À 85 ans, Deirdre Larkin est une star chez elle à Johannesburg (Afrique du Sud), mais également dans le monde entier. En effet, elle détient un record peu commun : celui du semi-marathon des plus de 85 ans. Cette grand-mère est capable de terminer une course de 21 km en un peu plus de deux heures.
Un parcours difficile mais une ascension fulgurante
En la voyant s’élancer pour 8 km d’entraînement dans les faubourgs de Johannesburg, on pourrait croire que c’est le résultat d’une vie entière d’entraînement et de pratique. Mais dans son cas, Deirdre est à l’opposé total.
Cette ancienne pianiste de concert, arrivée en 1970 en Afrique du Sud du Royaume Uni, s’est mise sur le tas à la course et au semi-marathon. « Avant mes 78 ans, la dernière fois que j’avais couru, c’était au lycée et j’étais vraiment nulle », raconte-t-elle à l’AFP devant les 500 médailles qui tapissent le mur d’une petite pièce dédiée à ses nombreux exploits sportifs.
Qui plus est, Deirdre est atteinte d’ostéoporose que rien ne peut soigner (médicament, injections, ou même yoga). Malgré tout, seulement 7 ans après ses débuts, elle est aujourd’hui capable de boucler un semi-marathon (21,097 km) en un peu plus de deux heures, ce qui constitue un record mondial pour sa catégorie (+ 85 ans).
Cette performance n’est évidemment pas due à la chance, c’est le fruit d’un dur labeur que s’impose la senior. Sa routine est digne d’une athlète participant aux Jeux Olympiques : pas de sucre, de sel, de café, et un réveil journalier à 5h du matin pour aller s’entraîner.
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Bien plus qu’une simple recordwoman
Même si les médailles et distinctions sont évidemment formidables pour cette grand-mère que rien ne prédestinait à les collectionner, la meilleure des récompenses est peut-être le statut qu’elle a acquis. En effet, elle est devenue une idole, une inspiration même, pour toutes les générations grâce à ses performances sportives. « C’est très inspirant de voir quelqu’un de si vieux courir comme ça. J’espère courir et être en forme jusqu’à mes 90 ans! », s’amuse Andisiwe Matshoba, un trentenaire qui a disputé la même course.
Cette abnégation se ressent même dans sa vie professionnelle, où elle est professeure de piano dans un lycée privé du nord de la ville. Elle s’y rend l’après-midi, et est tout aussi intransigeante avec ses élèves que lors de l’entraînement. « Après les leçons, je suis épuisée. Mais quand je vois Deirdre, cela me rappelle que je peux accomplir ce que je veux dans la vie, car elle défie le destin », s’enthousiasme son élève Vuyo Tshwele, 17 ans, entre deux gammes. « C’est une sacrée inspiration pour moi, ça prouve que l’âge n’est qu’un chiffre. La plupart des gens pensent qu’ils sont trop vieux pour faire plein de choses et elle, à 85 ans, elle court plus vite que des gens de mon âge », ajoute l’adolescente.
À l’approche de ses 86 ans, Deirdre Larkin n’est cependant pas disposée à changer sa vie, que ce soit le piano et encore moins la course : « Je peux imaginer une vie sans courir. Mais ce serait comme une mort lente. Je continuerai de courir tant que je le pourrai. Même sur une seule jambe, je suis sûre que je pourrai y arriver ».
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Cet article a été publié par la Rédaction le