Chine : Beijing lance une carte connectée multi-fonctions pour les seniors

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A Beijing, le gouvernement fournit aux plus de 60 ans des cartes qui lui permettent de récolter des données sur leur vie quotidienne et leurs besoins. Le but étant de mieux calculer le budget public consacré à ces derniers et d’être à même de mettre en place des services adaptés au troisième âge.

La Chine mise sur le Big data pour adapter la société au vieillissement

des seniors jouent au carte chineDans la capitale chinoise, les plus de 60 ans disposent désormais d’une carte connectée leur donnant accès à une variété de services, des transports en commun aux rendez-vous médicaux en passant par l’accès aux parcs publics. Au début de chaque mois, le gouvernement transfère 100 yuan sur la carte ; les seniors chinois peuvent également choisir de transférer des fonds supplémentaires depuis leur compte bancaire.

Le pays subit toujours le contrecoup de la politique de l’enfant unique, restée en vigueur pendant une quarantaine d’années avant d’être finalement révoquée début 2016. La population active chinoise ne cesse de diminuer tandis que celle des seniors est en plein boom, atteignant aujourd’hui les 300 millions.

Les autorités espèrent que ce système leur permettra de prévoir entre autres les pertes de mobilité, afin de mettre en place des infrastructures adaptées.

Le gouvernement se donne également pour objectif d’améliorer les soins à domicile ; la carte connectée permettra ainsi d’identifier les seniors vivant seuls, le montant de leurs revenus, ainsi que la fréquence à laquelle ils font appel à des services tels que la livraison de repas à domicile et des agents de ménage. Ce système pourrait ainsi être un bon moyen d’encourager une plus grande autonomie des seniors résidant chez eux. La question de la sécurité des données demeure cependant.

Cet outil n’est pas le seul dispositif mis en place par le gouvernement afin d’établir une meilleure gestion des ressources et adapter son budget public à sa population de 1.4 milliards d’habitants.

La Chine, leader dans l’intégration de technologies ?

Beijing n’est pas la seule ville à s’intéresser à sa population âgée ; d’autres villes chinoises ont également mis en place un système de cartes de sécurité sociale permettant d’utiliser les transports en commun et de consulter des professionnels de santé de manière gratuite.

La province de Guangdong, au sud, a également annoncé l’intégration prochaine du « big data » dans sa politique publique. Fin 2018, ce système devrait être étendu à l’ensemble des provinces de Beijing, Tianjin et Hebei et concernera 20 millions de seniors chinois, consacrant ainsi l’engagement de la Chine auprès de sa population vieillissante.

Selon Rogier Creemers, enseignant-chercheur à l’Université d’Oxford qui étudie la gouvernance des technologies en Chine, le degré d’intégration du big data dans la politique publique chinoise est inédit. Cette coordination, qui demeure impressionnante, est facilitée du fait qu’elle est orchestrée par le Parti communiste, qui se veut le seul vecteur d’unification.

Une telle initiative peut-elle voir le jour en France ?

En France, en mai dernier, la « carte mobilité inclusion » était annoncée. Destinée aux personnes handicapées, elle remplacera dès le premier janvier 2017 les cartes de priorité, d’invalidité et de stationnement. Cependant, à ce jour aucune initiative du genre n’a été mise en place pour les seniors. Qui plus est, la collecte et de la gestion des données privées est soumise à une réglementation stricte.

Alors, une carte connectée centralisant tous les services destinés aux seniors peut-elle voir le jour en France ? Qu’en pensez-vous ?


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Cet article a été publié par la Rédaction le

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