôleur… Bruno a configuré, réparé, assemblé des moteurs. Il est aujourd’hui chauffeur VTC. Et après 44 ans de travail, il ne compte pas s’arrêter de si tôt.
Sophie, 57 ans, ch’ti entre Lille et Paris – De l’ambulance au VTC
Après 20 ans à tenir un commerce et un bilan de compétences, Sophie se tourne vers le métier d’ambulancier. Après une mésentente professionnelle, Sophie est tentée par la carrière de chauffeur VTC et, en tant qu’ex-ambulancière, n’a pas besoin de passer l’examen pour devenir chauffeur. Avec sa note de 4,94, la “chauffeuse” a fait son trou, douce et ferme à la fois, elle ne se laisse pas faire.
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Cet article a été publié par la Rédaction le