Benoîte Groult est décédée le 20 juin 2016 à l’âge de 96 ans, à Hyères. Féministe convaincue et engagée, mais aussi écrivaine, elle se battait également contre l' »invisibilité » des personnes âgées.
Benoîte Groult a vu passer la Seconde Guerre Mondiale et tous les combats sociaux du XXe siècle.
Née le 31 janvier 1920 à Paris, elle était la fille d’un décorateur et d’une dessinatrice de mode libérale. De nature réservée, ce n’est qu’à 35 ans, selon ses propres dires, qu’elle « naît à [elle-même].
Elle commence à écrire et s’engage dans la cause féministe, à une époque où on se moquait encore des « bas bleus », ces femmes qui s’intéressaient à la littérature. C’est en 1975 que son oeuvre la plus célèbre, Ainsi soit-elle, est publiée. Son principal message : « Il faut enfin guérir d’être femme. Non pas d’être née femme mais d’avoir été élevée femme dans un univers d’hommes« .
Changer de regard sur le vieillissement
Benoîte Groult se faisait également l’avocate des droits des personnes âgées, et notamment du droit à l’euthanasie, estimant que « le refus de la naissance choisie et de la mort choisie, c’est la même idéologie contre la liberté ». Plus que tout, elle s’indignait du refus du vieillissement dans nos sociétés, comme dans son passage, en 2010, à l’émission Hors Champs :
« En vieillissant, on devient invisible. On ne nous regarde plus dans la rue. Quand je prends le métro le soir pour rentrer, il y a des jeunes qui s’interpellent d’un quai à l’autre, et j’ai l’impression que je tomberais, ils me pousseraient sur la voie, qu’ils ne m’auraient même pas vue. Le regard s’échappe. La vieillesse n’intéresse personne. »
Pascale Boistard, Secrétaire d’État chargée des Personnes âgées et de l’Autonomie, auparavant Secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, a rendu hommage à l’écrivaine disparue :
Une grande figure du féminisme et de la littérature est décédée.
Hommage à Benoîte Groult.— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 21 juin 2016
Cet article a été publié par la Rédaction le