Le vieillissement de la population suscite de nombreuses inquiétudes ; d’aucuns s’inquiètent du poids que pourraient représenter les retraités pour la population active, qui tend à diminuer.
Alors que de nombreux pays sont tentés de retarder le départ à la retraite afin de « combler le déficit », d’autres, au contraire, l’avancent. Tour d’horizon de l’âge de départ à la retraite dans plusieurs pays du monde.
Allongement de la vie professionnelle, une réponse au vieillissement de la population ?
Face à l’allongement de la durée de vie, allonger la vie active afin de réduire le poids financier des retraites peut être tentant. C’est la stratégie adoptée par l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark, et le Royaume-Uni, qui ont décidé de fixer l’âge de départ à la retraite à 67 ans, 68 dans le cas du Royaume-Uni. Avec cependant des échéances à long terme : d’ici 2025 pour l’Espagne et les Pays-Bas, 2027 pour le Danemark, 2029 pour l’Allemagne, et jusqu’à 2046 pour le Royaume-Uni.
De nombreux experts soulignent néanmoins que l’âge minimal de départ n’est qu’un seul élément du système de retraite.
D’autres critères doivent rentrer en compte, notamment la durée de cotisation minimale requise, les conditions d’accès à une retraite à taux plein, l’âge réel de départ ou encore les dispositifs de retraite anticipée. En Algérie, par exemple, où un débat public a eu lieu ces dernières semaines concernant le recul de l’âge de départ en retraite, l’âge minimal de départ à la retraite est maintenu à 60 ans, mais la possibilité d’une retraite anticipée disparaît, dans une tentative de préserver les finances du pays, sévèrement touchées par la chute du pétrole.
En France, la retraite à taux plein n’est accessible qu’à partir de 65 ans, tandis qu’en Allemagne, les personnes de 63 ans en mesure de justifier d’une longue carrière peuvent, depuis le 1er juillet 2014, accéder à une retraite anticipée.
Les retraites sont-elles vraiment un poids pour l’économie d’un pays ?
Travailler plus pour perdre moins : le Premier Ministre canadien Justin Trudeau dénonce cette approche adoptée par son prédécesseur Stephen Harper, estimant qu’il s’agissait d’une « réponse simpliste à un problème complexe ». Ainsi au Canada, l’âge minimal de départ à la retraite, jusqu’alors fixé par son prédécesseur à 67 ans, est passé à 65 ans, provoquant un véritable tollé parmi les conservateurs canadiens, qui estiment que le pays « va droit dans le mur. »
Denis Latulippe, professeur de l’université Laval au Québec, spécialisé dans la thématique de la retraite, estime cependant que l’impact de cette décision sur les finances canadiennes demeurera limité. Il souligne qu’au Canada, « les régimes publics de retraite ne sont pas très généreux. »
En France, la réforme des retraites de 2013, qui a fait passer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 63 ans, a eu des retombées économiques imprévues. L’emploi des 55-65 ans est passé de 37,8% en 2008 à 48,3% en 2015. Sur cette même période, le taux de seniors au chômage à lui aussi augmenté, passant de 1,5% à 3,5%.
Retarder le départ à la retraite, une atteinte au droit au repos ?
Les mesures prises par certains pays pour retarder le départ à la retraite ne sont de manière générale guère populaires. En Suisse, 57% de la population s’oppose au recul de l’âge de la retraite à 67 ans prévue d’ici 2030 par un projet de loi actuellement en discussion. Aucune tranche démographique ne s’est déclarée majoritairement en faveur de la réforme. En France, les manifestations contre la réforme des retraites de 2010 avaient mobilisé trois millions de personnes. Les manifestants souhaitaient maintenir l’âge de départ en retraite à 60 ans.
Face au vieillissement des populations, quelle posture adopter ? Avancer ou reculer l’âge de la retraite ? Qu’en pensez-vous ?
Cet article a été publié par la Rédaction le
C’est tellement évident : réduire le chômage pour augmenter le nombre de cotisants.
Le problème n’est pas tant l’allongement de la durée de vie ou le poids des cotisations que la baisse du nombre de cotisants (1,4 aujourd’hui contre 3,1 en 1975, source INSEE).
La sinistre vérité c’est que les politiciens ont abandonné l’idée de chercher (sérieusement) à réduire le nombre de chômeurs. Ca c’est triste…
L’allongement de la durée du travail donc le report de l’âge de la retraite n’est qu’une réponse économique a très court terme n’ayant pour seul objectif la bonne sante des caisses de retraites décidée par des irresponsables politiques avec pour principales conséquences l’aggravation du chômage des jeunes et la baisse des pensions il est urgent que les cotisations soient étendues a l’ensemble des revenus et non plus seulement que sur le travail