La crise sanitaire a permis de mettre en lumière de nombreux disfonctionnements et malaises au cœur de la société. Notamment au sein des professionnels de santé et d’accompagnement. Les aidants souffrent d’un profond mal-être, coincés entre isolement, charge mentale et physique et manque d’écoute, voire de reconnaissance. Cette enquête, réalisée par Embracing Carers et Merck, souligne la difficulté du statut d’aidant, d’autant plus pendant la crise sanitaire.
- L’indice de bien-être des aidants 2020 met en exergue l’impact considérable de la pandémie sur les aidants du monde entier, notamment au niveau de la santé physique et auprès des femmes
- Fruit d’une enquête menée entre le 3 septembre et le 27 octobre 2020 par Embracing Carers TM, une initiative mondiale soutenue par Merck, cet indice a pour objectif de proposer des solutions concrètes pour soutenir les aidants
On compte 11 millions d’aidants en France et 14 % des aidants français interrogés ne l’étaient pas avant le début de la pandémie de la COVID-19. C’est ce que révèle le nouvel indice de bien-être des aidants, une enquête de grande envergure conduite au niveau international par Embracing Carers TM 2 avec le soutien de Merck. Cette étude dresse un état des lieux des difficultés auxquelles les aidants sont confrontés depuis le début de la crise de la COVID-19.
Des responsabilités accrues pour les aidants
L’enquête internationale menée par Embracing Carers TM a permis d’interroger 9 000 aidants bénévoles dans douze pays (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne, Australie, Brésil, Taïwan, Inde et Chine).
En France, les résultats de cette enquête réalisée entre septembre et octobre 2020 auprès de 759 aidants bénévoles ont mis en lumière les changements amenés par la crise de la COVID-19 :
- La pandémie a obligé une partie des français à prendre le rôle d’aidant pour la première fois. 14 % des aidants interrogés en septembre 2020 ont commencé à assumer ces responsabilités en réaction à la pandémie.
- En moyenne, les aidants français ont déclaré qu’ils consacraient 14,6 heures aux soins par semaine avant la pandémie ; ce chiffre est passé à 18,1 heures à l’automne 2020, et les aidants prévoient qu’il augmentera encore pour atteindre une moyenne de 21 heures par semaine à l’avenir en raison de la pandémie.
- 67 % des aidants français estiment que la pandémie a rendu la dispense de soins encore plus difficile à gérer, car la situation actuelle leur impose davantage de travail et de responsabilités.
Les femmes particulièrement impactées en France
L’enquête révèle également qu’en France les femmes jouent un rôle majeur dans la prise en charge, et que celles-ci voient leur santé mentale se dégrader de façon plus marquée. En effet, 58 % des aidants français sont des femmes, et elles ont plus tendance que leurs homologues masculins à déclarer que la dispense de soins a eu un impact négatif sur leur santé émotionnelle ou mentale (à 64 % contre 55 % des aidants masculins français). Elles estiment par ailleurs plus majoritairement que la ou les personnes dont elles s’occupent comptent plus que jamais sur elles en cette période de pandémie (40 % contre 31 %).
Lorsque les hôpitaux ont demandé aux familles de venir chercher leurs proches pour libérer des lits, lorsque les infirmières et infirmiers libéraux ont été réquisitionnés, lorsque les instituts médicaux éducatifs ont fermé leurs portes, lorsque les aides à domicile n’ont pas pu passer… Les aidants ont agi comme des co-soignants. Ils ont soutenu le système de santé en accueillant leurs proches chez eux et en effectuant les gestes médicaux dont ils avaient besoin.
Claudie Kulak, co-fondatrice et directrice générale de La Compagnie des Aidants et présidente du collectif associatif JE T’AIDE
Comparativement à leurs homologues dans d’autres pays, les aidants français témoignent de l’impact que la dispense de soins a eu sur leur santé physique (56 % contre 50 %, moyenne de 12 pays) et de la détérioration de leur santé physique (49 % contre 46 %). Ils sont par ailleurs 70 % à estimer que le fait de s’occuper de quelqu’un pendant la pandémie les a épuisés plus que jamais.
Les aidants en France souhaitent être mieux épaulés par le système de santé et les pouvoirs publics. Ils sont 56 % à déclarer ne pas être suffisamment aidés par des services sociaux ou les professionnels de santé, et 55 % par les organismes d’assurance.
Une communauté en attente de soutien
Il est rare que l’on anticipe le fait de devenir aidant pour un proche souffrant d’une maladie chronique ou d’un problème de santé mentale. C’est un rôle que l’on endosse silencieusement, sans savoir quand on le quittera, ni la façon dont il risque rapidement et radicalement d’affecter finances, santé mentale, physique, et vie sociale. La plupart des aidants ne se considèrent pas comme tel. Et trop souvent, ils ne reçoivent pas l’attention et le soutien dont ils ont besoin. L’objectif de cette enquête est de valoriser ce rôle et pointer les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans leur quotidien. Il est impératif de généraliser les initiatives de soutien. Épauler les salariés dans leur vie personnelle fait partie de notre mission chez Merck, mais les aidants ont aussi besoin de savoir qu’ils sont soutenus par l’État, par les pouvoirs publics. À l’heure où la pandémie a renforcé le rôle des aidants aux côtés des plus vulnérables, il est plus que jamais nécessaire de mettre en lumière tout le soutien dont ils peuvent bénéficier.
Thierry Hulot, Président du Conseil de Gouvernance de Merck en France
Dans les 12 autres pays concernés par l’étude, la moyenne des réponses n’atteignait que 51 %. Quant au soutien de l’État français, 59 % des aidants estiment qu’ils n’en reçoivent pas suffisamment. Plus largement encore, 95 % des aidants français pensent que le rôle important des aidants n’est pas assez reconnu par la société.
Cet article a été publié par la Rédaction le
Bonjour. Sans être véritablement aidante, je rends des services aux voisins et voisines surtout administrativement, et je vous assure que parfois j’ai envie de tout abandonner. « Vous êtes qui par rapport à la personne? il faut l’adresse mail du titulaire! vous n’avez pas scanné vos papiers, Avez vous téléchargé les documents? ah non il faut que ce soit la famille! » voilà les réponses que je reçois de services dit « à la personne » ce monsieur que j’aide est né en 1926 et n’a pas d’adresse mail encore moins d’ordi ni d’imprimante scanner! Il va quitter le département et va devoir licencier ses aides à domicile. Pour les attestations pas d’autres solutions que l’inscription sur pole emploi « particulier employeur » Et la il faut déjà être bien volontaire ne serait ce que pour créer le mot de passe et la suite… on vous contactera (mais sur le téléphone du monsieur qui ne répondra même pas!) … bon et bien à bientôt.