Le 5 novembre 2018 débutera à Bois-de-Céné en Vendée, la première cure destinée aux personnes de plus de 65 ans décidées à privilégier leur qualité de vie dans leurs années de longévité.
Développé avec l’appui du Gérontopôle des Pays de la Loire, le soutien de Malakoff Médéric, Humanis, Klésia, AG2R La Mondiale, de la CARSAT et de l’agence régionale Pays de la Loire, ce concept innovant a pour objet de prévenir les risques de perte d’autonomie en corrigeant ou en anticipant les « fragilités ». Jeanne et Léon, établissement d’accueil temporaire et de prévention, qui a ouvert ses portes en juin, accueille cette cure pas comme les autres.
3 semaines pour apprendre à bien vieillir
Comme une cure thermale, la cure Jeanne et Léon se déroule sur 3 semaines. La personne remplit à l’avance un questionnaire où elle décrit son état de santé et ses habitudes de vie. A son arrivée, elle bénéficie d’un bilan individualisé qui permet de définir un programme personnalisé. Celui-ci comprend un programme de base (cf. infographie) avec des activités physiques, des ateliers diététiques et numériques, des conférences dédiées à la prévention, des sorties et activités de loisirs, des séances de relaxation et bien d’autres activités, en fonction des besoins et des attentes des curistes. « La cure ressemblera à ceux qui viennent » explique le Dr Adeline Bodin, gériatre à l’hôpital de Machecoul et responsable du programme.
Sont également au programme des dépistages sensoriels. Interviendront tout au long du séjour, une diététicienne, des éducateurs sportifs, une psychomotricienne, une socio-esthéticienne, des auxiliaires de vie et des intervenants extérieurs en fonction des activités. A l’issue de sa cure, la personne effectue un bilan individualisé et des conseils personnalisés lui sont prodigués pour maintenir les bienfaits de la cure après son retour au domicile.
« Nous ne délivrons pas d’ordonnance, nous incitons les personnes à se prendre en main, une fois qu’elles ont réalisé les bienfaits de la cure. L’objectif est de rétablir un cercle vertueux : une bonne nutrition permet un regain d’énergie et donne envie de reprendre une activité physique, de sortir, et de renouer du lien social, etc. » précise le Dr Bodin.
Pour les personnes fragiles ou qui veulent anticiper leur longévité dans de bonnes conditions
Selon les études, le syndrome de fragilité touche 15 % des plus de 75 ans et près de 60 % d’entre eux sont considérés comme pré-fragiles. La fragilité s’évalue à partir de cinq critères : la perte de poids involontaire, la sensation de faiblesse musculaire, la fatigue, le ralentissement de la vitesse de marche et la sédentarité. Ces symptômes sont réversibles s’ils sont pris en charge précocement, mais peuvent augmenter le risque de chute, favoriser la perte d’autonomie et entraîner une entrée en institution s’ils ne sont pas pris à temps.
« Lorsque j’ai travaillé sur la fragilité lors de ma formation au sein de l’Executive Master de Sciences PO Politiques du vieillissement et Silver Economie, j’ai été surpris de constater que peu de solutions étaient proposées » explique Christophe Beauvais, fondateur de Jeanne et Léon. « C’est ainsi que j’ai eu l’idée de cette cure préventive afin de permettre aux gens de lutter contre la fragilité et de vivre mieux leur longévité. »
Le Dr Delphine Piolet, gérontologue et directeur de projet au Gérontopôle des Pays de la Loire a participé à l’élaboration du projet : « L’intérêt de ce programme tel que nous l’avons conçu est de proposer une approche globale de la personne et de mettre en œuvre une éducation thérapeutique qui s’occupe du bien-être physique, psychique et social. Il s’agit de redonner confiance à ceux qui ont un « coup de vieux » et leur donner les moyens de prendre en main leur bien vieillir. »
Le Professeur Gilles Berrut, Président du Gérontopôle, qui a suivi de près l’élaboration de ce programme unique au monde conclut : « C’est un projet très intéressant car il est complémentaire des dispositifs existants. Son avantage est qu’il est plus personnalisé et qu’il prévoit également un aspect social. C’est très important. »
Cet article a été publié par la Rédaction le