2016 aura marqué la cinquante-huitième année d’une carrière bien remplie pour Susan Finley, une des premières « rocket girls » employées par la NASA.
Elle s’intéressait à l’espace… avant la NASA
Susan G. Finley, une des premières « Rocket girls » de la NASA, n’est pas prête à renoncer à sa carrière de 58 ans à la NASA.
Le 4 juillet, fête de l’indépendance américaine, cette ingénieure spécialiste de 79 ans était à son poste, dans le Jet Propulsion Laboratory (Laboratoire de Propulsion à réaction), à Pasadena, en Californie, à l’affût du signal de confirmation du succès de sa dernière entreprise spatiale, l’envoi de la sonde Juno sur Jupiter.
Cette spécialiste en ingénierie, qui travaille pour le Deep Space Network (réseau de communication avec l’espace lointain), surveillait les signaux radio, guettant un signal de Juno confirmant que la sonde spatiale, alimentée par des panneaux solaires, avait bien atteint Jupiter après cinq années de voyage.
Une tâche bien différente de celle qu’elle effectuait pour le Jet Propulsion Laboratory au moment de son recrutement en janvier 1958 ; elle faisait à l’époque office d’« ordinateur humain« , calculant les trajectoires des lancements de fusée, à l’instar des autres « rocket girls » du laboratoire. Sa prise de fonction n’aura précédé que de peu le lancement d’Explorer I, le premier satellite terrestre artificiel à être envoyé dans l’espace. Six mois plus tard, un décret du Congrès américain créait la NASA, et le laboratoire dans lequel elle travaillait était intégré à la toute nouvelle Administration Nationale de l’Aéronautique et de l’Espace et dédié à l’envoi de sondes d’exploration planétaire.
Un parcours hétéroclite
Mme Finley se destinait à l’origine à des études d’architecture, qu’elle finit par abandonner au bout de trois ans. « Je n’étais pas douée en art« , affirme-t-elle. Après une formation en mathématiques, elle se découvre une certaine affinité pour les chiffres et se transforme en « ordinateur humain » pour le compte de la NASA. A l’époque, les ordinateurs étaient toujours rares et extrêmement coûteux, poussant les ingénieurs (des hommes, pour la plupart) à confier les équations à des « ordinateurs humains » (généralement des femmes).
Cette tâche, qui pourrait sembler ingrate, n’a jamais rebuté notre spécialiste en ingénierie : » C’est amusant pour les gens qui aiment les puzzles. Et il y a toujours une réponse, contrairement à beaucoup d’autres problèmes dans le monde « , confie-t-elle.
58 années de travail acharné nous donneront peut-être le droit de parler de vocation, comme dans le cas de Florence Rigney, une infirmière qui vient de fêter son 90e anniversaire à l’hôpital de Tacoma.
Mme Finley espère être toujours en poste au moment où la prochaine sonde atterrira sur Mars, en 2021.
Source : New York Times
Cet article a été publié par la Rédaction le