Une étude observationnelle prospective, menée par une équipe de chercheurs de l’INSERM et publiée dans la revue « Alzheimer’s and Dementia », conclut que les personnes âgées sous benzodiazépines à demi-vie longue ont un risque de démence (majoritairement de type alzheimer) augmenté de 60 %.
Les benzodiazépines, c’est quoi ?
Les benzodiazépines sont des molécules qui agissent sur le système nerveux central et ont des visées essentiellement anxiolytiques, hypnotiques et anticonvulsivantes .
On distingue les benzodiazépines à demi-vie longue (dont l’effet dure plus de 20h) des benzodiazépines à demi-vie courte (dont l’effet dure moins de 20h).
Alzheimer et benzodiazépines : des molécules fréquemment mises en cause
Ces dernières années, de nombreuses études ont suggéré un lien, chez les personnes âgées, entre la prise prolongée de benzodiazépine et le risque de survenue de la maladie d’Alzheimer. Ces psychotropes augmenteraient aussi le risques de chute, avec toutes les conséquences que l’on connaît (blessures, fractures, perte d’autonomie…).
Selon l’INSERM, 30% des personnes âgées en France consomment régulièrement des benzodiazépines. En analysant les donnée d’une étude de cohorte* portant sur 8 240 personnes âgées de 65 ans et plus sur une durée de 8 ans, les chercheurs ont relevé 830 nouveaux cas de démence au cours du suivi.
Or, en s’appuyant sur les données relatives aux médicaments consommés par les patients durant cette période, l’équipe de l’INSERM a montré qu’il y a un risque accru de 60% de démence chez les personnes âgées consommant des Benzodiazépines à demi-vie longue. Les patients sous benzodiazépines à demi-vie courte ne présentent, quant à eux, pas de surrisque. Les conclusions de l’étude indiquent qu’aucun autre facteur n’explique cette hausse de risque.
*étude des 3 Cités
Cet article a été publié par la Rédaction le