Sandrine Bonnaire réouvre le dossier des maltraitances en EHPAD avec sa récente intervention sur les réseaux sociaux. Elle s’exprime pour annoncer les poursuites judiciaires qu’elle lance à l’encontre de la structure d’EHPAD, où sa mère résidait, et qui serait selon elle, responsable de sa mort en août dernier. L’AD-PA réagit.
Sandrine Bonnaire a annoncé porter plainte contre l’établissement dans lequel est décédée sa mère le 23 août dernier
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le 28 novembre, l’actrice indique disposer d’éléments attestant de dysfonctionnements, négligences et maltraitances. Pour la seconde fois, Sandrine Bonnaire prend la parole sur les réseaux sociaux, pour alerter sur les conditions de vie des seniors dans certains EHPAD, qui selon elle, sont inacceptables.
Elle s’engage dans cette lutte contre les maltraitances. Même si l’actrice a conscience que ce ne sera pas une tâche facile. Sandrine Bonnaire ne souhaite pas communiquer le lieu ainsi que le nom de l’établissement en question.
L’AD-PA comprend la douleur de Sandrine Bonnaire et sera attentive à la conclusion de l’enquête qui sera déligentée
Pour l’AD-PA, les maltraitances des personnes âgées et des professionnels, mis à jour par le livre de Victor Castanet, dans son ouvrage « Les Fossoyeurs », n’ont en réalité jamais cessé étant pour l’essentiel d’origine systémique.
Le dossier Orpéa a déjà fait énormément polémique sur les EHPAD et plusieurs enquêtes avaient été lancées dans de nombreux établissements. Avec 250 témoins interrogés, cela avait permis d’ouvrir le débat sur les conditions de vie des seniors dans ces structures. Sandrine Bonnaire, réouvre cette enquête, déterminée à rendre justice à sa mère.
Ma famille et moi avons rassemblé suffisamment d’éléments pour que nous puissions porter plainte. Il est impensable qu’il y ait de la négligence, qui est de la maltraitance dans certains établissements.
Sandrine Bonnaire, actrice
Pour l’AD-PA, association des Directeurs d’établissements de personnes âgées, la principale cause des maltraitances systémiques est « l’incurie des pouvoirs publics qui n’ont depuis jamais engagé les réformes structurelles préconisées par l’ensemble des rapports ».
« Pire, l’Etat annonce fièrement renforcer sa politique de contrôles afin de renvoyer les responsabilités qui sont les siennes dans le camp de professionnels épuisés ».
L’AD-PA avait déjà émis des critiques sur l’annonce de la stratégie interministérielle en lien avec le grand-âge par Aurore Bergé, ministre des solidarités et des familles, et ce malgrè les propositions de mises en place de conditions qui permettraient de mieux prévenir les risques de maltraitance en EHPAD, et de réformer le modèle économique des maisons de retraite.
Ce qu’attendent les personnes âgées vulnérables, familles et professionnels, ce sont des moyens supplémentaires : a minima 8 professionnels pour 10 résidents et le financement à 31 €/heure pour permettre aux services à domicile de recruter.
Pascal CHAMPVERT, Romain GIZOLME et Éric FREGONA pour l’AD-PA
Pour l’association : en l’absence de ces moyens supplémentaires et d’une transformation du modèle, les scandales vont se multiplier, et ce, dans tous types d’établissements et services.
Devant un nouveau risque d’EHPAD Bashing généralisé, l’AD-PA conclue dans un communiqué qu’elle sera toujours au côté des personnes âgées, familles, professionnels (dont notamment les directeurs) qui souhaitent dénoncer le système actuel qui maltraite les vieux et ceux qui les accompagnent.
Cet article a été publié par la Rédaction le