Au 31 décembre 2023, la France comptait 15,3 millions de retraités selon l’Assurance retraite et 92 % d’entre eux, selon une étude de Harris Interactive en 2022, souhaitaient rester chez eux le plus longtemps possible pour vivre une « vieillesse satisfaisante » Pour la cinquième année consécutive, Retraite.com et Silver Alliance ont établi le coût du bien vieillir à domicile pour 3 tranches d’âge : entre 65 et 75 ans, entre 75 et 85 ans ou à 85 ans et plus.
Ce baromètre vise à déterminer le coût moyen d’un panier de solutions, composé d’une vingtaine de produits et services, dont les Français de 65 ans et plus ont besoin pour vivre et bien vieillir à domicile, en fonction de leur profil (niveau d’autonomie et niveau de revenus).
Pour cette 5e édition, les variations des tarifs de 19 produits et services tels que la mutuelle, l’aide à domicile, la livraison de repas, les frais de transport ou d’équipements nécessaires à la mise en place d’un environnement sécurisé et confortable, ont été analysées pour établir le coût du bien vieillir chez soi, en dehors des dépenses contraintes (loyer, eau, électricité, alimentation). Pour chaque tranche d’âge, Retraite.com et Silver Alliance ont étudié le prix des produits et des services, de l’entrée de gamme jusqu’au premium, afin de proposer un panier moyen pour chaque niveau de revenus. Pour ce faire, près de 200 devis ont été analysés.
15 124 € par an, soit 1 260 € par mois (+ 3,65 %)
Le baromètre Retraite.com / Silver Alliance révèle qu’il faut 1260 euros par mois à partir de 65 ans pour vivre le mieux et le plus longtemps possible à domicile. Un domicile qui est souvent partagé par deux individus. À titre de comparaison, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) estimait à 2 310 € le prix moyen pour un mois en EHPAD par personne en 2023 . Un chiffre qui a augmenté de plus de 15 % en 5 ans, puisqu’il était de 2004 € en 20193 .
Cette année, comme lors des années précédentes, l’augmentation globale des tarifs a été supérieure à l’inflation avec une augmentation annuelle de + 3,65 %. Cette envolée des tarifs est de près de 20 % sur 5 ans (20,84 %) alors que l’augmentation moyenne de l’inflation est de 14,80 % et celle du SMIC de 17,06 % en 5 ans. C’est un paradoxe dans un environnement où les nouvelles technologies devraient permettre d’optimiser les prix. En revanche, à tarif équivalent, l’offre de service se trouve augmentée. C’est par exemple le cas des appareils auditifs, qui offrent un appareillage largement plus performant et miniaturisé en 2024 qu’en 2019 pour un tarif quasi équivalent.
Ludovic Herschlikovitz, Fondateur de Retraite.com
Nous sommes entrés dans une société de la longévité, conséquence du vieillissement démographique et du progrès médical, qui se caractérise par une augmentation significative des personnes âgées de plus de 60 ans, une augmentation continue de notre espérance de vie et une diminution du taux de fécondité. Ce qui doit particulièrement retenir notre attention, c’est l’augmentation conséquente du nombre de personnes âgées de 75 ans. Entre 2020 et 2030, leur effectif va croitre de 49 %, passant de 4,1 millions à 6,1 millions alors que notre système de prise en charge est déjà en pleine tension. Ainsi, dans un environnement incertain, parfois opaque sur le budget à prévoir pour bien vieillir chez soi, notre étude permet d’avoir une idée plus précise des coûts à anticiper pour ses vieux jours.
Benjamin Zimmer, Directeur délégué associé de la Silver Alliance
L’envolée des tarifs des mutuelles a été particulièrement forte en 2024 avec plus de 9 % d’augmentation en un an (données de notre baromètre). Cette augmentation est significative également pour les services à la personne, ce qui s’explique par un environnement de revalorisation des salaires, engendrant une augmentation des coûts pour les entreprises et par ricochet en partie sur les clients.
Cette inflation est donc légèrement supérieure à l’inflation générale, qui est de 3 % selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE en août 2024. Les Français, et plus largement notre société, doivent anticiper qu’ils vont devoir aménager leur lieu de vie et peut être déménager pour s’assurer la présence de services de proximité, afin de vivre le mieux et le plus longtemps possible dans un domicile qu’ils ont choisi.
Benjamin Zimmer
En analysant chaque profil de senior, le coût du bien vieillir à domicile est de :
Pour 2024, la hausse s’établit à + 3,65 % par rapport à 2024 et + 20,84 % depuis 2019.
En 2024, ce coût mensuel s’établit par profil à :
- 704 € par mois pour les 65-75 ans (vs 695 € en 2023), soit + 1,29 % par rapport à 2023
- 912 € par mois pour les 75-85 ans (vs 885 € en 2023), soit + 3,05 % par rapport à 2023
- 2 165 € par mois pour les + 85 ans (vs 2070 € en 2023), soit + 4,59 % par rapport à 2023
Sur 5 ans, l’augmentation globale de notre baromètre axé sur la comparaison de 19 services et près de 200 devis fait apparaître une hausse supérieure à l’inflation.
Plus précisément sur les postes de dépenses :
Entre 65 et 75 ans, les frais de transports (stables) restent un des principaux postes de dépenses avec des retraités encore très actifs suivis par les frais de mutuelle (+ 9 %).
Entre 75 ans et 85 ans, la santé reste encore le premier poste de dépense, avec des tarifs de mutuelles en forte hausse. L’âge avançant, les seniors ont tendance à diminuer leurs déplacements et ont de plus en plus de mal à accomplir certaines tâches du quotidien. Par conséquent, leurs frais de prestations de services à domicile (ménage, portage de repas…) sont plus élevés. Le matériel médical et de confort, tel que les cannes, fauteuils et autres produits d’aménagement intérieur, subit une hausse proche de l’inflation.
Enfin à partir de 85 ans, la dépendance et l’accès à des soins d’accompagnement (services à domicile, garde de nuit) deviennent le premier poste de dépenses. Les tarifs de certains autres services restent stables. C’est le cas des prothèses auditives ou des offres liées à l’aménagement de la salle de bain. Les tarifs de ces solutions évoluent peu grâce au 100 % santé et à de nouvelles aides comme la mise en place au 1er janvier 2024 de MaPrimeAdapt’
Focus sur les aides de l’État pour accompagner la dépendance
Ce baromètre prend en compte uniquement le crédit d’impôt sur certains services, il ne tient pas compte des autres aides publiques et privées, nationales ou locales, permettant de réduire les dépenses des solutions pour accompagner la prise en charge du vieillissement.
Ce baromètre donne aux Français des indicateurs pour qu’ils puissent anticiper des dépenses potentielles à venir lorsqu’ils vont vieillir chez eux. Ces dépenses peuvent varier en fonction des aides que peuvent obtenir les Français en fonction de leurs ressources. Si la réforme 100 % santé, mise en place début 2020, a marqué la volonté des pouvoirs publics d’améliorer l’accès aux soins pour tous et de garantir une prise en charge totale de certaines prestations (en dentaire, en optique et en aides auditives), nous pouvons souligner que l’État participe à présent au financement de l’aménagement du domicile des Français les moins aisés avec le déploiement de MaPrimeAdapt’. Cette étude apporte des éléments quantifiés qu’aucune autre étude n’a jamais révélé en France et ce depuis 5 années consécutives. Il s’agit là d’un travail important d’analyse des besoins des Français pour rester à domicile et de collecte de données permis avec l’ensemble des marques membres de Silver Alliance. »
Benjamin Zimmer
La comparaison de l’évolution des tarifs des 19 solutions analysées depuis 2020 confirme que les principaux services en baisse ou stables par rapport à 2023 sont :
- Audition
- Abonnements (téléphonie, vidéo-surveillance)
- Clubs et associations
- Garde de nuit à domicile
- Dépassement d’honoraires santé
Les principales hausses sur une année
- Mutuelle
- Transport (essence)
- Services à domicile (aide de jour, ménage, jardinage)
- Livraison de repas à domicile
- Emménagement / Déménagement
« Cette étude actualisée chaque année permet de suivre les tendances tarifaires, technologiques et sociales afin d’apporter aux Français une mesure préventive du vieillissement », conclut le fondateur de Retraite.com.
Cet article a été publié par la Rédaction le