Malgré que plusieurs mesures ont d’ores et déjà été mises en place pour éviter la propagation de l’épidémie de COVID-19 en EHPAD, un médecin et cinq résidents d’un EHPAD ont été testés positifs dans l’Aisne. Néanmoins, mercredi 11 mars, le gouvernement a annoncé la suspension temporaire des visites en EHPAD et USLD afin de protéger nos aînés, les plus vulnérables au virus.
Un renforcement des restrictions de visite
Si certains établissements avaient d’ores et déjà été contraints de limiter ou d’interdire les visites de personnes extérieures, ces dernières sont désormais intégralement suspendues pour une durée encore indéterminée.
L’intégralité des visites de personnes extérieures à l’établissement est suspendue dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les unités de soins de longue durée (USLD)
Cette mesure, qui ne s’applique pas encore aux résidences autonomie où les visites sont seulement fortement déconseillées, devrait être « levée dès que la situation le permettra ». Néanmoins, durant que celle-ci est en place, certaines exceptions pourrons être autorisées au cas par cas par le directeur d’établissement.
L’équilibre entre éthique et sécurité menacé
Comme nous le mentionnions il y a quelque jours, bien que mises en place pour protéger nos aînés, ces mesures vont aussi bouleverser leur quotidien. Isolement, privation de libertés, perte de lien social, dépression, manque de personnel… Autant de conséquences qui viennent remettre en question cette suspension des visites.
Dans un communiqué, l’AD-PA déclare :
L’avantage est évidemment celui de limiter la propagation du virus. L’inconvénient est d’empêcher des citoyens français de recevoir des visites pendant 2 mois puisque la crise pourrait durer jusqu’au mois de mai.
La sécurité l’emporte sur l’éthique car les Français attachés à la sécurité sont enclins à faire des procès tandis que ceux qui défendent les libertés en font peu.
L’AD-PA qui est très attachée à l’équilibre entre sécurité et liberté demande qu’une réelle réflexion éthique soit menée sur ces sujets et que le Conseil Consultatif National d’Ethique soit saisi dans l’urgence.
Par ailleurs, l’AD-PA aidera ses adhérents en négociant avec l’Etat des aménagements les plus équilibrés possibles en proposant des supports de discussions avec les ARS concernant les majeurs non symptomatiques et qui ne viennent pas de zones contaminées.
C’est ainsi que l’équilibre pourra se faire pour préserver la santé physique mais aussi la santé affective de nos aînés.
Des établissements qui s’organisent pour préserver le bien-être de leurs résidents
Avant même que l’interdiction totale des visites soit annoncés, les établissements d’hébergement pour personnes âgées ont d’ores et déjà commencé à s’organiser afin de rendre moins pénibles les différentes restrictions, rassurer les résidents et préserver leur bien-être.
Au delà des affiches préventives et de la distribution de gel hydroalcoolique, on trouve par exemple la mise en place de « salles connectées » dans lesquelles les résidents peuvent échanger avec leurs proches lors de séances de visioconférences. En ce qui concerne les élections municipales à venir, des Officiers de Police Judiciaire interviendront dans certains établissements afin d’établir les procurations des résidents.
Retour sur l’allocution d’Emmanuel Macron
Le 12 mars, Emmanuel Macron s’est adressé à la nation pour annoncer les mesures à suivre pour limiter la propagation de l’épidémie. A cette occasion, le chef de l’Etat a rappelé une fois de plus la nécessité de protéger les personnes les plus vulnérables en priorité. Ainsi, ce dernier a invité toutes les personnes de plus de 70 ans à rester le plus possible à leur domicile et a demandé aux proches d’éviter au maximum les visites à leurs aînés.
Suite à ce discours, la députée de la Loire-Atlantique, Audrey Dufeu Schubert qui avait dernièrement été nommée à la tête d’une mission sur la place et l’image des aînés dans notre société déclare :
Je suis fière de l’appel du Président à la solidarité de notre Nation dans cette crise sanitaire que nous traversons. Vraiment, ce soir, nous pouvons être fiers d’avoir un système de santé basé sur la solidarité et la gratuité des soins. Nous n’avons rien à envier aux autres pays sur cet aspect et je continuerai de défendre ces principes qui aujourd’hui montrent plus que jamais leur utilité. J’ai une pensée pour l’ensemble des soignants de ma circonscription, nous allons avoir besoin d’eux et je sais que nous allons ensemble vaincre cette épidémie
Cet article a été publié par la Rédaction le